Les autorités administratives régionales, préfectorales et communales de Kindia, ainsi que les forces de défense et de sécurité se sont rencontrées dans la journée d’hier, mardi 13 août 2024, pour débattre de l’insécurité qui sévit dans la cité des agrumes. La rencontre a également réuni les leaders religieux, les syndicats de taxis-motos et divers acteurs de la société civile à la maison des jeunes. De nombreuses actions sont envisagées pour mettre fin au banditisme qui affecte les populations, rapporte un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Cette réunion d’urgence a été présidée par le Général deuxième section Aboubacar Diakité, gouverneur de la région administrative de Kindia. Dans son discours, il est largement revenu sur l’objectif de de cette rencontre. « L’objectif de cette rencontre est de partager les préoccupations des autorités régionales concernant l’insécurité qui touche la population en cette saison pluvieuse. Il y a quelque temps, nous avons constaté une situation alarmante. Ce que nous observons en ville est très préoccupant. Chaque fois, que nous entendons qu’un taximotard est tué ou que le corps est retrouvé, cela nous attriste profondément. Les accidents sont fréquents, et les attaques à main armée sont en hausse. Les services de défense et de sécurité ont saisi beaucoup de drogues et arrêté des voleurs de motos. Tout cela est très douloureux. Que pouvons-nous faire ? Il est essentiel qu’il y ait une collaboration entre les autorités et la population pour lutter contre l’insécurité dans la ville de Kindia » a annoncé le gouverneur de Kindia.
De son côté, Ibrahima Sory Camara, chargé de la cellule de communication du syndicat des Taxis-motos a fait une proposition pour améliorer leur sécurité. « Nous demandons aux autorités de mettre en place une police de proximité », a- t-il dit.
Pour sa part, le Commandant de la première région militaire de Kindia, le Colonel Mamady Condé, n’a pas mâché ses mots. Il a d’abord évoqué le problème des sectes présentes en Guinée, soulignant que ceux qui cherchent à islamiser les populations pourraient être des infiltrés djihadistes. Il a également exprimé son mécontentement face à certains militaires se livrant à la consommation de stupéfiants.
« Acceptons d’être guinéens comme l’étaient les premiers régimes. J’ai discuté avec ceux qui ont vécu cette époque. La question de la sécurité concerne à la fois la population et les autorités. Les quartiers où se trouvent les buvettes sont particulièrement problématiques. Je saisis l’occasion pour demander à monsieur le Gouverneur et au Procureur de nous autoriser, par réquisition, à détruire toutes ces buvettes. Si nous recevons l’ordre de la justice, la semaine prochaine, vous verrez les résultats. Un autre problème qui émerge en Guinée, est celui des prédicateurs. Ils viennent pour islamiser la population, mais derrière cela, il y a des éléments de terrorisme. Ils ne cultivent pas la paix, mais la haine et l’agressivité. Nous devons prendre des décisions fermes. Chacun est responsable. Les accidents routiers et la vente de drogue sont également des facteurs préoccupants. La responsabilité est partagée. Pour garantir la sécurité, nous devons développer le civisme et le patriotisme. Si vous nous guidez, nous obtiendrons des résultats. Je demande aux chefs de quartier de collaborer avec les autorités pour recenser tous les lieux de buvettes. En ce qui nous concerne, tout militaire appréhendé avec de la drogue, il sera radié. Je vous le garantis », a martelé le Colonel Mamady Condé.
Pour faciliter cette collaboration entre les autorités et la population, un numéro vert, le 125, a été mis à la disposition des citoyens de la cité des agrumes.
De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.com
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