Âgée de 26 ans, mariée et mère de trois petits garçons, Aminata Sy Savané est décédée dans la journée du lundi, 29 juillet 2024, à l’hôpital de l’amitié Sino-guinéenne de Kipé, dans la commune de Ratoma. Selon nos informations, elle a été touchée par une balle « perdue » à Kipé alors qu’elle y était allée assister à l’enterrement de l’une ses belles sœurs. Dans sa famille, c’est une forte émotion qui prévaut, où l’on est partagé entre incompréhension et indignation. Alors que le corps est à l’hôpital Ignace Deen pour des fins d’autopsie, ses proches réclament justice, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Fanta Dabo est l’une des belles-sœurs de la défunte. Aminata Sy Savané est tombée sous ses yeux, relate-t-elle. « Hier, nous étions tous partis à Kipé pour assister à l’enterrement de l’une de ses belles-sœurs et nous étions ensemble dans la maison. Quand on a fini de manger, on l’a appelée. Elle et moi, nous étions arrêtés au niveau de la devanture du salon, et elle était juste derrière moi. A un moment, nous avons entendu PAN, elle m’a poussé un peu, en me disant laisse-moi passer. Je me suis alors poussée, je suis descendue prendre mes chaussures. Mais entre-temps, je l’ai entendue pousser un cri de douleur en disant que quelque chose l’a transpercée. Aussitôt elle est sortie en courant et est tombée sur les escaliers. Je suis venue la prendre en lui demandant qu’est-ce qui l’avait transpercée. Instantanément, elle a dit Woy, c’est arrivé au niveau de mon ventre. Je lui ai dit, laisse-moi voir. Quand j’ai regardé, j’ai remarqué qu’effectivement ce qui l’avait transpercé avait fait un petit trou au niveau de son sein. Par après, elle a commencé à vomir du sang. Alors, j’ai crié en demandant de la conduire urgemment à l’hôpital. C’est ainsi que deux de mes frères sont venus la soulever et l’ont envoyée à l’hôpital sino-guinéen. Quelque temps après, on nous a informés qu’elle était morte. Mais, concernant la chose qui l’a transpercée, les médecins n’ont rien dit. Ils ont juste demandé à ce que le corps soit transporté à l’hôpital public Ignace Deen pour faire une autopsie », a raconté Fanta Dabo.
Mariama Ciré Cissé, une des belles-sœurs de la regrettée Aminata Sy Savané, était également présente au moment des faits. « Que son âme repose en paix ! Elle était la femme de mon frère. Nous étions ici même, dans cette maison, elle montait et descendait. Elle n’avait absolument rien et était en parfaite santé. Nous avions eu un décès, l’une de mes sœurs est décédée à Kipé, et nous devions nous y rendre. Comme il était déjà 10 heures, elle nous pressait de partir au lieu du décès. Donc, nous sommes parties par groupe. Elle et d’autres personnes nous avaient devancé sur les lieux. Quand nous sommes arrivés nous sommes restés sous la tente mais elle était déjà à la maison. Après la prière de 14 heures, disons à 15 heures et quelques, les gens avaient commencé à quitter. A un moment je l’ai entendue crier. Elle est sortie en courant et est tombée sur l’une de nos sœurs. C’est ainsi que la famille l’a conduite à l’hôpital où elle a rendu l’âme. Depuis, notre famille est sous le choc », a-t-elle expliqué.
Pour sa part, Ibrahima Sy Savané, petit-frère de la défunte, dit avoir du mal à croire que sa sœur soit partie à jamais. Il réclame justice pour sa sœur.
« Elle avait 26 ans, mariée et mère de trois enfants, trois petits garçons. Le premier a six ans, le deuxième a quatre ans, et maintenant, voilà le plus petit qui est là. Il a juste un an et quelques mois. En fait, ça a été une triste nouvelle et la famille n’arrive pas à y croire. C’est un événement très choquant pour toute la famille. Je ne sais pas quoi dire. Nous souffrons tous, nous souffrons tellement. Les circonstances de sa mort nous ont vraiment touchés. Elle n’était pas dans un lieu de manifestation, elle n’y a jamais été, elle n’a jamais manifesté aussi, et elle a reçu une balle. Donc, ce que nous demandons aujourd’hui, c’est la justice pour elle », a-t-il déclaré avec une voix pleine d’émotion.
Employée au Ministère du Commerce, Aminata Sy Savané est partie à jamais. Jusqu’à l’heure où nous quittions les lieux ce mardi, 30 juillet 2024, la famille n’avait pas encore récupéré le corps de la défunte, conduit à Ignace Deen pour l’autopsie.
Mariama Barry pour Guineematin.com
