L’annulation du concours d’intégration à la fonction publique, organisé le 13 août 2024 à l’Université de Kindia, suscite une vive indignation parmi les candidats. Selon plusieurs témoignages, les conditions de l’examen ont été marquées par des difficultés techniques et un manque de préparation, le tout aggravé par des trajets éprouvants pour certains participants. Interrogés par un des correspondants de Guineematin.com basé dans la préfecture, ils appellent le Ministère de la Fonction publique à garantir transparence et l’égalité de traitement dans le processus de recrutement.
Une candidate, qui a préféré garder l’anonymat, a exprimé sa vive indignation face à l’annulation du concours d’intégration à la fonction publique organisé le mardi 13 août 2024 à l’Université de Kindia. « Cette annulation est une manière pure et simple d’éliminer les candidats. Selon ce que j’ai constaté, le concours s’est bien déroulé au centre de l’Université de Kindia, surtout dans notre salle. De 9h jusqu’à 22h, nous avons été présents dans les salles en raison de l’absence de connexion. Ensuite, nous n’avons pas été installés très tôt et nous n’avons pas eu un accès rapide aux tablettes. Le problème de réseau nous a beaucoup fatigués. Chaque candidat était préoccupé par la réussite de l’épreuve. La salle était calme et tout le monde était concentré sur le traitement du sujet. Honnêtement, je n’apprécie pas cette annulation. L’État devrait revoir notre situation car certains candidats, hommes et femmes, ont quitté des zones lointaines pour passer cette évaluation. C’est décevant et déplorable. Cela semble être une manière de nous disqualifier, car nous sommes plus de 6000 candidats dans la même situation. À la lumière de tout cela, je pense que c’est une tentative de nous éliminer. Pour illustrer combien nous avons souffert, certains candidats venus de la Guinée profonde ont passé la nuit dans la mosquée de l’université et même dans les amphithéâtres faute de logement. Une autre candidate m’a raconté qu’elle a dormi dans la mosquée après être venue de N’Zérékoré. Eu égard à tout cela, j’espère que le gouvernement examinera cette situation et nous traitera sur un même pied d’égalité avec les autres candidats. Les temps sont durs et c’est la période de soudure », a expliqué la candidate, diplômée à l’université Kindia.
De son côté, Mohamed Diallo, stagiaire à l’hôpital régional de Kindia, candidat au concours d’intégration à la fonction publique, a commenté le processus d’évaluation avant d’inviter l’Etat à plus de rigueur et de sérieux. « J’ai été évalué le mardi dernier et nous avons rencontré de nombreuses difficultés liées au recrutement. Lorsque les tablettes ont été distribuées dans la salle, il a été très difficile d’accéder au sujet. Personnellement, j’ai mis deux heures avant d’ouvrir ma tablette. Plusieurs autres candidats ont rencontré les mêmes difficultés. Néanmoins, nous avons réussi à traiter l’épreuve. Nous attendons maintenant les résultats, sachant que dans d’autres départements, il y a eu peu d’admis. Nous demandons donc à l’État de sélectionner les candidats méritants et de donner de bons résultats. Nous souffrons réellement. Je fais actuellement un stage à l’hôpital régional de Kindia et je travaille chaque jour de 8h à 18 heures. Je ne suis ni contractuel ni salarié, mais j’ai choisi de me consacrer à la santé pour apporter ma contribution à la nation en soignant les gens. Je sollicite donc mon intégration à la fonction publique afin de pouvoir aider la population. Je suis diplômé en infirmier d’État depuis 2021 et j’ai une licence en biologie », a indiqué le candidat Mohamed Diallo.
En ce qui concerne les autorités compétentes nous avons tenté plusieurs fois de joindre l’inspecteur général du travail et superviseur régional du concours d’intégration à la fonction publique de Kindia, mais en vain.
De Kindia, Amadou Baïlo Batouala Diallo pour Guineematin.Com
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