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Conakry : voici le bilan et les perspectives de l’association guinéenne des écoles privées (AGEP)

L’association des écoles privées de Guinée a tenu une importante assemblée générale ce mercredi, 1er mai 2024, dans l’enceinte du Complexe Scolaire ‘’La Plume’’ situé à Soloprimo dans la commune de Ratoma. Cette assemblée générale avait pour but de présenter l’association et le bilan des activités, un échange autour du système éducatif guinéen, les perspectives du bureau et l’élection aux postes vacants de l’association, a appris un reporter que Guineematin.com avait dépêché sur place.

Au cours de cette assemblée générale, Sékou Soumah, Coordinateur des écoles privées de la commune de Ratoma, a fait un témoignage encourageant sur cette jeune association des écoles privées.

Sékou Soumah, Coordinateur des écoles privées de la commune de Ratoma

« La Direction Communale de l’Éducation de Ratoma est témoin de toutes les actions déjà effectuées par cette association. Ils nous font part de tout ce qui se passe, ils viennent dans nos locaux. La dictée PGL a été organisée sous notre tutelle. Nous l’avons suivie du début à la fin. Cette association ira plus loin. Chers collègues, nous demandons aux écoles privées d’adhérer. Le début est très difficile, mais je vous demande de chercher à tout prix, si c’est avec une cotisation ou alors l’inscription qu’il faut faire, d’adhérer immédiatement à cette association. Si aujourd’hui cette jeune association vient à point nommé pour vraiment relever le grand défi de notre système éducatif, nous devons être à leurs côtés. Notre souhait, la DCE de Ratoma et l’ensemble de toutes les DCE et DPE de la République, que cette jeune association s’implante à tous les niveaux. Nous avons des échos partout. Quand ils sont partis à Kindia donner des dons aux jeunes enfants, l’inspecteur régional de l’éducation a vraiment magnifié leurs présences là-bas. Et tous ceux qui dirigent cette association sont issus de Ratoma. Nous avons la fierté de les voir partout en Guinée et notre souhait le plus ardent est que tout le monde adhère à cette association. Il y a plusieurs associations en République de Guinée concernant l’éducation, mais celle-ci est une association toute nouvelle qui va apporter beaucoup de choses, parce qu’ils aspirent vers la formation », a dit Sékou Soumah.

Pour sa part, Abdoulaye Hady Diallo, le Président de l’association guinéenne des écoles privées, a fait l’historique de l’association avant d’énumérer les défis de cette jeune association ambitieuse pour le rayonnement du système éducatif guinéen.

Abdoulaye Hady Diallo, Président de l’association guinéenne des écoles privées

« L’Association guinéenne des écoles privées (AGEP) est née en 2022. C’est une association créée dans le but de réformer un peu l’image des écoles privées, mais aussi défendre les intérêts moraux et matériels de l’école privée. Parce qu’aujourd’hui nul ne peut ignorer l’importance et la place qu’occupe l’école privée en Guinée en termes de qualité d’enseignement, de visibilité et des meilleurs résultats dans les différents examens nationaux… Aujourd’hui, vient de se dérouler l’assemblée générale qui a lieu une fois par an au cours de laquelle les membres se retrouvent pour parler de ce qui a marché et de ce qui n’a pas marché. Et surtout présenter le bilan, parce qu’une association, au-delà des mots, ce sont les actions, c’est ce qui compte. Aujourd’hui, nous avons présenté le bilan de l’association guinéenne des écoles privées créée depuis 2022 qui a eu à avoir un accord de partenariat avec la fondation canadienne Paul Gerin Lajoie (PGL). Cette fondation œuvre dans la promotion et la qualité de l’enseignement et de l’éducation pour tous. Elle fait la promotion de la langue française à travers un projet phare qui s’appelle la Dictée PGL que la Guinée participait. Mais très malheureusement, qui s’était interrompue. Et l’association (AGEP) a pu renouveler un contrat avec cette fondation. Cette année, nous sommes à notre deuxième édition », a-t-il indiqué.

L’administrateur général du Complexe Scolaire ‘’La Plume’’ a égaénuméré les énormes défis qui les attendent et il a décliné les perspectives de l’AGEP.

« Nous avons les mêmes défis qui s’imposent à l’école guinéenne de façon générale, parce que je rappelle que nous sommes une association des écoles privées, mais nous œuvrons dans la généralité pour l’éducation de qualité en République de Guinée. Parce que nous nous disons autant que nous sommes dans une structure privée, mais nous pouvons impacter l’éducation à travers tout le pays. Les défis sont connus de tous. Inutile de reprendre le tableau sombre qui mine l’éducation guinéenne, à savoir: les enseignants sont mal formés, le niveau de nos apprenants baisse tous les jours. Ça se voit au niveau des examens. Mais, qu’est-ce que l’association peut faire par rapport à ces défis ? Ce que nous nous prévoyons, nous allons amplifier les contacts avec des partenaires techniques et financiers pour que l’association décroche des contrats ou à travers les cotisations de nos membres pour que nous puissions organiser des formations de renforcement de capacités, des formations continues de nos enseignants, parce que le meilleur enseignant ne peut donner que ce qu’il a, il ne peut pas donner au-delà de ce qu’il a comme connaissances. Au-delà de la formation de nos enseignants, il y a aussi une formation au niveau de nos fondateurs d’écoles. Beaucoup de nos fondateurs ne sont pas du tout lettrés. Ils ont eu les moyens, ils ont financé au niveau du secteur de l’éducation, mais ils ont besoin de formations : comment vivre en harmonie avec les parents d’élèves, avec leurs salariés, les directeurs, les enseignants qui sont là ? Parce que s’il y a un problème au niveau d’une école, c’est l’association qui se sent vraiment touchée. Il y a aussi un autre volet, les fondateurs que nous avons, le plus souvent, ne sont pas outillés en termes juridique. Ce sont des entreprises qu’ils détiennent, mais ces entreprises doivent être protégées. Quels sont leurs devoirs, leurs droits vis-à-vis de leurs partenaires, vis-à-vis de l’État ? L’association des écoles privées peut être une association d’ordre humanitaire, parce que nous savons que la plupart des écoles, si le fondateur ou la fondatrice meurt, c’est l’école elle-même qui meurt. Nous voulons changer cette donne pour voir à l’intérieur qu’est-ce que nous pouvons faire comme garantie, comme action dans le futur, dans les perspectives pour ne pas que l’école disparaisse avec le fondateur ou la fondatrice. Autant de défis que nous voulons mettre en place avec des propositions concrètes pour qualifier davantage le système éducatif guinéen, faire des propositions concrètes au département de l’éducation pour ne pas que ça soit un département qui est juste vu pendant les examens, mais en termes de formations, d’outillages des écoles, de manuels scolaires », a dit Abdoulaye Hady Diallo.

Le président de l’association guinéenne des écoles privées, Abdoulaye Hady Diallo, termine par tendre la main à tout le monde et aux associations du secteur de l’éducation pour relever les défis.

« Avec autant de défis, nous demandons le concours de tout un chacun, la collaboration des deux autres associations du secteur de l’éducation pour le bonheur de l’éducation guinéenne », a-t-il souligné.

À rappeler qu’il y avait 7 postes à pourvoir lors de cette assemblée générale, mais l’élection a été reportée ultérieurement afin de permettre aux candidats d’être imprégnés des feuilles de route pour chaque poste.

Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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