Accueil A LA UNE Cellou Dalein Diallo : « L’occident ménage la junte » guinéenne

Cellou Dalein Diallo : « L’occident ménage la junte » guinéenne

Cellou Dalein Diallo, président de l'UFDG

La conduite de la transition guinéenne était au cœur d’une émission à laquelle le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a pris part ce mercredi, 5 juin 2024, sur France 24. Cellou Dalein Diallo a exprimé sa déception de voir la junte militaire du CNRD “assumer” une prolongation de la transition en violation de l’accord dynamique qu’elle avait signé avec la CEDEAO pour un chronogramme de 24 mois axé sur dix points pour le retour à l’ordre constitutionnel. Cet ancien Premier ministre guinéen a aussi fustigé la position des grandes puissances occidentales sur la gestion de la transition guinéenne.

« Je pense que l’occident est moins porté aujourd’hui vers la promotion et la défense des valeurs de démocratie et des libertés que par la guerre d’influence et des intérêts économiques nationaux. Pendant longtemps, poursuit-il, un coup d’État était condamné, la coopération économique était réduite à son minimum si elle n’était pas suspendue jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et nous pensons que même les violations flagrantes des droits de l’homme, on a eu une cinquantaine de jeunes abattus dans les rues, alors qu’ils manifestaient soit pour le délestage du courant ou pour exiger le respect des dispositions de la charte, on n’a pas senti les condamnations ou les exigences de justice auxquelles on était habituées il y a quelques années. Donc, on considère que l’occident ménage la junte, cette junte-là, pour des raisons qu’on n’arrive pas à expliquer”, a-t-il fustigé.

Le président de l’UFDG a aussi dénoncé le “manque de rigueur” de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) face aux putschs que la sous-région ouest-africaine connaît depuis quelques années.

« Ce que je dis sur la communauté internationale est autant valable pour la France que pour la CEDEAO. C’est une organisation qui a aussi des faiblesses. La CEDEAO, contrairement à sa charte, l’accord additionnel sur la démocratie et la gouvernance, un régime putschiste doit être suspendu de l’organisation. Et aujourd’hui, toutes les quatre juntes sont redevenues des membres à part entière de l’organisation. Ce qui est contraire à la charte. Ce n’est plus la même rigueur qu’on a connue, on n’acceptait qu’un militaire dirige un pays membre de la CEDEAO, et aujourd’hui on en a quatre », a indiqué Cellou Dalein Diallo.

Issiaga Barry pour Guineematin.com

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