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Mme Djami Touppé Diallo aux femmes leaders : « quand la fille sort la tête, il faut l’aider à grandir »

Instituée en 1977 par les Nations Unies, la journée internationale des femmes est célébrée le 8 mars de chaque année à travers le monde. Cette année, cette journée a été commémorée sous le thème « investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Un thème qui entre dans le cadre de la promotion de l’égalité des sexes et du bien-être des femmes d’ici 2030 pour « des économies prospère et une planète saine ».

En Guinée, la célébration de cette journée a été marquée par des festivités à travers le territoire nationale ce vendredi, 8 mars 2024. A cette occasion, une équipe de Guineematin.com est allée à la rencontre de Madame Djami Touppé Diallo, déléguée scolaire dans la commune rurale de Manéah, dans la préfecture de Coyah. Elle souhaite que l’égalité des chances homme-femme soit une réalité en Guinée pour encourager les jeunes filles dans les études et dans l’apprentissage des métiers. Mais, elle rêve surtout de voir une « femme président de la République de Guinée) pour le bien-être et le développement de ce pays.

« C’est une grande journée où les femmes réclament leurs droits. Donc, elles doivent éviter la mamaya et sortir pour dire ce qui ne va pas, dans l’espoir d’avoir une oreille attentive du côté des dirigeants. Je souhaite qu’il y ait beaucoup de financement pour les femmes, parce qu’il y a beaucoup de femmes qui ont des projets. Donc, qu’il y ait des financements pour ces projets, qu’il y ait des aides pour ces femmes, qu’il y ait des nominations et de la considération pour ces femmes pour pouvoir encourager nos filles qui deviendront femmes demain. C’est mon souhait le plus ardent, et je tiens à ce que le gouvernement en tienne compte. Je dis déjà merci aux femmes, parce qu’elles sont sorties de l’ornière, elles ont le courage de dire ce qui ne va pas et de réclamer ce qu’elles veulent. Maintenant, je demande qu’elles soient assistées. Parce que c’est normal que les femmes réclament. Parce que laissez-moi vous dire que le fardeau de la famille repose sur la femme. Je rêve de voir une femme présidente de la République de Guinée. Même la dernière fois, avec la nomination du Premier ministre, moi je souhaitais que ça soit une femme. Parce que quand la femme gagne, c’est la famille qui gagne, c’est le pays qui gagne. Et, il est très rare de voir une femme qui détourne ou une femme fainéante qui ne fait pas le travail. Une femme, c’est une personne qui est motivée et qui motive. Quand la femme a du bien, c’est ses parents, c’est sa famille, c’est son foyer, c’est la famille de son mari. Donc, je souhaite qu’il y ait une femme comme Premier ministre ou beaucoup de femmes dans le gouvernement pour aider le pays et encourager les petites filles », a-t-elle indiqué.

Selon madame Djami Touppé Diallo, les filles n’ont pas forcément besoin de faire de hautes études pour s’affirmer. Elles peuvent se spécialiser dans les métiers pour tenter une carrière et se hisser au sommet de la pyramide dans leurs domaines d’activités. Madame Djami Touppé Diallo conseille aussi les femmes de croire en leur potentiel et d’éviter le complexe d’inférieur devant leurs collègues de service.

« La fille, il ne faut pas dire que je vais aller à l’université pour faire de hautes études. Moi qui vous parle, j’ai fait l’école primaire en poular, j’ai une partie du collège en poular, je suis fille unique chez ma maman. Quand la femme étudie, elle éduque bien ses enfants. Je demande aux filles de prendre le courage, d’étudier. Celles qui n’étudient pas n’ont qu’à apprendre le métier. Je prie les filles de ne pas accepter de se dire fille. Moi au service tout le monde me connaît : je suis une femme pour mon mari, mais les autres sont des collègues, des camarades. Et je veux que les filles fassent la même chose, qu’elles prennent les études au sérieux. Si elles n’étudient pas, de faire un métier. Mais, ça va aujourd’hui parce que dans beaucoup d’écoles professionnelles il y a des filles. Il ne suffit pas d’aller faire les universités, mais le peu que tu apprends, il faut le maîtriser, tu te spécialises, tu te fixes des objectifs à atteindre. Toute la famille va te respecter, tous tes collègues vont te respecter si on te connaît dans le sérieux. Ne dis pas que tu es une femme pour te faire minimiser devant les autres », a-t-elle martelé.

Actuellement en Guinée, l’une des difficultés des jeunes femmes est de trouver les moyens de concilier leur travail professionnel et leur obligation conjugale. Mais, pour madame Djami Touppé Diallo, cela ne doit en rien être un fardeau. Il suffit juste d’une simple planification pour s’en sortir.

« Le foyer, le travail et l’éducation des enfants ne doivent pas te faire de mal. Il ne faut pas voir cela comme un fardeau. Mais, tout part de la volonté. Il suffit juste de se planifier, de se programmer pour que les trois aillent ensemble. Vous savez, la femme intellectuelle éduque ses enfants plus qu’une autre femme. Je demande aux femmes leaders d’écouter tout le monde, d’accepter les femmes de la base qui ont aussi leur mot à dire. Elles peuvent participer au développement du pays. Il faut aussi pouvoir parler aux filles sans tabou et chercher des financements pour aider celles qui font sortir la tête. Moi j’aime souvent dire : quand la fille sort la tête, il faut l’aider à grandir. Puisque c’est parce qu’elle a été audacieuse qu’elle a fait sortir la tête. Sinon, nous savons qu’à partir de l’école primaire, les garçons font tout pour effrayer les filles pour les décourager et les enlever dans leur système. Mais, il faut également que les filles prennent du courage et qu’elles acceptent de travailler », a-t-elle conseillé.

Mamadou Baïlo Keïta et Mohamed Lamine Touré pour Guineematin.com

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