Le projet de la nouvelle Constitution suscite un vif débat au sein de la population. La question de la candidature libre à l’élection présidentielle, telle que mentionnée dans ce projet, occupe une place centrale dans les discussions des partis politiques. Lors de l’Assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ce samedi, 17 août 2024, Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président dudit parti, a dénoné les manœuvres des « démagogues » cherchant à tromper les présidents en Guinée. Dans un speech de près de 20 minutes, il s’est étendu sur le rôle nocif de ces démagogues qui font déraper les chefs d’Etat guinéens en particulier.
« Vous avez vu qu’il y a eu l’avant-projet de la Constitution. Les partis politiques sont invités à Kindia, beaucoup d’acteurs sont invités à Kindia pour aller donner leur avis sur l’avant-projet de la Constitution. L’Union des forces démocratiques de Guinée donnera son avis critique par rapport à ça. Mais je le dis encore, nous ne sommes pas dans la jungle. Nous sommes dans une société organisée. Dans la jungle, c’est la loi du plus fort. Dans les sociétés comme la nôtre, on est gouvernés par la Loi. Aujourd’hui, même si on n’a pas été consulté, on appelle ça la Charte de la transition. La Charte de la transition est très claire et nette. C’est elle qui nous gouverne. Ça n’a rien à voir avec la nouvelle Constitution. Alors nous connaissons les Guinéens. Il y a beaucoup de personnes parmi les Guinéens qui sont des démagogues. En attendant, personne n’a dit ici que les membres du CNRD, les membres du gouvernement, les membres du Conseil national de la transition (CNT) sont concernés par l’avant-projet de la Constitution. Quelque chose de fondamental. Par un homme qui, j’espère respectera sa parole d’honneur qui est une parole sacrée. Il (le président de la transition) n’a jamais dit que les articles de la Charte de la transition sont annulés », a déclaré Dr Fodé Oussou Fofana.
Le vice-président de l’UFDG a également averti ceux qui incitent les présidents à outrepasser leurs limites fixées par la loi.
« Vous connaissez certains Guinéens. Monsieur Alpha Condé a eu deux mandats ici. Il était prêt à partir. Il était en train de réfléchir sur comment faire pour partir. Les gens se sont quand même arrangés à aller le voir pour lui dire : attention, tu es le Fama, tu es le tout-puissant, tu es le djinn, tu es le super homme, tu es devenu un petit dieu, présentes-toi, ce peuple-là t’appartient, ce peuple-là ne connaît que toi. Mais si tu quittes ici, tu as commencé Souapiti, tu as commencé les routes, tu as commencé le pont, il y a le projet Nimba, comment toi, tu vas laisser tout ça ? Manguè, nous te soutenons pour un troisième mandat… Aujourd’hui M. Alpha Condé est où ? M. Alpha Condé avait la possibilité de rentrer dans l’histoire de ce pays par la grande porte. Il a fait 40 ans de combat avant d’être président. Il a eu deux mandats. S’il n’avait pas fait ce troisième mandat interdit, aujourd’hui, je suis convaincu, il serait le médiateur au niveau de l’Afrique et partout en train de régler des problèmes et des conflits. Par la faute de certains Guinéens, malheureusement, il a fait ce qu’il ne devrait pas faire. Il s’est engagé dans le projet de troisième mandat qui n’était pas bien… On a vu le capitaine Dadis qui est venu et qui a dit : je ne suis pas assoiffé du pouvoir. Je suis venu pour organiser les élections… Cet homme, on est venu vers lui avec beaucoup d’argent pour lui donner, il a dit je n’en veux pas. Il dit j’aime ce pays, je vais entrer dans l’histoire de ce pays par la grande porte. Mais capitaine Dadis n’est pas Dieu. C’est un être humain. Les gens sont venus le voir pour dire : tu ne peux pas aller, il faut te présenter. Malheureusement, il a dit ce qu’il ne devait pas dire : je vais enlever ma tenue pour me présenter. Cette phrase n’était pas bien. Tous ceux qui ont été à l’origine de ça, qui ont poussé le capitaine Dadis à la faute, qui ont créé des mouvements de soutien pour qu’il se présente, tous ces Guinéens-là sont encore dans ce pays. Ils sont capables de sortir dans des véhicules, c’est les mêmes personnes qui sont en train de pousser le Général Mamadi Doumbouya à faire la même chose que le capitaine Moussa Dadis Camara, la même chose que M. Alpha Condé… Dans quelques jours, les mêmes personnes vont créer des mouvements de soutien. Ils ont commencé à préparer les esprits pour dire ce que l’homme (le Général Mamadi Doumbouya, président de la transition) doit faire. En attendant, il ne faut pas accuser le Général Doumbouya. Il ne faut pas lui prêter des intentions parce qu’il n’a pas dit qu’il va renoncer à sa parole d’honneur. Je suis convaincu et ça m’étonnerait qu’en tant que militaire, il sait que la parole donnée est sacrée, je ne pense pas qu’il accepte de renoncer à cette parole », a affirmé Dr Fodé Oussou Fofana.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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