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Défis et espoirs des bijoutiers guinéens : Karim Doumbouya se confie à Guineematin.com

Karim Doumbouya, président l'association des jeunes bijoutiers de Guinée

L’humanité célèbre ce lundi, 10 juin 2024, la journée mondiale de l’artisanat. En Guinée, bien que cette journée n’ait pas été officiellement célébrée, Guineematin.com est allé à la rencontre de Karim Doumbouya, président de l’association des jeunes bijoutiers de Guinée. Lors de l’interview qu’il nous a accordé, cet artisan a évoqué les hauts et les bas qui caractérisent le secteur de l’artisanat guinéen. Concernant son domaine, la bijouterie, des progrès ont été réalisés grâce au soutien du ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, ainsi que du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.

« C’est une journée importante que les artisans du monde célèbrent aujourd’hui. Comme vous le savez, l’humanité célèbre chaque 10 juin la journée mondiale de l’artisanat. Je souhaite tout d’abord bonne fête à tous les artisans de Guinée et d’ailleurs. En ce qui concerne l’artisanat au niveau national en Guinée, je dirais que tout n’est pas rose. Il y avait de l’anarchie dans le secteur de la bijouterie. Mais les jeunes bijoutiers réunis au sein de notre association, nous avons beaucoup misé sur la formation, le perfectionnement des bijoutiers, parce qu’on ne peut pas parler de l’artisanat si vous ne produisez pas des bijoux de bonne qualité. Donc, cela fait que nous avons beaucoup misé sur la formation afin qu’on puisse produire de bons et beaux produits sur le marché. Une fois que nous avons des produits sur le marché, ça vend même la bonne image de la Guinée. Nous sommes en collaboration avec le ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat et le ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. On a même beaucoup évolué. Tout récemment, on a fait une formation en théorie et en pratique sur la bijouterie grâce à l’aide de l’ONFPP et du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. La SAG a construit un centre de formation professionnelle à Kintinian (dans la préfecture de Siguiri) dans le cadre de l’intégration de la filière bijouterie dans le programme de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Avec le service technique du ministère de l’Enseignement technique, nous sommes allés à Mamou où nous avons élaboré le programme de l’enseignement technique en bijouterie en République de Guinée. C’est une première dans notre pays. C’est ce que l’association des jeunes bijoutiers de Guinée est en train de faire en ce moment et nous avons été beaucoup soutenus par le ministre Alpha Bacar Barry. Avec le ministre Alpha Bacar Barry, nous sommes très en avance dans le projet. Il nous reste maintenant à vulgariser le programme et à former les formateurs », a déclaré Karim Doumbouya.

Le président de l’association a également annoncé un projet de création et d’intégration d’une filière bijouterie dans le système de l’enseignement technique et de la formation professionnelle qui prendra désormais en compte tous les genres et toutes les ethnies confondues.

« La bijouterie, c’est aussi de l’économie nationale. Parce que quand on parle de la bijouterie, on parle forcément des métaux précieux, puisqu’il s’agit de l’or, du diamant, de l’argent, et ainsi de suite. Ce sont les matières les plus chères au monde que nous travaillons. Nous insistons pour que la filière bijouterie soit désormais intégrée dans les programmes d’enseignement des écoles professionnelles. En décembre, avec l’ONFPP, nous avons formé plus de 50 jeunes bijoutiers, non pas des apprenants, mais des professionnels lettrés et illettrés. Cette formation visait leur perfectionnement dans le métier. Parmi ceux qui ont été formés, certains étaient des qualifiés, mais qui n’avaient pas été à l’école. D’autres avaient étudié, mais n’étaient pas qualifiés. Ils ont tous été formés en pratique et en théorie. Nous ne nous arrêterons pas là. Nous prévoyons de lancer une autre session de formation pour d’autres. Vous savez, l’artisanat est souvent perçu dans notre pays comme un héritage exclusif. Nous devons dépasser cela. Nous voulons désormais donner la chance à tous ceux qui souhaitent évoluer dans le domaine de la bijouterie, filles et garçons de toutes origines. Surtout, vous savez que quand on parle de bijoux, on parle de beauté. Or, les femmes aiment beaucoup la beauté. Si elles intègrent ce métier, je pense qu’il n’y a rien de mieux. Nous nous efforçons de faire en sorte que ceux qui seront dans les centres de formation pour former les futurs candidats soient des enseignants de la meilleure qualité. Nous souhaitons également avoir des lieux de vente des produits de la bijouterie, par exemple dans les hôtels, pour pouvoir exposer et satisfaire les besoins des populations », a déclaré Karim Doumbouya.

Enfin, Karim Doumbouya a souligné l’importance de promouvoir et de vendre les produits de la bijouterie au sein des établissements de prestige tels que les hôtels, afin d’exposer les créations locales et répondre aux attentes de la clientèle.

« Nous souhaitons surtout avoir des lieux de vente des produits de la bijouterie au niveau, par exemple, des hôtels pour pouvoir faire exposition et satisfaire les besoins des populations », a-t-il conclu.

Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com

Tel: 622919225

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