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Violences contre BCEIP à Moribadou (Beyla) : le village militarisé et déserté par ses habitants

Véhicules calcinés à Moribadou

Le district de Moribadou, dans la préfecture de Beyla, a été le théâtre de violents affrontements entre citoyens et agents des forces de défense et de sécurité. Non contents du recrutement effectué sur place par la société BCEIP au compte du méga projet Simandou, des citoyens ont laissé éclater leur colère tôt le mercredi, 17 juillet 2024. Des cas de morts, des dégâts matériels ainsi que de nombreux blessés y ont été enregistrés. Le district, vidé de ses habitants, est aujourd’hui militarisé, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.

Affrontement à Moribadou

Les voies menant au village de Moribadou et au carrefour sont assiégées par les services de défense et de sécurité. Les portes de certaines de boutiques sont défoncées, des habitations vandalisées. Le village est militarisé, alors que la population s’est réfugiée en brousse et dans les villages environnants. Voilà l’image que présente le district de Moribadou.

Des citoyens de Moribadou, dans leurs refuges, accusent le gouverneur de la région d’être à l’origine de ce qui se passe dans leur localité. Pour eux, c’est lors de l’arrivée du gouverneur de région, le contrôleur général de police Lamine Kéita, accompagné d’un important dispositif de sécurité dans le village, que les choses ont dégénéré. « C’est lorsque le gouverneur rentrait avec les forces de défense et de sécurité, qu’ils ont commencé à faire des tirs de sommation et à lancer des gaz lacrymogènes sur la population. Il y a eu des morts par balles perdues et de blessés dans le rang des manifestants », a confié un citoyen qui a requis l’anonymat.

Véhicules calcinés à Moribadou

Une accusation balayée d’un revers de la main par l’ex maire de Beyla, Djiba Donzo. « C’est lorsque le gouverneur est arrivé pour rencontrer la population afin de trouver une solution au problème que les citoyens, ayant barricadé toutes les issues du village avec des troncs d’arbres et des creux sur les routes, et ayant brûlé des pneus, ont commencé à s’attaquer à la délégation du gouverneur. Ils ont jeté des pierres jusqu’à casser les vitres de certains véhicules. Pour sauver la tête des autorités, les services de sécurité, qui avaient tenté en vain de négocier avec les jeunes manifestants, ont commencé à utiliser des gaz lacrymogènes et à enlever les barricades en bois et en pierre placées sur la route. Ce n’est pas l’arrivée du gouverneur qui a envenimé la situation, mais plutôt certains jeunes qui étaient hostiles à l’intervention des forces de défense et de sécurité pour rétablir l’ordre ».

La main droite bandée, un militaire blessé accuse les citoyens de détenir des armes de fabrication artisanale. « Moi, j’ai été blessé à la main et également un soldat a été touché à bout portant au niveau de son ventre par un jeune, et ce soldat a été transporté en urgence par avion à Conakry. Pour le moment, nous sommes inquiets pour son état. Ils ont des armes de calibre 12 ».

Le district de Moribadou est vidé de ses habitants : enfants, nourrices, femmes enceintes, personnes âgées, hommes et femmes, jeunes, se trouvent dans les buissons ou à la périphérie du village. D’autres se sont réfugiés dans les villages environnants en attendant la démilitarisation de leur district. Mais quand cela se produira-t-il ?

Village de Moribadou déserté par les populations

De retour de Moribadou, Foromo Gbouo Lamah pour Guineematin.com

Tél. : (+224) 620166816/666890877

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