Accueil A LA UNE Interdiction d’accès aux motards à Kaloum : « Ce sont les taximotos qui...

Interdiction d’accès aux motards à Kaloum : « Ce sont les taximotos qui étaient concernés, mais maintenant toute personne détentrice de moto ne passe plus »

Conducteurs de taximotos au pont 8 novembre

Comme annoncé précédemment, l’accès à la presqu’île de Kaloum est interdit depuis la matinée de ce jeudi, 30 mai 2024, aux conducteurs de moto. Et cette situation suscite déjà une vive polémique. La mesure, pour l’heure injustifiée, est perçue par beaucoup comme une atteinte aux libertés individuelles et une entrave à la mobilité des paisibles citoyens, d’autant plus qu’elle impacte plusieurs usagers, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Cette interdiction a suscité de vives réactions, notamment de la part du Syndicat des Motards et d’autres usagers de la route, formant de longues files d’embouteillages à l’entrée de Kaloum. Quelle que soit votre profession ou ce que vous venez faire à Kaloum, si vous êtes à moto, vous êtes une personne non grata.

Le secrétaire général chargé des conflits et négociations du syndicat régional du Grand-Conakry des taximotos dénonce une “décision liberticide”, arguant qu’elle restreint la liberté du mouvement syndical qui a prévu la mise en place du bureau sous-section syndicale régionale des taximotos. Ibrahima Barry affirme également que cette décision affecte négativement les moyens de subsistance de nombreux conducteurs de taximotos, qui dépendent de cette activité pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.

Ibrahima Barry, secrétaire général du syndicat des taxis motos

« Nous avions établi une rencontre à la bourse de travail ce jeudi pour élire un bureau de la sous-section syndicale régionale de Grand-Conakry. C’est ce qui a mobilisé ce matin les taxi-motards du km36 en passant par Kagbelen jusqu’à Kassa. L’objectif de ce bureau est de sensibiliser les jeunes conducteurs de motos au niveau de la circulation. Malheureusement, arrivés au Pont 8 Novembre ce matin, l’autorité et les éléments de la garde présidentielle nous ont fait comprendre qu’ils n’ont pas reçu l’ordre de nous laisser passer. Et ils nous ont gazés pour nous faire replier. Ça a commencé depuis le matin. Ce sont les taximotos qui étaient concernés, mais maintenant toute personne détentrice de moto ne passe plus. Je suis désolé de cette action. Nous sommes des jeunes qui veulent l’avenir de ce pays. Ils doivent savoir après eux, c’est nous. Ce qu’ils ont fait, ils ont mal fait. Nous demandons de mettre balle à terre, qu’on se comprenne pour qu’on puisse réglementer ce secteur », a dit ce membre de la section syndicale régionale du Grand-Conakry.

Entré dans la même galère, ce plombier en poste à l’hôtel Kaloum, nous décrit son calvaire. « C’est très compliqué ce que nous vivons là. Mais puisqu’on n’est pas doté de force pour contrer cette décision, on est obligé de s’y plier. Moi je suis plombier à l’hôtel Kaloum. Je dois relever un ami ce matin. Mais voilà que je suis empêchée d’y aller. Il m’a fallu appeler cet ami pour qu’il s’occupe des affaires courantes en attendant. Entre-temps, je vais voir s’ils vont changer d’avis. Au cas échéant, je serais obligé de rentrer chez moi. C’est toute une journée qui est en passe d’être gâchée », a-t-il expliqué avec beaucoup de peine.

Approché pour en savoir davantage sur les raisons de cette brusque décision, un agent des forces de sécurité a laissé entendre que c’est à la manifestation des motards en ville que les autorités les ont ordonnés d’interdire l’accès.

Au moment où nous publions cette dépêche, le barrage est levé. Mais les pick-up de la police et de la gendarmerie restent postés à la rentrée de Kaloum.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com 

Tél : 626-66-29-27

Facebook Comments Box
Quitter la version mobile