A Chicago (aux Etats-Unis) où il a conféré avec une poignée de ses militants hier, mardi 20 août 2024, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a fait part de son indignation suite au kidnapping dont Oumar Sylla alias “Foniké Menguè” et Mamadou Billo Bah (deux leaders du Front national pour la défense de la constitution) sont victimes depuis près de deux mois. Ces activistes de la société civile guinéenne ont été arrêtés le 9 juillet dernier à Conakry par un groupe de gendarmes et de militaires membres des forces spéciales. Et depuis, ils sont portés disparus. En tout cas, leurs familles et leurs avocats sont encore sans nouvelles d’eux. Une situation effroyable qui suscite l’inquiétude de Cellou Dalein Diallo. Cet éminent homme politique et ancien Premier ministre guinéen accuse les autorités de la transition d’être derrière cet enlèvement.
“Aujourd’hui personne ne sait que sont devenus Foniké Menguè et Billo Bah. La gendarmerie et les forces spéciales viennent les arrêter, on les envoie à Mohamed 5 (le palais présidentiel) et aux îles [de Kassa] par la suite, selon le témoignage de Cissé, le jeune avec qui ils ont été arrêtés. Aujourd’hui l’Etat dans tous ses compartiments dit qu’il ne sait où ils sont. Nous sommes dans quel pays ? Or, Foniké Menguè et Billo étaient dans un mouvement de préparation d’une manifestation. Qui avait l’intérêt de les arrêter ? Mais on a vu des pick-up de la gendarmerie et des forces spéciales”, a martelé Cellou Dalein Diallo.
Le gouvernement guinéen a toujours réfuté toute responsabilité pour le kidnapping de Foniké Menguè et Billo Bah. Son porte-parole, Ousmane Gaoual Diallo, s’est même autorisé de banaliser cet enlèvement.
“Même les adultes ont le droit de disparaître”, a-t-il lâché lors d’un point de presse pour ainsi faire croire à une disparition volontaire de ces deux activistes.
Face à cette attitude révoltante de la junte du CNRD, Cellou Dalein Diallo appelle à la mobilisation et au “combat” pour exiger le respect des droits et libertés en Guinée.
“Aujourd’hui Foniké et Billo sont portés disparus. Et l’Etat dans tous ses compartiments, y compris la justice, dit : on ne sait pas où ils sont et qui les a enlevés. Et on vient s’arrêter devant le peuple de Guinée pour défendre des choses comme ça. On a fermé des radios, on a retiré les licences, on a tué 55 jeunes. Et ils viennent défendre ça… Il faut qu’on se mobilise. Ce combat, il faut qu’on le gagne”, a-t-il déclaré.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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