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Causes, conséquences et prise en charge de l’épilepsie : Dr Mohamed Tafsir Diallo dit tout à Guineematin.com

Dr Mohamed Tafsir Diallo, neurologue

L’épilepsie reste une maladie encore mal connue. C’est pourquoi, malades et médecins ont décidé de sortir l’épilepsie de l’ombre en organisant, depuis l’an 2000, une journée internationale dédiée à la maladie le 13 février de chaque année. Cette journée a pour objectif de sensibiliser le public sur cette maladie neurologique, insuffisamment connue, qualifiée de maladie du diable ou du sorcier. Pour parler de cette pathologie, un reporter de Guineematin.com a donné la parole à Dr Mamadou Tafsir Diallo, neurologue, qui a apporté des détails sur cette maladie. Ce médecin en service au CHU Ignace Deen de Conakry a également invité les décideurs à venir en aide au service de neurologie et aux personnes atteintes de cette pathologie.

En 2024, la journée internationale de l’épilepsie est célébrée sous le thème « Ensemble, changeons le regard sur l’épilepsie », mettant l’accent sur la nécessité de changer les mentalités vis-à-vis de l’épilepsie et des personnes qui en souffrent.

Dr Mohamed Tafsir Diallo, neurologue au CHU de Ignace Deen, a expliqué que cette journée doit être mise à profit pour sensibiliser les populations et les personnes atteintes d’épilepsie sur le fait qu’elle n’est pas liée aux diables. « L’épilepsie est une maladie du cerveau, autrement une maladie cérébrale qui se manifeste par des crises répétitives, due à une décharge de neurones corticaux. Est épileptique toute personne qui fait des crises à répétition, même si son encéphalogramme est normal. Donc, cette journée est une journée qu’il faut mettre à profit pour sensibiliser la population et les personnes vivant avec cette maladie. Aujourd’hui, on aurait dû célébrer cette journée au service neurologie pour parler de cette maladie et dire à la population que l’épilepsie est loin d’être une maladie de « Diable » ou de « Sorcier ». Malheureusement, avec la crise que traverse la Guinée, on ne l’a pas célébrée. Il faut que les gens sachent que l’épilepsie n’est pas une maladie de diable ou de sorcier, mais une maladie cérébrale qui se soigne », a expliqué Dr. Mohamed Tafsir Diallo.

Par ailleurs, le médecin a apporté des détails sur les causes et conséquences de cette pathologie. « Vous savez, les causes sont variées et multiples. Il y a l’épilepsie de l’enfant et de l’adulte. Les causes ne sont pas les mêmes. Quand tu prends un enfant, il y a des causes génétiques, infectieuses, idiopathiques. Chez l’adulte, on peut avoir des causes d’origines traumatiques, vasculaires et diverses. Toute souffrance cérébrale peut se manifester par des crises épileptiques. Donc, il est recommandé, chez toute personne avant, après 25 ans, qui fait des crises, il faut absolument une imagerie, notamment un scanner ou IRM pour chercher la cause. Les personnes vivant avec l’épilepsies sont des personnes marginalisées, et ça a un impact négatif sur leur vie socio-professionnelle, économique et culturelle. Alors qu’une épilepsie bien prise en charge par un médecin spécialiste peut travailler aussi… »

En outre, Dr Tafsir Diallo a indiqué qu’une personne épileptique doit éviter certaines pratiques. « Une personne épileptique doit se débarrasser de tous objets tranchants pour éviter de se blesser. Deuxièmement, un épileptique ne doit pas aller seul à la baignade au risque de faire des crises et finir par en mourir. Troisièmement, un épileptique ne doit pas conduire à un certain moment. Imaginez que quelqu’un qui conduit fasse des crises. La conséquence, ce sont des accidents sur la voie publique. Un épileptique doit aussi éviter de regarder trop la télévision, d’écrire trop sur les ordinateurs, à cause de l’excitation lumineuse qui peut inciter le cerveau à la nervosité » conseille-t-il.

Pour finir, le médecin invite les décideurs à venir en aide aux personnes atteintes de cette maladie. « Je lance un appel aux décideurs de tous les niveaux, pour venir en aide aux patients épileptiques. Ils doivent être en contact avec le service de neurologie pour assister ces patients sur le plan médicamenteux, parce que la prise en charge des médicaments est très chère. Une boîte de dépaquine ou de keppra dans la pharmacie, c’est au tour de 500.000 GNF. C’est très cher pour le citoyen Lambda ou démuni », a lancé Dr Mohamed Tafsir Diallo, neurologue.

Fatoumata Diouldé Diallo pour Guineematin.com

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