Oumar Sylla alias “Foniké Menguè” et Mamadou Billo Bah n’ont pas donné signe de vie depuis leur enlèvement le 9 juillet dernier à Conakry par un groupe mixte de gendarmes et de militaires membres des forces spéciales. Ces deux hauts responsable du Front national pour la défense de la constitution (le mouvement social qui a été le fer de lance dans la lutte contre le troisième mandat d’Alpha Condé) ont été arrêtés après l’annonce d’une série de manifestations à Conakry pour exiger de la junte militaire du CNRD un retour rapide à l’ordre constitutionnel en Guinée. Cette série de manifestations avait été programmée par la Dynamique des organisations de la société civile guinéenne dont le FNDC est membre. Le gouvernement guinéen est accusé du kidnapping de ces deux activistes. Mais, il continue de décliner toute responsabilité dans cette affaire qui suscite l’inquiétude et l’indignation même de la communauté internationale.
Le coordinateur national du FNDC (Oumar Sylla alias Foniké Menguè) et son responsable des antennes (Mamadou Billo Bah) ont été enlevés avec leur camarade Mohamed Cissé. Ce dernier a été relâché, après quelques heures, par leurs ravisseurs. Et c’est lui qui, dans des témoignages saisissants et révoltants sur les réseaux sociaux, a donné les dernières nouvelles de Foniké Mengué et Billo Bah. Il raconte notamment les sévices (torture) qu’ils ont subis depuis leur enlèvement et parle de leur lieu de détention. Il assure que ces camarades ont été conduits dans une prison à Kassa (dans les îles de Loos).
Depuis, de nombreuses voix se sont élevées en Guinée et ailleurs dans le monde pour demander, voire exiger la libération, de ces deux activistes. Mais, il n’en est rien encore. Le procureur général près la cour d’appel de Conakry soutient que Foniké Menguè et Billo Bah ne sont détenus dans aucune prison sur le territoire national. Et le gouvernement décline toute responsabilité dans l’enlèvement de ces leaders du FNDC. La plainte pour “disparition forcée” déposée au parquet de Paris contre le Général Mamadi Doumbouya (président de la transition) et certains hauts cadres du gouvernement et de la gendarmerie nationale n’a pas permis de faire fléchir l’Etat guinéen sur cette situation. Cette plainte a été formulée par les épouses de Foniké Menguè et Billo Bah.
Manifestations pour exiger la libération de Foniké Menguè et Billo Bah
Organisée par la Dynamique des organisations de la société civile guinéenne, une série de manifestations s’est tenue les 30 et 31 juillet, et le 1er août 2024 à Conakry pour réclamer la libération de Foniké Menguè et Billo Bah. Mais, ces manifestations n’ont pas permis d’avoir des nouvelles de ces deux leaders du FNDC.
Cependant la pression pourrait s’intensifier ces prochains jours sur les autorités guinéennes. Les Forces vives de Guinée viennent d’appeler à une “journée ville morte” à Conakry et environs pour “exiger la libération de Foniké Menguè et Billo Bah”. Cette journée ville morte est prévue pour le 12 août prochain. Cette entité (composée de partis politiques et de structures de la société civile) invite aussi les Guinéens à “se mobiliser avec la plus grande combativité pour reprendre les manifestations dans les rues et sur les places publiques pour exiger la libération inconditionnelle et immédiate de Foniké Mengue et Billo Bah , le retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections inclusives et transparentes avant le 31 décembre 2024, etc.”
Il y a aussi la Dynamique des organisations de la société civile guinéenne qui compte descendre dans la rue le 13 août prochain pour encore exiger la libération de Foniké Menguè et Billo Bah.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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