Âgée d’une quarantaine d’années, Nakouda Keïta est une veuve résidente à Balato, un district relevant de la sous-préfecture de Kintinian, dans la préfecture de Siguiri. Cette mère de famille dénonce la fermeture des mines artisanales. Elle signale que cette mesure a fait basculer sa vie, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Inquiète, cette femme rencontrée dans la mine d’or « Gbèkönö », ne sait plus à quel saint se vouer. Elle voit la suspension de l’exploitation artisanale de l’or d’un mauvais œil. Elle s’interroge comment avoir des pesticides et des engrais pour aller au champ. Avant cette mesure, elle faisait la navette entre les mines de la place pour subvenir aux besoins vitaux de ses enfants. « Nous sommes des veuves. Nous souffrons beaucoup en élevant nos enfants. Ce que nous cherchons chaque matin dans les mines d’or, c’est ce qu’on donne à nos enfants à la maison. Si on nous dit aujourd’hui d’aller au champ alors qu’on n’a personne pour nous aider, c’est difficile. C’est dans les mines d’or que nous trouvons le prix de l’herbicide et la nourriture de nos enfants. Il est très difficile d’aller au champ si nous n’avons pas les nécessaires (maïs, arachide…). Nous ne voulons pas de la suspension de l’exploitation artisanale de l’or, ça va beaucoup nous fatiguer, ça va aussi fatiguer nos enfants. Nous souffrons énormément. Cette mesure peut favoriser le banditisme.
Je n’ai pas de machine ici. Depuis que mon mari est décédé, je viens me débrouiller à côté des gens pour avoir quelque chose pour mes enfants. Comment on va nourrir nos enfants ? », se demande-t-elle.
Réduire les risques d’éboulement des sites d’orpaillage élevés pendant la saison hivernale, inciter les populations locales à valoriser les travaux champêtres et protéger l’environnement. Selon le gouvernement, ce sont ces facteurs qui justifient la suspension de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant sur toute l’étendue du territoire national. Cette mesure est entrée en vigueur le 1er juillet dernier. La réalité est dure à vivre pour les populations locales.
De retour à Kintinian (Siguiri), Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
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