Accueil A LA UNE Elève tué à Kobaya (Conakry) : le père du suspect aux arrêts,...

Elève tué à Kobaya (Conakry) : le père du suspect aux arrêts, sa concession quadrillée par les forces de sécurité

Ibrahima Sory Yattara, âgé de 15 ans, élève en classe de 4ème année, a trouvé la mort le mercredi dernier, 25 octobre 2023, au quartier Kobaya, dans la commune de Ratoma. Sur place, on parle d’un assassinat par une arme à feu, commise par un de ses amis, en l’occurrence Alhassane Barry, en fuite. Rafiou Barry, père du mis en cause, a été mis aux arrêts pour les besoins de l’enquête alors que sa concession est quadrillée pour éviter toute justice privée, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Abdoulaye Camara, adjoint du chef quartier de Kobaya

Trouvé sur place, Abdoulaye Camara, adjoint du chef quartier de Kobaya, a apporté donné des explications sur ce qu’il sait de cette affaire. « Le mercredi, entre 17 h et 18 h, le chef de quartier m’a appelé pour m’informer qu’il aurait appris qu’un enfant s’est tiré dessus derrière la pharmacie. C’est ainsi que je suis venu, accompagné de tous les conseillers du quartier. Ensuite j’ai appelé les policiers et les gendarmes. Les policiers sont venus en premier. Quand nous sommes entrés dans la cour, on a trouvé le petit, couché sur le ventre, à la porte. Il avait du sang sur tout son dos. Les policiers ont commencé leur enquête, la gendarmerie aussi est venue. On n’a plus permis à un civil de rentrer. Nous sommes restés là. Le papa de celui qui a tiré sur l’enfant est venu sur la moto. Quand il arrivé, on a demandé où se trouve l’arme, on a commencé à chercher. C’est au salon que nous avons retrouvé l’arme, et le corps du défunt couché au dehors. Quand les agents de sécurité ont vu l’arme, ils m’ont appelé, ils m’ont dit : chef, toi aussi, viens tu vas prendre une image. Ils ont pris l’arme et le papa de l’enfant pour partir. Mais le petit avait déjà fui. Et selon les explications que nous avons reçues, que c’est lui-même qui est allé informer les gens que le petit s’est tiré dessus et qu’il est couché dans la cour », a expliqué Abdoulaye Camara.

Comme c’est souvent le cas, l’assassinat du garçon a provoqué la colère des riverains qui s’en sont pris à la concession du présumé auteur des faits. « Aux environs de 19 h, la brigade de recherche de Kipé est venue sur les lieux. Il y avait du monde. Les gens ont commencé à lancer des pierres dans la cour. Nous, on s’est enfui. Les forces de sécurité ont tiré du gaz lacrymogène pour disperser les gens. Les sapeurs-pompiers sont venus prendre le corps pour envoyer à Ignace Deen (…). Depuis, nous nous sommes en train de sensibiliser les gens du quartier, on demande à tout le monde de se calmer. Celui qui a fui est le seul qui peut donner des explications sur ce qui s’est passé, puisque l’autre là est déjà décédé. Pourquoi ils ont mis main sur son papa, parce que c’est lui qui a envoyé l’arme à la maison et c’est à travers lui que son fils a vu l’arme, puisque les enfants qui sont venus jouer ne peuvent pas connaître qu’il y’a une arme à la maison. C’est un pistolet. Le papa de l’assassin, c’est un civil », a expliqué l’adjoint au chef de quartier de Kobaya.

Mme Mama Aïssata Soumah, mère du défunt

Pour sa part, Mme Mama Aïssata Soumah, mère du défunt, opposée à la relation de son fils et de la famille de Rafiou Barry, a expliqué la nature de ces relations. « Nous ne pouvons pas vous dire avec exactitude ce qui s’est réellement passé puisque nous n’étions pas sur les lieux. Ils nous ont dit que le petit a été tué dans la concession de monsieur Rafiou. C’est un monsieur qui a toujours approché Ibrahim Sory ; à quelles fins ? On ne sait pas. Puisque même tard la nuit, Rafiou appelait le petit pour le mettre en commission et de fois pour des sacrifices. Il est arrivé des moments où je me suis disputé avec lui pour ne plus que l’enfant parte là-bas. Le voisinage est témoin que je ne suis pas d’accord avec lui parce que je n’ai jamais aimé la fréquentation de mon enfant chez lui…. Dans la journée d’hier, comme d’habitude après l’école, le fils de Rafiou a appelé Ibrahim Sory Yattara, ils sont partis dans la cour. C’est dans ces circonstances que le fils du monsieur a tiré sur mon fils. Mort s’en est suivi. C’est après, qu’il lui-même sorti en courant, pour alerter les voisins qu’il a tiré sur quelqu’un. Et ils ont appelé son père. Mais depuis ça, sa concession est quadrillée par les agents de forces de maintien d’ordre puisque les jeunes étaient décidés à se venger. Nous demandons aux autorités de faire la lumière sur cette affaire. Qu’elles nous disent pourquoi ils ont tué mon fils… ».

Mamadou Yatara, père de la victime

De son côté, Mohamed Yattara, père de la victime, a expliqué comment il a appris la mort de son fils Ibrahima Sory. « Je rends grâce au Tout-puissant Allah qui m’a donné cet enfant et qui me l’a repris. C’est Alhassane Barry, le fils de mon voisin Rafiou Barry, qui a tiré sur mon fils. J’étais à mon lieu de travail quand ma femme m’a appelé pour m’informer qu’ils ont tiré sur mon fils. Je suis immédiatement venu trouver que les responsables du quartier et des policiers étaient déjà présents sur les lieux. Je ne peux vous dire ce qui s’est passé jusqu’à ce qu’on ait tiré sur l’enfant là-bas. Mais ce que je peux vous dire, dans la cour où mon fils a trouvé la mort, c’est là-bas qu’ils avaient l’habitude de jouer à chaque fois. Et nos enfants ont aussi pour habitude de faire des petits travaux pour Rafiou. Même quand on lui dit d’aller à l’école et qu’il refuse, c’est chez Rafiou qu’on le trouve. Parfois, je suis obligé de le frapper pour qu’il parte à l’école quand je le trouve là-bas. Et voilà qu’on m’appelle hier pour m’informer que mon enfant a été tué chez Rafiou ».

Enfin, Mohamed Yattara a demandé aux autorités de faire la lumière sur cette affaire. « Tout ce que je demande aux autorités, c’est de nous aider à savoir pourquoi notre fils a été tué. Qu’est-ce qui s’est passé entre le fils de Rafiou et le mien jusqu’à ce qu’on le tue avec une arme ? Parce qu’on ne le connaissait pas comme étant un homme en uniforme, on ne savait pas non plus qu’il avait ce genre d’arme chez lui. Donc, s’ils ont tué notre fils, nous voulons en connaître les causes », a martelé le père de famille.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile