A l’image de leurs camarades des autres préfectures de la Guinée, les enseignants contractuels de N’Zérékoré sont en colère. Ils s’insurgent une nouvelle fois contre le non-respect du dernier protocole tripartite signé entre le syndicat, le gouvernement et la coordination des contractuels, visant notamment à les intégrer à la fonction publique. Dans un entretien accordé à la rédaction de Guineematin.com basée dans la préfecture de N’Zérékoré hier, samedi 04 mai 2024, Moriba Doualamou, coordinateur régional des enseignants contractuels, a indiqué qu’ils ont décidé de rester à la maison.
La situation des enseignants contractuels semble être une patate chaude dans les mains du gouvernement. Jusque-là, les autorités peinent toujours à résoudre définitivement cette situation en dépit des multiples protocoles d’accord. Chose qui irrite ces enseignants contractuels. « Nous constatons une lenteur qui ne dit pas son nom, raison pour laquelle la fois passée, nous nous sommes organisés pour lancer un mot d’ordre d’abandon des classes. Cela, pour que l’Etat nous prenne au sérieux et qu’il ne continue pas à nous tromper jusqu’en fin d’année, et nous jeter à la poubelle. La coordination a décidé de prendre son destin en main pour que cette situation puisse aller de l’avant », a dit Moriba Doualamou dès l’entame.
Poursuivant, le responsable régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré a révélé les activités non réalisées à date qui pourraient occasionner un glissement de calendrier. « Selon le contenu de ce protocole additionnel, ce qui n’est pas encore fait à date, c’est l’opération de la biométrie et la pratique de classes. La biométrie devrait commencer le lundi passé pour une période de dix (10) jours, et les pratiques de classe doivent commencer à partir du 13 Mai pour finir le 24 Mai 2024. Et, ce que nous voyons à date, c’est qu’il y aura un glissement de calendrier parce que les autres dates n’ont pas été respectées. Le gouvernement nous avait fait savoir dans sa communication, qu’il y a un conflit d’ego et d’intérêt qui existait entre quelques services de la fonction publique, notamment le service informatique. Chose qui constituait un blocus (…). Lorsque le mot d’ordre de grève avait été lancé la fois passée, le ministre les a rappelés à l’ordre. Et selon eux, puisque c’est un dit et c’est leur habitude, que le processus doit commencer sur toute l’étendue du territoire à partir du lundi prochain. Là, nous sommes très dubitatifs, et nous saisissons cette nouvelle date avec assez de doute, puisque depuis belle lurette, c’est un État qui ne fait pas ce qu’il dit. C’est ainsi que nous avons demandé à nos enseignants contractuels de rester à la maison. Nous avons demandé à tous les responsables des enseignants contractuels des différentes préfectures, de rappeler aux contractuels pour rester à la maison, et que le mouvement de grève suit son petit bonhomme de chemin. Elle a déjà commencé depuis hier (3 mai 2024), et prendra fin lorsque nos revendications légitimes seront réglées. Au cas contraire, la grève va continuer jusqu’à obtenir gain de cause », a fait savoir le responsable régional des enseignants contractuels de N’Zérékoré.
Par ailleurs, Moriba Doualamou invite le gouvernement à régler leur situation avant la fin de ce mois. « Nous avons trop rappelé ce gouvernement à respecter les contenus de cet arsenal de protocoles qu’ils ont tant signé. Tout ce que nous disons au gouvernement est que nous n’allons pas demeurer dans cette situation jusqu’à la vieillesse. Nous leur demandons une fois de plus de régler cette situation d’ici la fin de ce mois. Aux enseignants contractuels, je leur demande de resserrer le rang, et de rester à la maison, de ne pas faire le semblant. Trop c’est trop pour ce gouvernement qui nous a tant trahi », a-t-il lancé.
De N’Zérékoré, Jean David Loua pour Guineematin.com
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