Des guinéens qui exploitaient de l’or dans une mine située en Côte d’Ivoire, dans la localité de Namarang, frontalière avec la Guinée du côté de Mandiana, sont à couteaux tirés. Moussa Camara, Fanta Traoré et Solo Keïta disent avoir été victimes d’abus de confiance après l’extraction de 2 kilogrammes d’or. Ils accusent Sayon Keïta et Amara Kaba, avec qui ils travaillaient dans la même mine, d’avoir subtilisé les 2 kg d’or. Aujourd’hui, l’affaire est portée devant la justice avec l’arrestation du nommé Sayon Kéita, les autres étant en fuite. C’est ce qu’a appris le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture de Mandiana.
Interrogé par notre reporter, Moussa Camara, se disant propriétaire de la mine, explique. « J’étais en Côte d’Ivoire. On a l’habitude de partir de là-bas. On avait une mine là-bas, uniquement des guinéens. Parce que le propriétaire de la mine, c’est moi, je suis guinéen. La femme de la mine, parce qu’on prend une femme pour tirer les graviers, celle-là aussi, elle est guinéenne. Il y avait aussi le propriétaire de la machine détectrice d’or. On y a fait une série de travaux d’une semaine. On a gagné 14 grammes d’or. On s’est partagé la quantité. Mais, comme j’avais des maux de dents, j’ai quitté pour venir me soigner. J’ai laissé Sayon Keita à Namarang, avec les autres travailleurs, à savoir la femme de mine et le propriétaire de la machine. Mais soudainement, ils ont extrait une grande quantité d’or dans la mine, parce que c’est eux qui étaient dans les profondeurs de la mine. Ils n’ont informé personne », explique-t-il.
Par ailleurs, Moussa Camara dit avoir eu des soupçons qui ont fini par s’avérer. « La femme qui tire les graviers Fanta Traoré, ce jour-là, elle avait des doutes parce qu’ils étaient trop contents. Et moi, je suis resté ici. Personne ne m’a informé directement. Les gens que j’ai laissés en Côte d’Ivoire pour venir me soigner, je les ai vus ici avec des copines. Je me suis posé la question. Ils se sont présentés à moi parce que brusquement, on s’est rencontré au café-bar. Directement, j’ai vu qu’ils sont sur des motos, de nouvelles motos. Ils ont tous des valises remplies d’habits avec de belles femmes. Directement, je me suis mis dans les enquêtes, j’ai informé les autres. Est-ce que ces gens n’ont pas extrait de l’or derrière nous là-bas ? On a commencé à vérifier. On s’est retrouvés avec des gens qui nous ont donné la certitude qu’ils sont venus avec 2 kilos d’or ».
Ces deux kilogrammes d’or, poursuit-il, seront remis à d’autres personnes pour qu’ils soient vendus au marché. Après enquête, une arrestation a eu lieu dans cette affaire, apprend-on. « Une quantité qu’ils ont donnée à un certain Dramé, qui a préparé l’or et qui, à son tour aussi, a remis à un certain Séré Mady Fofana. Ce dernier est parti à Conakry pour revendre l’or. Et quand il est venu, il n’a même pas donné tout l’argent à ces gens-là… Donc lui aussi, au lieu de 1 milliard 400 millions GNF, il a donné 400 millions GNF à ces gens. Lui seul, il a gagné 1 milliard GNF. Nous avons directement porté plainte. La justice et la police ont cherché à localiser les gens qui ont pris la fuite. On a localisé beaucoup de personnes, mais une seule personne a été mise aux arrêts. Il s’agit de Sayon Keita, à Kouroussa. Parce que lui, il avait même commencé à construire une maison à Kouroussa. On l’a mis aux arrêts, il est en prison. Les autres sont toujours introuvables. Le procès ce celui qui est mis aux arrêts n’est pas encore programmé. On a toutes les preuves. Là où ils ont préparé l’or à la fonderie, on a des preuves. Celui qui a pris l’or, on a des preuves. Celui qui a revendu l’or, on a des preuves. Celui qui l’a envoyé à Conakry, on a toutes les preuves. Vraiment, nous voulons qu’ils nous aident, parce que nous, on n’a rien avec nous, même pour prendre un avocat. Notre avocat, c’est Dieu », a-t-il laissé entendre.
Propos recueillis par Mamady Konoma Kéita pour Guineematin.com