La gestion des déchets était au cœur d’un atelier hier, jeudi 8 août 2024, entre l’Agence nationale de l’assainissement et de la salubrité (ANASP) et les délégations spéciales du Grand Conakry. Cette rencontre d’échange et de de partage d’expériences s’est tenue dans un réceptif hôtelier à Conakry, avec l’appui financier de l’Agence nationale belge de développement (ENABEL). Elle vise à associer les collectivités locales à la gestion des déchets du Grand Conakry, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
La Guinée a connu dernièrement la mise en place des délégations spéciales dans tout le pays. De nouvelles communes ont été érigées à Conakry. C’est dans ce cadre que la direction de l’agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique a sollicité échanger avec les délégations spéciales nouvellement mises en place dans le Grand Conakry pour leur présenter les résultats des efforts que le gouvernement et ses partenaires ont consenti sur le terrain pour leur permettre de reprendre là où leurs prédécesseurs ont laissé afin d’aller vers les objectifs souhaités. Ces échanges ont eu lieu en présence de cadres du Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation et Enabel.
Dès l’entame, Dr Cheick Sidya Diabaté, conseiller chargé des questions de gouvernance territoriale participative au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, a évoqué l’importance de la propreté. Il a aussi rassuré du soutien de son ministère à l’ANASP pour la salubrité du Grand Conakry.
« Il faut avouer que la position du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation est connue. Nous accompagnons les initiatives de l’ANASP. L’ANASP est l’un des EPA qu’il faut absolument aider dans la mesure où elle participe activement à l’amélioration des conditions de vie de la population du Grand Conakry. Il revient à l’ANASP, en collaboration avec le gouvernorat et les nouvelles communes, d’installer les services idoines, à l’image des anciennes communes, dans toutes ces nouvelles communes pour qu’elles puissent effectivement jouer leur rôle. Car sans la propreté, et à l’allure où nous partons aujourd’hui en terme d’occupation spatiale à Conakry, il va sans dire que nous aurons des difficultés dans la mesure où, imaginez aujourd’hui après cette saison pluvieuse, on se retrouve avec tous ces tas d’immondices, avec le comportement des populations, je crois que ça va être de sérieux problèmes. Parce que souvent, quand les gens n’ont pas d’opportunités, n’ont pas la possibilité d’évacuer leurs ordures, on passe par l’incinération. Imaginez un peu les conséquences de ça sur la santé des populations. Donc encore une fois, pour ce qui concerne le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, nous appuyons l’ANASP, nous conseillons l’ANASP et nous faisons de sorte que l’ANASP soit vraiment à mesure de jouer essentiellement son rôle qui est celui d’assainir notre belle capitale, Conakry », a-t-il dit.
De son côté, Issa Diakité, Directeur Général de l’ANASP, est revenu sur les raisons du présent atelier.
« Cet atelier pour nous est un espace d’échanges entre les intervenants du secteur de l’assainissement. Il y a eu très récemment des nouveaux présidents de délégations spéciales dans le Grand Conakry. Avec la situation, il est important et nécessaire d’organiser ce cadre de concertation entre ces différents acteurs pour qu’on puisse mutualiser nos efforts. Vous savez déjà que chaque acteur qui intervient à un objectif dans le cadre de l’assainissement. Tous ces objectifs concourent à la création d’un cadre de vie décent à nos populations. Donc à un moment donné, il faut s’arrêter pour voir un peu le bilan de ce qui se pratique actuellement. Et c’est important quand même qu’il y ait des résultats. Il faut aussi chercher à capitaliser ces résultats. Et éventuellement les défaillances doivent être aussi prises en compte comme priorité vraiment pour encore redynamiser le secteur de l’assainissement au niveau de la ville de Conakry. Nous attendons vraiment à une collaboration saine entre tous les intervenants du secteur d’assainissement pour le seul objectif qui est celui de créer un cadre de vie décent pour la population de Conakry », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, Moussa Diallo, le président de la délégation spéciale de Matoto, se réjouit de cet atelier.
« Nous associer à cette gestion est une très bonne chose. Parce que déjà, la base, ce sont les collectivités. Et comme vous voyez souvent les gens sur le terrain, il ne s’agit pas seulement de ramasser les ordures, mais c’est de travailler à la même synergie que l’ANASP qui fait beaucoup d’efforts pour l’assainissement et la collecte de ces ordures. Donc pour ce fait, il faut qu’il y ait des ateliers comme ça pour informer et imprégner les gens comment la situation doit se faire, la gestion des ordures et tout le reste surtout la sensibilisation de la population pour tenir notre ville propre… Au lieu d’attendre chaque fois le premier samedi du mois, nous avons déjà mis un programme que tous les samedis soient utilisés à l’assainissement. Donc le programme, il est pré-établi. La population a été informée à travers les chefs de quartier, les chefs de secteur. Et honnêtement, la population s’y prête et je crois que bientôt la cité sera encore beaucoup plus propre. Cette expérience nous permet d’avoir de nouvelles idées et de réellement être plus près de la population, surtout de les booster pour la propreté de la ville », a-t-il indiqué.
En outre, Souleymane Traoré, assistant technique du directeur général de l’Agence nationale de l’assainissement et de la salubrité publique (ANASP), revient sur le déroulé de l’atelier.
« Il y a eu effectivement des présentations des acquis à travers les projets et programmes qui sont sous l’accord ordination de l’Agence nationale. Il y a les deux programmes de SANITA ville propre qui couvre totalement la zone de Conakry et Kindia. Il y a aussi le projet de construction d’un centre d’enfouissement technique qui a été présenté et des bonnes nouvelles ont été données par rapport à la perspective. C’est-à-dire il y a un troisième SANITA qui va être réalisé à Conakry pour la consolidation des acquis des précédents SANITA, et voire l’extension de ce même programme vers deux villes du pays. Il s’est passé également des groupes de travail sur les thématiques principales qui constituent aujourd’hui la chaîne de la gestion des déchets. Il y a eu un groupe thématique sur la pré-collecte, la gestion des points de regroupement et des ZTT, la gestion des marchés. Il y a eu également un deuxième groupe thématique qui a travaillé sur la collecte, le transfert et la mise en décharge. A tous les niveaux, les forces et les faiblesses devaient être identifiées et en même temps pour faire des propositions de solutions pour parfaire le système qu’on est en train de construire ensemble… Donc, le sentiment est agréable parce que les collectivités locales étaient massivement représentées. À tous les niveaux, elles ont pris la parole pour exprimer leurs sentiments pour présenter effectivement les difficultés qu’elles ont dans la mise en œuvre de la politique. Quant à l’ANASP, les soutiens qui ont été sollicités et qui sont à la hauteur de la capacité de l’ANASP, dans les jours à venir, l’ANASP interviendra pour résoudre ce problème et ceux qui ne seront pas à son niveau seront remontés à la hiérarchie avec des propositions concrètes pour qu’ensemble l’objectif qu’on s’est fixé, la salubrité de nos différentes villes, de la propriété, plus la valorisation des déchets », a-t-il précisé.
Boubacar Diallo pour Guineematin.com