Poste de santé de Kôrôh (Koropara) : « Nous sommes obligés d’aller acheter des médicaments à l’hôpital de N’Zérékoré » (Francis Olémou)

Poste de santé de Kôrôh

Le poste de santé de Kôrôh, l’un des districts relevant de la sous-préfecture de Koropara, situé environ à 73 km de la préfecture de N’Zérékoré, souffre d’énormes difficultés. En plus de la vétusté de son bâtiment, cet espace de santé est en manque criard d’équipements adéquats et de médicaments pour le traitement des patients. A cela s’ajoute le manque de personnel pour l’accompagnement et la prise en charge des malades. C’est ce qu’a fait savoir Francis Olémou, infirmier d’Etat en service au poste de santé de Kôrôh, dans un entretien accordé à la rédaction locale de Guineematin.com basée dans la préfecture de N’Zérékoré.

Dans cet entretien, Francis Olémou a évoqué les besoins et difficultés sanitaires auxquels ils sont confrontés actuellement.

Francis Olémou, infirmier d’État en service au poste de santé de Kôrôh

« Les premiers besoins que nous avons portent sur le bâtiment du poste de santé. Quand il pleut ici, chaque matin, on est obligé de faire sortir de l’eau dans les salles de soins. Puis, il y a des fissures au niveau des murs du bâtiment. Ensuite, il n’y a pas de latrines depuis que je suis en service ici le 02 février 2023. Deuxièmement, nous n’avons pas d’éclairage. J’ai souvent parlé avec les autorités locales afin qu’elles puissent nous aider, mais il n’y a toujours pas de réponse. C’est avec mes maigres moyens que j’ai installé un panneau de 30 w, mais ça ne peut même pas éclairer toutes les salles de soins. Nous sommes obligés d’utiliser les torches pendant la nuit », a fait savoir le chef du poste de santé de Kôrôh, Francis Olémou.

En ce qui concernes les matériels de travail et la dotation du poste de santé en médicaments, Francis Olémou révèle : « nous n’avons pas d’équipements biomédicaux pour le service. Il est arrivé un moment où on nous envoyait des formulaires à remplir de la part des autorités et des ONG, mais jusqu’à présent, on n’a pas eu de réponses fiables des autorités ni des ONG. En ce qui concerne les petits matériels, je me suis débrouillé moi-même à avoir certains. J’ai demandé aux responsables de santé, à travers une initiative, ils nous ont donné un lit qui coûte 15 millions de francs guinéens. Pour le moment, j’ai lancé un nouvel appel pour avoir un lit adéquat, parce que l’autre lit fatigue vraiment les vieilles. A chaque fois que vous avez deux accouchements successifs, leurs dos leur font mal. Nous avons des besoins de personnel, car nous ne sommes que trois (3) dans ce poste de santé, à savoir ma femme et moi, plus une stagiaire. Ce poste de santé est doté en médicaments, mais il y a des molécules qui sont toujours en manque. Nous sommes contraints d’aller acheter ces médicaments à l’hôpital régional de N’Zérékoré à nos propres frais. Et souvent, nous rencontrons des difficultés pour payer les médicaments. Avec la communauté, ce n’est pas facile. D’autres n’ont pas les moyens nécessaires. Donc, nous les aidons à se soigner. Et une fois que le traitement est fait, ils refusent de payer le reste des frais de médicaments. Malgré toutes ces difficultés, j’arrive à faire mon maximum », a-t-il indiqué.

Par ailleurs, monsieur Olémou plaide leur engagement et leur prise en charge par l’Etat, et une assistance pour sortir de ces difficultés : « Je lance un appel à l’Etat, de nous prendre en charge parce que nos rémunérations sont très maigres, et cela n’arrive pas à couvrir nos besoins familiaux. Je lance un appel également aux habitants et ressortissants de Kôrôh ainsi qu’aux personnes de bonne volonté, de nous venir en aide pour nous permettre de sortir de cette situation. Puisque nous sommes dans un moment de contrat d’objectif, donc chaque poste de santé a un contrat d’objectif. Pour réussir à cela, il faut se battre même si tu donnes ces molécules à la population sans être payé, tu es obligé de t’endetter et envoyer à chaque fin du mois », a lancé Francis Olémou.

De retour de Kôrôh, Jean David Loua, Marcelin Loua et Aimé Marie Loua pour Guineematin.com

Tel : (+224) 620 58 60 02

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