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Vol aggravé commis au Sénégal : les auteurs condamnés à 3 ans de prison à Conakry

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Le procès des accusés Aboubacar Kaba et Abdoulaye Camara, préalablement poursuivis pour des faits de vol à mains armée, mais finalement requalifiés à de faits de vol aggravé a pris fin ce vendredi, 12 juillet 2024, devant le tribunal criminel de Kaloum. Les auteurs de ce « vol aggravé » commis au Sénégal au préjudice de leur employeur indien, Kanshik Ramchandani, ont été situés sur leur sort. Ils ont été déclarés coupables des faits de « vol aggravé  » et ils ont été condamnés à 3 ans d’emprisonnement. Sur l’action civile, le tribunal les a condamnés de payer chacun 1 300 000 francs CFA, puis, solidairement condamné de payer à la partie civile un montant de 50 millions de francs guinéens au titre de dommages et intérêts, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.

C’est dans l’entrepôt de la société Zénith Sénégal international Sarl, se trouvant sur le territoire Sénégalais, où ces accusés sont employés, que les faits se sont produits le 19 octobre 2022 aux environs de 17 heures. Au cours de l’opération, 18 millions de francs Cfa, 300 dollars, 10 000 roupies, 6 téléphones et 3 motos ont été emportés par les assaillants au préjudice de leur employeur.

Après les enquêtes menées par la police internationale (Interpol), Aboubacar Kaba et Abdoulaye Camara ont été interpellés en Guinée et placés sous mandat  le 16 novembre 2022. A l’ouverture de leur procès qui a eu lieu le mardi 9 juillet 2024, ils ont plaidé tous non coupable des faits mis à leur charge. Ils reconnaissent avoir perçu une partie du montant volé, mais jamais avoir participé à l’attaque. A l’audience de ce jeudi, la partie civile réclame 500 millions de francs guinéens de dommages et intérêts et réclame en principal tous les montants et biens volés au cours de l’opération.

« Cette société implantée au Sénégal a recruté au compte de la main d’œuvre sur place certains Guinéens. Les uns sont des chauffeurs, d’autres des manœuvres. A un moment donné, les travailleurs se sont concertés pour dire que l’entreprise fait rentrer des grandes recettes et il se trouve qu’ils reçoivent un salaire misérable. Ils se disent que cela constitue une injustice, et que cette injustice doit être réparée. Ils se sont dit que le jour où il y aura une grande recette, ils prendront cette recette pour la partager entre eux. Chose promise, chose faite. C’est ainsi, le 19 octobre 2022, aux environs de 17 heures, ils sont allés créer l’embuscade pour dévaliser, prendre en main les recettes du jour. Au cours de cette opération, ils ont pris au préjudice de la société : 18 millions de francs guinéens, 300 dollars, 10 000 roupies, 6 téléphones, 2 motos marque TVS, et une moto de marque Handa. Ils ont mis au respect leur patron pour prendre tout ça avec l’arme. Après l’opération, ils se sont dispersés pour prendre la poudre d’escampette. C’est la police interpol qui a été mise en contribution pour les mettre aux arrêts. Ce vol a été commis en groupe. Et depuis la commission de ce vol, la société n’a reçu aucun sou. Les montants n’ont pas été restitués, les téléphones n’ont pas été restitués. La société n’a rien reçu. C’est pourquoi nous réclamons en principal les 18 millions de francs Cfa, 300 dollars, 10 000 roupies, 6 téléphones, 2 motos marque TVS et une moto de marque Handa.  Nous vous demandons également de les condamner au paiement de 500 millions de francs guinéens au titre de dommages et intérêts » a sollicité la partie civile.

De son côté, le ministère public dira que le délit de vol aggravé est sans doute établi à leur encontre. Il demande de les condamner à 3 ans dont 18 mois assortis de sursis.

« Le vol s’est passé dans un entrepôt de marchandise. Ils étaient encagoulés. Il y a eu violence, parce qu’ils ont mis les victimes au respect. Le délit de vol aggravé est sans doute établi à leur encontre. Les faits leur sont imputables. Je vous demande de retenir Abdoulaye Camara et Aboubacar Kaba dans les liens de la prévention pour le chef de vol aggravé. Pour la répression, je vous demande de les condamner chacun à 3 ans dont 18 mois assortis de sursis et le paiement d’une amende de 5 millions de francs guinéens d’amende chacun. Je voudrais également que vous notez avec moi que nous avons en face de nous des délinquants primaires. Nous avons vu ces accusés se confondre en larmes.  Ce sont des délinquants primaires. Il faut les aider pour leur insertion sociale », a requis le procureur.

La défense, par la voix de maître Paul Lazzard G’Bilimou, trouve les réclamations de la partie civile « fantaisiste » et demande au tribunal de les condamner au temps mis.

« Dans ce dossier, depuis l’enquête de police, au parquet, devant le cabinet d’instruction, et au cours des débats, les deux n’ont jamais nié d’avoir bénéficié le fruit de ce vol. Les travailleurs étaient maltraités, exploités par leur patron.  C’était l’exploitation de l’homme par l’homme… Mais les deux accusés sont des délinquants primaires. S’ils étaient des professionnels, on n’allait pas les retrouver. Ce sont des novices. Lorsque vous leur posiez des questions ici, ils n’ont même pas pu lever la tête pour répondre à vos questions. Ça, ce sont des signes de remords. C’est pourquoi je vous demande de les condamner au temps mis. En ce qui concerne la demande de la partie civile, cette demande ne doit même pas attirer l’attention du tribunal. C’est une demande fantaisiste. Les deux ont reçu chacun 1 300 000 francs Cfa. Comment vous pouvez leur réclamer des motos et des montants qu’ils n’ont jamais perçus ? Je vous demande de rejeter cette demande fantaisiste de la partie civile et les condamner à payer chacun 1 300 000 francs Cfa qu’ils ont perçu », a plaidé l’avocat de la défense.

En rendant sa décision, le tribunal les a déclarés coupables des faits de « vol aggravé  » et ils ont été condamnés à 3 ans d’emprisonnement. Sur l’action civile,  le tribunal les a condamnés à payer chacun 1 300 000 francs CFA. Ils ont été également solidairement condamnés à payer à la partie civile un montant de 50 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.

Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 620 589 527/664 413 227

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