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Affaire Foniké Manguè et Billo Bah : « ceux qui sont venus les arrêter, on dirait qu’ils partaient en guerre »

Aïcha Doukouré, petite sœur de la femme de Foniké Manguè et témoin de son arrestation

Les responsables du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Foniké Manguè et Billo Bah, ont été enlevés nuitamment hier, mardi 9 juillet 2024, à Conakry. Des hommes armés et cagoulés, ont fait irruption au domicile de Foniké Manguè vers 23 heures pour embarquer les deux activistes avec brutalité. Des membres de la famille, interrogés ce mercredi, 10 juillet 2024, par un reporter de Guineematin.com, ont expliqué le mode opératoire des indésirables visiteurs, violents et menaçants.

Aïcha Doukouré, petite sœur de la femme de Foniké Manguè, qui était dans la maison au moment des faits, raconte. « C’était hier, dans les bandes de 23 h. Comme il se faisait tard, je lui ai servi son thé. Je suis sortie pour fermer la porte. Au même moment, il y a un monsieur en civil qui m’a bousculée. Il est rentré. Il s’est arrêté derrière le mur. Il a jeté un coup d’œil, il est aussitôt ressorti en courant. Le temps pour moi de prévenir Foniké Manguè, il est revenu avec trois gendarmes qui étaient armés. Deux gendarmes sont entrés, le troisième m’a bloquée. J’étais avec une copine. Quand ils sont entrés, le monsieur a dit, ce sont ces deux-là, en indexant Foniké et Koto Billo. Billo a demandé en Soussou ce qui se passait. Foniké a enchaîné, en disant, ‘’vous ne pouvez pas venir chez moi à cette heure-là pour m’embarquer sans mandat ni convocation. Je ne peux pas vous suivre comme ça. Dès qu’il a dit ça, le monsieur l’a directement pris, ils ont commencé à le brutaliser, à le tirer pour le faire sortir. Ils ont employé la force », a-t-elle fait savoir.

N’ayant pas pu dans un premier temps, les assaillants ont fait appel à du renfort. « Comme ils n’ont pas pu à trois, le monsieur en civil est ressorti en courant, il a appelé le renfort, on a vu des militaires venir de nulle part. Des gendarmes sont entrés, ils ont pris Billo. Pour Foniké, on l’a traîné par terre jusqu’au niveau des escaliers. Je suis partie en courant pour appeler la femme à son jeune frère. Foniké était à terre, il leur demanda ce qu’il avait fait. Ils l’ont malmené du salon aux escaliers de la grande cour. Dès qu’on est sorti derrière la cour, on a vu des pick-up, je n’imaginais même pas. Il y avait 6 pick-up, des hommes cagoulés, des membres des forces spéciales. Il y avait une voiture des forces spéciales, là où il y avait l’arme au-dessus qui tournait (une mitrailleuse, ndlr). Un militaire était sur ça, qui tournait dans tous les sens, prêt à tirer. Le couloir qui descend derrière la cour, on a vu des militaires remonter là-bas aussi. Ils sont venus en courant. Il y a un monsieur qui est venu en criant, leur disant de laisser Foniké Mangué, qu’il n’avait rien fait. Le monsieur en civil l’a traité d’impoli, demandant de l’embarquer. Ils l’ont embarqué aussi. Ils sont partis vers une destination inconnue. Jusqu’à présent, aucune nouvelle de lui. Et de 23h à 3 h du matin, les militaires étaient derrière la cour. Ils ont tiré du gaz lacrymogène et des balles réelles un peu partout », a raconté Aïcha Doukouré, petite sœur de la femme de Foniké Manguè.

Amadou Lama Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 610 908 741

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