« Elle m’a étranglée avec mon foulard. Elle a cogné mon ventre avec son genoux… Avant ça, elle me disait qu’aucun enfant ne sera né dans cette maison. Mon ventre me faisait mal et je suis allée dans ma chambre en laissant mon mari et elle se disputer. Je pleurais. Mon mari est venu et m’a emmenée dans sa chambre. Elle m’a trouvée là-bas aussi avec des injures… À l’hôpital, mon médecin m’a dit que mon fœtus a eu un problème. Il voulait avoir une confirmation que j’ai perdu le bébé. Le médecin a appelé mon mari pour l’informer que j’ai perdu le bébé… »
Mme Houssaïnatou Diallo a comparu devant le tribunal correctionnel de Dixinn hier, lundi 05 août 2024. Elle est jugée pour des faits de violence contre sa coépouse Mme Aissatou Diallo. A la barre, elle a nié les faits. Pourtant, la plaignante et le mari portent les mêmes accusations sur la prévenue pour des faits qui se sont produits à Samatran, dans la commune urbaine de Sonfonia pendant le mois de Ramadan passé, a appris un journaliste de Guineematin.com qui était au tribunal.
Après avoir subi des violences présumées de la part de sa coépouse, Aissatou Diallo, partie civile dans cette affaire, a saisi la justice.
A la barre, elle a expliqué que le don du lait « Hamza » par la soeur de son mari pendant le mois de Ramadan qui l’a opposée à sa coépouse. « J’étais en grossesse de trois mois. Quelqu’un a envoyé à manger à la maison. J’ai demandé à mon mari qui était la personne qui a envoyé à manger. Il a dit que c’est sa petite sœur. J’ai dit, « une sœur à vous envoie à manger ici vous ne me dites rien et vous ne me donnez rien. Il a dit ensuite qu’il avait dit à ma coépouse, Houssaïnatou, de m’en donner. Après, il a demandé à ma coépouse pourquoi elle ne m’a rien donné. C’est ainsi que ma coépouse est venue vers moi pour me demander pourquoi j’en parle. Elle m’a étranglée avec mon foulard. Elle a cogné mon ventre avec son genoux… Avant ça, elle me disait qu’aucun enfant ne sera né dans cette maison. Mon ventre me faisait mal et je suis allée dans ma chambre en laissant mon mari et elle se disputer. Je pleurais. Mon mari est venu et m’a emmenée dans sa chambre. Elle m’a trouvée là-bas aussi avec des injures. Il n’y a pas de relation entre nous. Elle a même dit que nous n’allons pas partager la dépense. À l’hôpital, mon médecin m’a dit que mon fœtus a eu un problème. Il voulait avoir une confirmation que j’ai perdu le bébé. Le médecin a appelé mon mari pour l’informer que j’ai perdu le bébé et qu’il fallait faire un lavement. J’ai dit que j’allais porter plainte contre elle ; mais, mon mari ne m’a pas autorisé. Il a demandé du temps pour régler l’affaire à l’amiable. Sa famille ne s’est pas présentée… Elle continue de me menacer. Elle a même jeté mes effets », a expliqué Mme Aïssatou Diallo, domiciliée au quartier Sonfonia Samatran.
Mère de 8 enfants, dont 6 vivants, Mme Houssaïnatou Diallo, prévenue dans ce dossier, soutient n’avoir jamais porté la main sur sa coépouse. « Je ne l’ai pas touchée. Il n’y a jamais eu altercation entre nous. Le jour là, mon mari m’a demandé pourquoi je ne lui ai pas donné le lait. J’ai dit si, je lui en ai donné. J’ai essayé de la supplier en attrapant ses pieds. Elle m’a poussé et je suis tombée. Quand je me suis relevée, je me suis précipitée vers elle. C’est là que mon mari s’est levé pour m’attraper et m’étrangler. Il m’a frappée. Je suis allée me plaindre chez son oncle paternel. Il y a eu assise avec la famille, on m’a posé les mêmes questions qu’ici. J’ai huit enfants pour mon mari, mais j’en ai perdu deux. Depuis qu’il a épousé Aissatou, elle m’a chassée de sa chambre. Il n’accepte pas qu’on se comprenne », a-t-elle déclaré.
Étant présent lors de l’altercation, Mamadou Siradjo Diallo, l’époux des deux femmes, marchand de profession, a été interrogé à titre de simples renseignements. « Le jour de la bagarre, j’étais présent. Un jour, ma cousine m’a envoyé du Hamza pendant le mois de Ramadan. Cette dernière ne connaissait pas la seconde femme, elle a donné à Houssaïnatou. Le lendemain, elle a mélangé le lait, je lui ai dit de partager. Après, je suis venu au salon, j’ai trouvé Aissatou en bas. Elle m’a dit « des gens ont envoyé du lait et je n’ai rien eu ». J’ai appelé Houssaïnatou pour lui demander. Elle a fait semblant de tenir les pieds de Aissatou pour la supplier. Elle a dit à Aïssatou « laisses-moi tranquille maintenant à cause de ce garçon » ; puis, elle s’est jetée sur Aïssatou et elle a roulé le foulard au cou de Aissatou, difficilement j’ai pu les séparer. Après, Aissatou est montée dans sa chambre. Le problème, c’est ma première femme, Houssaïnatou », a témoigné le mari.
Le dossier a finalement été renvoyé à demain, mercredi 7 août 2024 pour les réquisitions du parquet et les plaidoiries des avocats.
À suivre !
Kadiatou Barry pour Guineematin.com