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Retrait des licences de FIM, Espace et Djoma médias : « Cette décision est un choc… un acte liberticide de plus qu’il faut condamner »

Abdoul Malick Diallo, coordinateur de Presse Solidaire

Dans un arrêté signé du ministre de l’information et de la communication, la junte militaire du CNRD (au pouvoir en Guinée depuis le 5 septembre 2021 : ndlr) a annoncé le retrait des licences du Groupe DJOMA médias, Hadafo Médias et le Groupe Fréquence Médias. Ces médias étaient brouillés depuis novembre dernier, mais ces retraits de licences ont pris de court les professionnels de médias en Guinée. Abdoul Malick Diallo, coordinateur de ‘’Presse Solidaire”, dénonce une “atteinte à la liberté de la presse” et un “acte liberticide” qu’il faut condamner. Il s’est exprimé ce jeudi, 23 mai 2024, lors d’un entretien accordé à Guineematin.com à Conakry.

« Cette décision est un choc pour tous les journalistes. Au sein de Presse Solidaire, on n’a pas manqué de condamner et dénoncer cette décision. Il y a une déclaration qui va sortir ce soir ou demain pour prendre position officiellement par rapport à ce qui s’est passé. Vous savez, c’est une atteinte à la liberté de la presse, et ce n’est pas une première fois avec le CNRD. Depuis qu’ils sont arrivés, il y en a eu plusieurs, mais ce qui est arrivé hier, personnellement, je ne m’y attendais pas. Il y a eu des brouillages, il y a eu des séquestrations de journalistes, la détention du secrétaire général du syndicat de la presse et beaucoup d’autres violations, les restrictions d’internet et Guineematin.com même en a été victime. C’est pour vous dire aujourd’hui que c’est un acte liberticide de plus qu’il faut condamner, qu’il faut dénoncer et ce n’est pas que pour les journalistes. C’est l’ensemble de la population, c’est l’ensemble des citoyens épris de justice et de paix, puisque lorsqu’on restreint la liberté de la presse, cela ne concerne pas que les journalistes, c’est pour tous les citoyens. Quand on ferme un média, ce sont des citoyens qu’on empêche d’accéder à l’information, ce qui est un droit », a dit Abdoul Malick Diallo.

C’est une descente aux enfers pour la presse guinéenne depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir. Cette junte militaire s’emploie autant que faire se peut à museler la presse et restreindre la liberté d’expression dans le pays. Et pour le coordinateur de Presse Solidaire, il faut “résister” pour éviter l’anéantissement. Car, soutient-il, le CNRD est dans l’entreprise de fermer tout média qui ne se met pas dans son esprit.

« C’est une décision illégale. C’est hier qu’on a signifié la décision aux différents responsables de ces médias. Mais d’ailleurs, qui connaît ce qu’on reproche à ces médias ? Dans l’arrêté du ministre, il motive sa décision par soi-disant non-respect de cahier de charge, mais ce n’est explicité nul part qu’est-ce qu’ils ont violé. Donc, c’est pour vous dire que c’est vraiment une atteinte. Mais, ça ne me surprend pas. Et imaginez, on n’a pas touché les petits médias, ils ont commencé par les grands médias et ces médias faisaient l’objet de brouillages depuis plus de 6 mois et ça ne va pas s’arrêter. Tout ce qui ne se mettront pas dans l’esprit du CNRD, tel qu’ils attendent, ils seront fermés. Mais, il ne faut jamais accepter de faciliter la tâche à ces gens, il faut résister jusqu’au dernier moment », a indiqué Abdoul Malick Diallo.

Abdoulaye N’koya SYLLA pour Guineematin.com

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