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Sénégal : l’opposition projette des « journées de grève et de ville morte » pour exiger le respect du calendrier électoral

Amadou Bâ, membre de la coalition Diomaye Président

C’est une annonce qui n’augure rien de bon pour le Sénégal. Après l’adoption du projet de loi reportant l’élection présidentielle du 25 février au 15 décembre prochain, l’opposition sénégalaise s’organise pour barrer la route au président Macky Sall. En conférence de presse ce mercredi, 7 février 2024, le  »Collectif des candidats de l’opposition’’ a alerté sur « l’effondrement de la démocratie sénégalaise » et a dénoncé une volonté de l’actuel chef de l’Etat sénégalais « d’anéantir la constitution ». Amadou Bâ, le mandataire de la  »Coalition Diomaye Président (la coalition du candidat de Pastef, le parti de l’opposant Ousmane Sonko : ndlr)’’, a mis l’occasion à profit pour appeler les Sénégalais à suivre « les mots d’ordre de grève et de ville morte » qui seront annoncés dans les prochains jours pour mettre en déroute ce projet de Macky Sall.

Devant les médias locaux, Amadou Bâ s’est d’abord employé à démontrer le caractère illégal du report du scrutin présidentiel qui devait se tenir le 25 février prochain. Et, dans cette entreprise, il a dénoncé une violation de la constitution et a accusé le président Macky Sall d’impulser l’effondrement de la démocratie sénégalaise.

« Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour constater avec amertume l’effondrement de la démocratie sénégalaise sous l’impulsion de l’unique responsable, le président Macky Sall qui, d’une crise interne à son parti, a décidé d’en faire une crise institutionnelle », a-t-il déclaré.

Le représentant de la  »Coalition Diomaye Président’’ à cette conférence de presse rassure qu’aucune preuve n’a encore été présentée par le chef de l’Etat sénégalais pour étayer les accusations de corruption proférées contre certains membres du Conseil constitutionnel. Amadou Bâ pointe aussi du doigt des « artifices politiques ignobles » pour empêcher la tenue de l’élection présidentielle en vue de se maintenir au pouvoir.

« Nous voyons bien qu’il y a une gradation dans la volonté de se maintenir au pouvoir et d’empêcher que l’élection présidentielle se tienne… On est aujourd’hui en face non plus d’un simple coup d’Etat constitutionnel, mais d’une volonté d’anéantir le sol commun qui faisait tenir l’Etat républicain, les valeurs et la constitution. Et, il appartient au Conseil constitutionnel, avec les recours déposés par les candidats, avec les recours que vont déposer tout à l’heure les députés sur l’inconstitutionnalité de la loi de révision, de rétablir le droit et d’imposer à ce gouvernement la poursuite du scrutin », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, ce cadre du parti d’Ousmane Sonko a annoncé des journées de grève et de ville morte dans le pays pour exiger le respect du calendrier électoral. Amadou Bâ n’a donné aucune date pour le lancement de ces mesures de riposte, mais il a quand-même appelé le peuple sénégalais à se mobiliser pour mener le combat de la dignité.

« La position américaine qui a précédé de peu le revirement salutaire de la CEDEAO montre que la communauté internationale est en train de lâcher Macky Sall… Nous pensons que les autres, que ce soit l’Union africaine ou les Nations Unies, doivent aussi prendre des positions claires pour empêcher que ce président [Macky Sall] ne continue et ne réussisse un coup d’Etat constitutionnel qui prépare le Sénégal vers un chaos irréversible et qui serait dommageable pour toute la sous-région. Au peuple, le combat actuel n’est pas un combat de candidat ou de parti. Il s’agit du combat de tout un peuple pour sa dignité. Si nous laissons passer cette révision constitutionnelle, demain ils vont supprimer tout le conseil constitutionnel, ils vont imposer un nouveau cadre juridique qui fera qu’ils vont choisir eux-mêmes les candidats qui participeront à l’élection présidentielle. Il avait abandonné le troisième mandat par la porte, il ne faut pas le laisser par cet artifice constitutionnel revenir par la fenêtre. Donc, la population est invitée à suivre les candidats, à accompagner les caravanes et les mots d’ordre de grève et de ville morte qui seront déclarés », a-t-il conclu.

Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com

Tel : 622 97 27 22

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