Le verrouillage de l’espace public par les autorités de la transition polarisent les débats en Guinée. Pour Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), les pressions exercées suite à l’enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah du FNDC vont finir par payer très prochainement. Ils pourraient être présentés à un juge en début de semaine prochaine. Il l’a dit à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire du parti tenue à son siège à Conakry, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Dans son intervention, Aliou Bah a fait savoir que les nombreuses dénonciations du kidnapping des responsables du FNDC pourraient porter fruit. « Pas plus tard qu’hier soir, je discutais avec des personnes censées nous donner des informations. Mais pour le moment, nous n’en avons pas de façon précise. On sait de façon vague qu’ils sont à Kassa et que les conditions de détention sont difficiles. Il y a beaucoup de spéculations, chacun dit les choses comme il s’imagine, mais personne ne sait exactement qu’est-ce qui se passe. Mais, il semble, et je le dis avec beaucoup de prudence, ils seront présentés devant un juge au début de la semaine prochaine. De toutes les façons, vous avez remarqué la prise de position du Barreau qui est une très bonne chose mais aussi des institutions internationales, les associations de défense de droit de l’homme, y compris des Nations Unies. Je crois que c’est pas rien. Ce sont des gens qui ont une certaine vertue, qui peuvent considérer que ces avis sont importants. Quand vous avez vécu dans les petits coins, quand vous n’avez pas l’esprit de grandeur, vous n’avez pas cette façon de comprendre le monde, vous considérez ça comme un avis et vous passez à autre chose. Depuis leur arrestation, en ce qui nous concerne, ici au MoDeL, on n’a pas croisé les bras et personnellement je parle avec beaucoup de personnes. Que ce soit ici ou ailleurs, on a mis une certaine pression. C’est ce qui a fait bouger les lignes et c’est ce qui a donné un peu ces différentes sorties. Au moins, le monde entier serait informé de ce qui se passe, même si l’objectif de ces gens là, c’est de verrouiller le pays. Comme ils ont éteint les médias, ils ne s’attendaient pas quand même à des réactions de cette nature et à un tel niveau de réactions à moins de deux jours. Donc, ça se poursuit. Et on espère qu’il y aura un dénouement heureux », affirme le président du MoDeL.
Par ailleurs, Aliou Bah estime que la junte ne compte pas s’arrêter dans sa volonté de restreindre toute contestation. « Il y a déjà d’autres intentions. Ils ont des personnes qu’ils ont ciblées et nous ne sommes pas épargnés de tout cela. Mais, cela ne doit pas changer notre façon de fonctionner. Mais ne tombons tout simplement pas dans les excès. Comme d’habitude, au sein du MoDeL, nous sommes toujours mesurés parce que notre politique, ce n’est pas de régler des comptes », a laissé entendre Aliou Bah.
Fatoumata Bah pour Guineematin.com
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