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Non respect du chronogramme, les Guinéens s’interrogent : la junte du CNRD craint-elle l’après transition ? (Abdoul Sacko des FSG)

Le manque de visibilité dans la conduite de la transition inquiète de nombreux acteurs sociopolitiques guinéens. Le niveau d’avancement du chronogramme de la transition est dans un flou préoccupant. Mais pour Abdoul Sacko, coordinateur des Forces Sociales de Guinée, ce manque de visibilité et le retard dans l’exécution du chronogramme sont sciemment faits pour éviter de rendre le pouvoir à un pouvoir démocratiquement élu. Il l’a dit à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée ce vendredi, 10 mai 2024 à Conakry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Dans son intervention, Abdoul Sacko a d’entrée dénoncé le manque de visibilité dans les actions devant concourir au retour à l’ordre constitutionnel. « Au cours de la transition, qu’est-ce qui est fait ? Qu’est-ce qui n’est pas fait ou qu’est-ce qui reste à faire ? Généralement nous, nous sommes des acteurs de développement ; toute démarche, tout projet ou même toute activité qui n’est pas planifiée dans le temps avec les responsabilités en termes d’acteurs, les ressources affectées aux actions ou aux chantiers, si vous n’avez pas ça, il est pratiquement impossible de faire une évaluation objective lorsque vous avez une gouvernance qui n’est pas capable d’aider la population ou s’aider elle-même à comprendre quel est le chemin qu’elle emprunte avec quels moyens , en compagnie de qui. Même dans les temps anciens, ça ne se faisait pas. Le fameux accord dynamique, la CEDEAO a aidé,  peut-être a balisé le chemin, mais une gouvernance responsable aurait mis chaque chantier dans le temps avec les ressources nécessaires en termes de ressources humaines, financières et matérielles pour sortir de là.

A date, même la gouvernance actuelle ne peut pas vous dire qu’est-ce qui est fait, qu’est-ce qui reste à faire où ils veulent aller. Pour nous, ils sont bloqués dans leur propre prison. Combien de fois on nous a annoncé la nouvelle constitution ? Si on annonce, c’est que c’est prêt. Et au moment où je vous parle, il y a un atelier qui se tient à Kindia pour dire comment nous allons intégrer la question des femmes et des jeunes, comment nous allons prendre en compte la question des droits de l’Homme dans la constitution », explique Abdoul Sacko.

Devant cette impasse, le Coordinateur des Forces sociales de Guinée pense que le CNRD, la junte qui a pris le pouvoir le 05 septembre 2021, a peur d’une fin de la transition. « Donc, cela veut dire que pendant tout ce temps, on nous déclarait que quelque chose est prêt alors que c’était du folklore , c’était du théâtre. Sinon, comment au moment où la première mouture (de la nouvelle Constitution, ndlr) est prête, vous, c’est à ce moment que vous réfléchissez à comprendre les questions des droits de l’Homme. Une fois encore, nos compatriotes sont bloqués, ils ne savent pas quoi faire, ils ont la phobie de l’après transition parce qu’ils se reprochent de quelque chose que nous ne connaissons pas », a martelé Abdoul Sackho.

Fatoumata Bah pour Guineematin.com

Tél. : 626-84-48-53 

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