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Retrait des licences de certains médias : « C’est une réaction d’indignation, d’incompréhension et de pitié » (SPPG)

Sékou Jamal Pendessa, Secrétaire général du SPPG

Le retrait des licences des médias brouillés, Espace-Hafado, FiIM-Fm, Djoma-médias, suscite colère et indignation des consciences éclairées de notre pays. Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), connu pour son engagement, est révolté comme jamais. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, il a fait savoir  que le syndicat va prendre position dans les prochains jours.
Les arguments mis en avant pour justifier le retrait des agréments des médias ne passent pas chez Sékou Jamal Pendessa.

« C’est une réaction d’indignation totale, d’incompréhension et de pitié.  Nous avons pitié des gens qui ont choisi de salir banalement leur carrière, leur histoire. Dans la vie, tout ne se résume pas aux avantages financiers et autres. Il faut penser à certains aspects relatifs à des valeurs qu’on puisse incarner. Il ne faut pas se soucier seulement de soi, ignorant les générations à venir, non seulement pour ta corporation, la nation et pour ta progéniture aussi. Vous voyez ce qui se passe, aucune raison valable n’a été avancée, depuis le début de ce problème. Ils ont commencé ce plan machiavélique de musèlement des médias, de destruction massive des emplois à partir du mois de mai 2023. Restriction des sites internet, des réseaux sociaux, le démantèlement des antennes de Sabari, love FM, le brouillage des ondes de Soleil FM, parce-que ça n’a pas fait écho, elle a été brouillée au même moment que FIM au mois de mai. Après quelques mois. Ils ont brouillé Espace, puis ça s’arrête là. On était dans la normalité jusqu’au mois de novembre, ils reprennent encore internet coupé, les signaux FM brouillés. Depuis 7 mois, on est dans ça. Les raisons avancées selon la HAC officiellement c’est pour des raisons de sécurité nationale. Très tôt, le Syndicat avait dit que ce n’était pas vrai, parce qu’on avait les informations. Pendant que les patrons disaient non, nous on a confié ça à la HAC, on sait qu’elle ne peut pas se permettre de mentir. Mais on est passé par la HAC pour nous faire avaler un mensonge d’État. Mais nous, on ne va pas l’avaler. L’histoire nous a donnés raison, parce que le Premier ministre a dit à ces mêmes patrons de presse. Il est venu démentir la première version donnée par la HAC concernant la sécurité nationale, il a dit que c’est parce que le Président est déçu de certains patrons de médias à qui il a fait des faveurs, mais qui ne lui sont pas reconnaissants. Première version, sécurité nationale ; ça ne tient pas. Cette fois-ci, c’est l’humeur du Président. Cependant, on ne gère pas un État suivant son humeur, il faut appliquer la loi, c’est tout. Dès lors qu’il a fait des deals avec certains patrons, ça ne concerne pas la corporation, c’est entre eux », dit Sékou Jamal Pendessa

Pour ce qui est de la mise en place d’un organe d’autorégulation de la presse, le secrétaire général du SPPG dit s’être opposé à la démarche dès le début.

« Bah Oury avait dit aux patrons de presse, vous savez pourquoi on ne libère pas les médias, c’est parce qu’il n’y a pas un organe d’autorégulation. Vous voyez, quand c’est du mensonge, ça ne tient pas. Le premier ministre dit dès qu’on aura ça, ils vont libérer les médias. J’ai dit ne faites pas ça, on cherche juste à vous amener à vous plier. Lorsque vous allez le faire, vous allez vivre pliés. Je leur ai dit ça au téléphone quand ils cherchaient à négocier avec nous pour revenir au tour de la table. Je leur ai dit  si c’est le Premier ministre qui vous l’impose, je ne viens pas aux réunions. On n’impose pas un organe d’autorégulation, je leur ai dit s’il vous pousse jusqu’à signer ça, c’est tout ce qu’ils cherchent. Un document prouvant que la presse s’est pliée, ils peuvent vous marcher dessus. Ils n’ont pas cru. Quelques heures après, la décision tombe. Cette fois-ci, ce n’est plus un brouillage, mais on retire carrément les autorisations d’exploitation. Dès que l’information est tombée, le Président du l’URTELGUI a dit qu’il allait négocier. Si les autorités étaient dans l’esprit de négocier, peut être après avoir retiré les licences, c’est de dire aller vous mettre dans les normes. C’est pour vous dire qu’il n’y a même pas de faute commise…Si c’était à cause de manquement à la loi pour les amener à respecter le contenu des cahiers de charge, ce n’est plus la raison. Tout est faux, il suffit d’être intelligent pour analyser. Si c’était dit dans la décision du ministre de l’information d’hier, pour dire c’est le non-respect du contenu des cahiers de charges, si c’était ça, on allait leur dire, conformez-vous, on les met en demeure d’ici quelques temps. Il n’y a aucun acte posé par ces médias qui soient contraire aux dispositions de ces cahiers de charges », martelé monsieur Pendessa.

Pour ce qui est des actions à mettre en œuvre contre cette dérive, Sékou Jamal Pendessa promet une réponse dans les prochains jours.

« Le syndicat ne s’est pas encore retrouvé, parce qu’on a eu beaucoup de réunions ces jours-ci. Nous sommes dans beaucoup de négociations qui ne sont pas médiatisées entre employés et employeurs. On est en train de voir le weekend à l’issu de cette réunion il se peut qu’on donne notre position et la conduite à tenir… »

Ismaël Diallo pour Guineematin.com

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