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Fête de fin d’année à Conakry : cherté des prix et manque de clients rivalisent au marché de Madina

Quelque trois jours séparent l’humanité de la fin de l’année 2023. Dans la capitale guinéenne (Conakry), de nombreux citoyens désirent offrir des cadeaux à leurs proches pendant cette période de fête qui va marquer l’entrée du nouvel an. Mais, ils sont très nombreux à tirer le diable par la queue en cette période de vache maigre née de la persistante conjoncture économique difficile que traverse la Guinée depuis quelques années. Cette réalité refroidit par endroit les ardeurs pour ces fêtes de fin d’année.

Au grand marché Madina où un reporter de Guineematin.com s’est rendu, le manque de clients rivalise avec la cherté des prix.

Oumar Oury Baldé

« A l’heure-là le constat est amer, puisque les clients se font rares, car ce n’est pas comme les années précédentes. Nous ne connaissons pas les causes, on se dit que c’est dû à la conjoncture ou à l’exposition du dépôt du carburant de Coronthie. Car, depuis ce jour, toutes nos activités sont au ralenti. La clientèle ne vient presque pas. Comme vous le constatez, depuis le matin nous sommes assis là et on compte les clients au bout du doigt. Mais, on reste optimiste et on attend les clientes. Je revends particulièrement les habits pour femmes (des pantalons Jeans, des robes sexy) que je revends 100.000GNF, 150.000 GNF, 200.000 GNF, 800.000 GNF, voire 1. 000.000 GNF. Les prix varient en fonction de la qualité des robes. Seulement, cette situation que nous vivons actuellement est très difficile à surmonter, mais on n’y peut rien sauf tenir le coup », a dit Oumar Oury Baldé, commerçant des sexy à Maï Centre.

Abondant dans le même sens, Moukou Condé, vendeur de robes sexy friperie, déplore le manque d’engouement chez les clients.

Moukou Condé

« Je revends des robes friperie sexy. Mais franchement, l’engouement n’est pas comme l’année passée, car les clients viennent peu. Et, parmi celles qui viennent, quelques-unes seulement viennent pour les achats. Nous revendons des robes longues et sautés à 70.000 GNf, 150.000 GNF, voire 200.000 GNF. Le fait d’apprendre qu’il n’y a pas de foire, des fêtes sur les plages, font qu’il y a aussi une rareté des clients. C’est difficile vu qu’on prend les ballons de friperie à un coup élevé », se plaint-il.

Venue acheter une robe pour éblouir le 31 décembre, Dénise Haba est sortie toute souriante de la boutique. Elle s’est dégotée une robe à sa taille, mais à un prix qu’elle juge très élevé.

Dénise Haba, cliente

« Je suis là pour les préparatifs de la fête. Ça nous reste quelques jours, donc je suis venue m’acheter de quoi me mettre le jour j. Mais, vraiment il faut reconnaître que le marché n’est pas du tout facile, vous-mêmes vous avez constaté, j’avais prévu 200.000 GNF pour la robe, je suis venue, j’ai fait mon choix et la robe coûte au-delà de l’argent qui me restait. Car, le vendeur dit qu’elle coûte 280.000 GNF, mais j’ai discuté tellement le prix qu’il a laissé à 225.000 GNF. Finalement je suis sortie contente, parce que j’ai eu la robe de mon choix. Donc, je dirais que je suis prête à célébrer la fête en famille en toute beauté et dans la joie. Donc, c’est le moment pour moi de remercier le bon Dieu de nous avoir donné la santé afin que nous puissions fêter dans la santé et dans la joie », a-t-il dit.

Pour Amadou Daridjou Barry, vendeur de pantalons Jeans et t-shirts pour hommes, cette rareté de clients est sans précédent chez lui.

Amadou Daridjou Barry

« Le mouvement qu’on a vu cette année sur la rareté des clients, c’est du jamais vu. Cette année, il n’y a pas de clientèle. La semaine passée, je ne suis venu que deux jours (lundi et samedi) dans la semaine. Je revends des pantalons Jeans et des t-shirts pour hommes, mais mes marchandises sont là et rien ne bouge. Avec ça aussi nous n’avons pas régulièrement de courant, car il y a plusieurs parties à Madina ici qui n’ont pas de courant, alors que nous payons une ampoule à 50.000 GNF par mois, sans parler des autres frais qui suivent, et avec toute cette dépense, nos articles ne marchent pas. Actuellement la conjecture devient de plus en plus dure pour les citoyens guinéens, car nous partons de crise en crise depuis que cette explosion a eu lieu. C’est vraiment triste et déplorable pour nous. Tout le monde parle et souffre de cette conjoncture. Donc, c’est pour vous dire combien de fois on souffre. Je pense qu’il est temps que le gouvernement revoit les choses et respecte son engagement du 5 septembre envers son peuple », a-t-il expliqué.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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