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Siguiri : les communautés impactées par l’exploitation minière interpellent les autorités sur leur misère

Plusieurs citoyens des localités impactées par les projets d’exploitation minières se sont regroupés dans le district d’Arawane, relevant de la sous-préfecture de Kintinian, dans la préfecture de Siguiri. La démarche s’inscrit dans le souci de réclamer le respect du contenu du référentiel national de compensation, d’indemnisation et réinstallation des communautés impactées, en vue de changer leur quotidien. La cérémonie, organisée le samedi 18 mai 2024, a regroupé de nombreux citoyens mais aussi des responsables locaux et cadres de l’administration publique, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Le projet a été lancé en 2017, sur initiative du Ministère des Mines et de la Géologie pour doter le pays d’un document de référence en matière décompensation, d’indemnisation et réinstallation des communautés impactées et/ou déplacées du fait des projets de développement. L’élaboration du référentiel national témoigne de la volonté de l’Etat à relever les multiples défis auxquels les personnes impactées sont confrontées. Mais, sa mise en application peine à être une réalité.

Yakouba Camara, porte-parole des communautés, a apporté des précisions sur le sens de cette démarche. « Nous constatons avec le temps que cette volonté se heurte à une réticence de l’Etat à adopter le document final validé par toutes les parties prenantes au processus de Kindia pour des raisons qu’on ignore. Pendant que temps, les investisseurs s’installent et s’activent dans nos localités et sur nos terres dont nous dépendons, sans prise en compte réelle de nos préoccupations en termes d’amélioration du cadre de vie et d’accès durable aux moyens de substance. Difficile de dire aujourd’hui avec exactitude le nombre de populations impactées par les projets de développement en cours dans le pays. Mais, il est important de souligner que nous avons tous subi des processus émaillés de mauvaises pratiques de compensation, d’indemnisation et de réinstallation entraînant la dislocation du tissu familial, la détérioration du cadre de vie sociale et économique, créant au passage des hostilités entre nous et les sociétés qui évoluent chez nous », a indiqué Yakouba Camara.

Pour le porte-parole des communautés, d’autres difficultés subsistent. « A cela s’ajoute la précarité qui se généralise et nous frappe de plein fouet. Nous reconnaissons et saluons les efforts de l’Etat à mettre en place une telle initiative, la mener jusqu’à ce niveau. Mais, il est évident que cela n’a de valeur que lorsque le document dont il est question aboutit à être un véritable instrument juridique contraignant qui va mieux protéger les populations ».

En outre, Yakouba Camara a plaidé pour l’adoption du document référentiel. « Nous sommes convaincus que cela passe nécessairement par l’adoption dans un bref délai du référentiel national. Pour nous, le moment est venu de mettre pleinement en pratique l’objectif qui a sous-tendu la décision de l’Etat à doter la Guinée d’un tel document pour favoriser le développement harmonieux des projets et taire toutes les hostilités dans les localités abritant les grands projets. Le référentiel favorise le strict respect des droits fondamentaux des communautés qui peinent encore à jouir des retombées des multiples projets d’investissement dans le pays. Nous réitérons une fois encore, notre appel au gouvernement pour l’adoption dans un bref délai du référentiel national », a-t-il laissé entendre.

De Siguiri, Koutoubou Condé pour Guineematin.com

Tél. : +224 622 478 601

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