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« Kidnapping » de Foniké Menguè et Billo Bah : « Nous sommes dans la jungle » (Me Christophe Labilé)

Me Koné Aimé Christophe Labilé, président de l'ONG avocats sans frontières de Guinée

La vague de condamnations et d’indignation continue de déferler suite à l’arrestation musclée dans la nuit d’avant-hier, mardi 9 juillet, de Oumar Sylla, alias Foniké Manguè, et Mamadou Billo Bah, du FNDC. Dans un entretien accordé à Guineematin.com ce jeudi 11 juillet 2024, Me Koné Aimé Christophe Labilé, président de l’ONG « Avocats Sans Frontières » a condamné ce « kidnapping » qui ne respecte pas les procédures régulières. L’avocat dénonce une vie qui ressemble à la jungle.

« Je crois que c’est la même chanson qu’on va chanter. Parce que, c’est devenu récurrent. Mais ma réaction, c’est une réaction d’indignation. Pratiquement, je suis indigné. A l’allure où vont les choses, quelle va être le point de chute ? Parce que je vois un pays qui est bien doté des lois qui réglementent tous les comportements de la société mais ce que nous déplorons, c’est le non-respect de ces dispositions », a dit d’entrée maître Koné Aimé Christophe Labilé.

Selon cet avocat au barreau de Guinée, la violation de la loi par les autorités de la transition se poursuit au grand dam des populations.

« J’ai l’impression que nous sommes en train de prêcher dans un désert, et c’est le coup d’épée dans l’eau. Quand un citoyen est en conflit avec la loi, pour l’interpeller, il faut pouvoir choisir la méthode qui sied. Mais, on ne le fait pas. Et on reproche des comportements à des citoyens. Mais pour réprimer ce comportement-là, qu’on ne se colle même pas à la loi pour pouvoir tenir ces agissements-là. On se croirait où ? Je dirais que nous sommes dans la jungle…Donc, ce qui arrive à Foniké Mangué et Billo Bah, n’est pas une première. Avant ça, c’était le cas de Sadiba, malheureusement mort s’en est suivie. C’est très regrettable ! Sinon, comment comprenez-vous que quelqu’un qui est interpellé, on ne sait dans quelles conditions, jugé et condamné. Et après sa condamnation, qu’il ne soit pas détenu dans un lieu officiel… Donc, cette façon de faire, n’a pas un autre non. C’est un kidnapping qu’ils ont eu à faire », a martelé l’avocat.

La condamnation doit être de mise, poursuit-il. « Nous dénonçons avec la dernière énergie. Mais nous les défenseurs des droits de l’homme, nous n’avons pas de police. Sinon, ces gens-là seraient interpellés par la manière qui sied pour qu’ils viennent répondre de leurs actes. Ceux qui les ont arrêtés ont commis des infractions. Ils devraient pouvoir répondre devant la loi. Mais malheureusement, les détenteurs de la loi, ce sont eux qui agissent de cette façon. Ça ne peut pas aller comme ça. Donc, on tient tout de même, parce que l’histoire nous jugera. Il faut que chacun puisse jouer sa partition », a dénoncé maître Koné Aimé Christophe Labilé.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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