Commune urbaine de Kankan : le pont de Bordo Kôkô, un cauchemar pour les citoyens !

Les citoyens du quartier Bordo Kôkô, dans la commune urbaine de Kankan, continuent de tirer le diable par la queue depuis le début de l’hivernage. Le seul pont en bois, qui relie ce quartier aux autres quartiers de la ville, est submergé par les eaux de pluie. Le passage est souvent bloqué au grand dam des habitants. Interrogés à ce sujet par un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture, ils déplorent cette situation et tirent la sonnette d’alarme.

Bordo Kôkô, un quartier périphérique de la ville de Kankan, est devenu un véritable foyer de vie pour de nombreux habitants. Cependant, depuis le début de la saison des pluies, la réalité est devenue plus difficile pour les résidents. Pour rejoindre ce quartier et plusieurs autres villages situés derrière la rivière, les habitants doivent traverser un pont construit en bois. Ce pont, bien qu’indispensable, est souvent submergé par les eaux à chaque tombée de pluie, rendant les déplacements presque impossibles.

Djely Sory Kamissoko, citoyen

C’est ce qu’a indiqué Djély Sory Kamissoko, habitant du quartier. « Il y a plusieurs villages, notamment Fadou Dôsôri et d’autres qui ont été ajoutés à ce quartier. Et c’est par là que tous les citoyens de ces villages passent. Notre bonheur se limite en saison sèche. Dès le début de l’hivernage, nous achetons nos denrées alimentaires pour garder à la maison. Car, le pont est toujours envahi par les eaux qui bloquent le passage. Quand la pluie nous trouve en ville, même si c’est la nuit, nous sommes obligés d’attendre jusqu’à ce que l’eau diminue pour trouver le passage. Et, si elle ne s’arrête pas, nous passerons la nuit en ville. Un autre calvaire que nous traversons, c’est le transport de nos marchandises et outils de construction. Il y a beaucoup de chantiers en construction ici, mais ni les véhicules ni les tricycles ne peuvent passer sur ce pont. Nous transportons tous nos objets par moto », a fait savoir Djély Sory Kamissoko.

En affrontant les caprices d’une nature devenue imprévisible, ces citoyens sont contraints à se mettre ensemble chaque année pour rénover cette passerelle à l’aide des cotisations volontaires. « C’est à travers les cotisations volontaires que nous réparons ce pont chaque année. Mais malgré tous ces efforts, notre souffrance est loin de prendre fin. Il n’y pas un village situé derrière cette rivière où un citoyen de ce quartier qui n’a pas contribué pour que ce pont continue à tenir. Même tout récemment, nous avons changé tous les bois, mais nous n’avons pas de solution pour empêcher l’eau de couper la route », a fait savoir Djély Sory Kamissoko.

Les travaux de construction d’un nouveau pont, lancés par le gouvernement il y a quelques années, avaient suscité beaucoup d’espoir pour ces citoyens. Cependant, au fil des années, cet espoir s’est progressivement perdu. Les travaux, initialement prévus pour être achevés dans quelques mois, traînent encore. Les équipes de construction ont disparu, laissant derrière elles un site inachevé et des promesses non tenues, selon Fodé Keita, un citoyen de ce quartier.

Fodé Kéita, citoyen

« Sous le règne du président Alpha Condé, le gouvernement avait commencé à construire un pont en béton et nous étions tous contents. Mais jusque-là, ce pont reste inachevé et nous ne savons pas pour quelle raison. Depuis l’arrivée du CNRD au pouvoir, les travailleurs de la société chargée de la construction de ce pont ont totalement disparu, sans explications.  Nous demandons aux nouvelles autorités du pays de faire face à notre situation, en finalisant les travaux de construction de ce pont. Cela pourrait non seulement favoriser la fluidité de ce trajet, mais aussi faciliter l’acheminement des produits agricoles qui viennent des villages voisins vers la ville », a-t-il déclaré.

Maimouna Sidibé, commerçante

Ce calvaire affecte considérablement les commerçants qui jonglent entre la nécessité de se rendre au marché et le refus des conducteurs de taxis moto de pratiquer la route à cause de l’état défectueux du pont. « Dès que la pluie commence à tomber, les motards n’acceptent plus de pratiquer la route, et cela nous empêche d’approvisionner nos boutiques.  Actuellement, les citoyens se plaignent du manque de beaucoup de marchandises, mais ils ne savent pas que cette situation ne vient pas de nous. Nos chiffres d’affaires sont drastiquement en berne », explique Maïmouna Sidibé.

De Kankan, Souleymane Kato CAMARA pour Guineematin.com

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