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Affaire Damaro et Cie à la CRIEF : suite des débats avec Jin Sun Cheng « Kim » et Zenab Camara

Jin Sun Cheng "Kim", homme d'affaires

Les débats se sont poursuivis hier, lundi 25 mars 2024, devant la nouvelle composition de la chambre de jugement de la CRIEF, dans le cadre du dossier opposant le ministère public et l’État guinéen aux anciens députés Amadou Damaro Camara, Michel Kamano, Zenab Camara, et à l’homme d’affaires chinois Jin Sun Cheng alias Kim. Ils font face à des accusations de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, prise illégale d’intérêt et corruption, portant sur une somme de 15 milliards de francs guinéens destinés à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale.

Zénab Camara, ancienne députée à l’Assemblée nationale

Lors de l’audience d’aujourd’hui, l’honorable Zenab Camara et l’homme d’affaires chinois Jin Sun Cheng alias Kim ont tous deux clamé leur innocence devant la barre. Zenab Camara a réitéré ses déclarations selon lesquelles elle « ne connaît rien de l’affaire du montant des 15 milliards de francs guinéens incriminés dans cette affaire ».

Pour sa part, Jin Sun Cheng, alias Kim, lors de son premier passage dans les débats au fond devant la nouvelle composition de la chambre de jugement, il est revenu sur les circonstances dans lesquelles le contrat de réalisation des travaux préliminaires de la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale lui a été passé.

Jin Sun Cheng « Kim », homme d’affaires

« Des membres de l’Assemblée nationale, dont Amadou Damaro Camara et Michel Kamano, sont venus à Koloma. Ils ont vu le mur en béton que j’ai réalisé là-bas, l’ont admiré et m’ont contacté pour savoir si la société CASTOL pouvait réaliser un mur similaire sur le nouveau site de l’Assemblée nationale. Nous avons discuté au téléphone, puis ils sont venus en personne pour en parler. Nous avons élaboré plusieurs devis qui ont été rejetés à plusieurs reprises en raison du coût élevé. Finalement, nous avons convenu d’un devis de 1 500 000 000 GNF hors taxes et 1 775 000 000 GNF taxes incluses. Le contrat consistait à construire une clôture de 900 mètres, 2 maisons, un bureau pour la sécurité et 2 portails. Les travaux ont été préfinancés. En ce qui concerne le paiement, j’ai demandé plusieurs fois à être payé avant de recevoir un premier chèque de 900 000 000 GNF suivi d’un deuxième du même montant. Lorsque Lounceny Camara m’a remis le premier chèque, il m’a demandé s’il pouvait en obtenir quelque chose. Je lui ai répondu que non, qu’il n’y avait pas de commission sur cet argent. J’ai également contacté monsieur Damaro Camara pour lui demander s’il était au courant de la demande de commission de la part de Lounceny Camara, mais il a dit que non, qu’il n’y avait pas de commission à prendre. Lorsqu’il est revenu pour me remettre le deuxième chèque, il m’a demandé de l’aider à avoir de l’argent car il avait un décès à Macenta où il devait se rendre. Que c’est pour les frais de transport, c’est-à-dire les frais de carburant. J’ai donc pris 20 millions de francs guinéens que je lui ai donnés comme un service qu’il m’a demandé. Au total, j’ai été payé 1 800 000 000 GNF. Il y avait également un travail préliminaire que j’ai réalisé sur le site, le dégagement des ordures, qui n’était pas inclus dans le contrat. Je l’ai fait sans être payé », a expliqué Jin Sun Cheng.

La Cour a décidé de renvoyer le dossier au 22 avril prochain pour la suite des débats.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

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