Après une série de fortes pluies, plusieurs localités de la préfecture de Mandiana se retrouvent inondées, dont le grand marché de la commune urbaine. Alors que des dégâts matériels énormes sont enregistrés, plusieurs localités sont coupées et isolées du reste de la préfecture. Une situation qui plonge de nombreux citoyens dans le désarroi, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.
Les fortes pluies qui s’abattent actuellement sur la Guinée créent d’énormes inondations tant à Conakry qu’à l’intérieur du pays. A Mandiana, de nombreuses localités sont submergées : le grand marché de la commune urbaine, le quartier Mandiana 1, la route de Fralako, le village de Konoma Koro…
Ces pluies torrentielles ont également coupé des routes, rendant les déplacements pratiquement impossibles. Parmi les zones les plus touchées, la sous-préfecture de Fralako, située juste à 3 km de Mandiana ville, désormais complètement isolée.
Au quartier Mandiana 1, c’est la désolation. Kaba Diakité, est l’une des victimes. « Toutes les chambres de la maison sont sous l’eau. On a tout perdu. Nous demandons de l’aide pour pomper l’eau et la faire sortir de nos maisons… »
Au grand marché de Mandiana, c’est le même constat. Les femmes vendeuses sont dans un désarroi total, à l’image de Nantènin Doumbouya.
« On s’est réveillé aujourd’hui, on est venu au marché, trouvé que toutes nos boutiques, nos tables, sont inondées. Nos marchandises sont mouillées, on ne peut même pas les récupérer. On ne voit même pas l’autorité. Personne. Et ils devraient venir recenser et nous consoler un peu. C’est ce que nous attendons d’eux. Mais, rien n’a été fait. Vraiment, c’est désolant », se lamente-t-elle.
Même son de cloche chez Domani Camara, victime du sinistre. « Je n’ai pas encore ouvert ma boutique, parce que ce que j’ai vu là, dans la véranda, l’eau est montée… ça veut dire que même dans la boutique, tout est gâté. Et dans l’autre boutique, quand je suis allée là-bas, les bazins russes de 800 000 GNF, tout est mouillé. Donc, c’est une perte immense qu’on ne peut même pas estimer pour le moment. Vraiment, nous demandons non seulement à l’État, mais aux personnes de bonne volonté de nous aider. Parce que le marché de Mandiana est toujours inondé, toujours inondé… »
A 3 km de Mandiana centre, la localité de Fralako est coupée de la commune urbaine. Les routes, déjà en mauvais état avant les pluies, sont désormais impraticables, transformées en rivières. Les autorités locales craignent que la situation ne s’aggrave si les pluies continuent, rendant les secours et l’assistance humanitaire encore plus difficiles.
C’est ce qu’a indiqué Fadima Doumbouya, citoyen de Fralako. « Nous travaillons à Mandiana centre, mais la route a été totalement bloquée aujourd’hui. On va à Mandiana chaque jour pour nos activités. Mais si la route est bloquée, comme aujourd’hui, on ne peut pas travailler. Même les véhicules n’arrivent pas à passer. Parce que l’eau a surplombé totalement le pont. C’est notre difficulté aujourd’hui », a indiqué Fadima Doumbouya.
Même sentiment de désolation chez Karifa Diallo. « Ça fait 60 ans que je suis à Fralako. Mais l’eau n’a jamais dépassé ce pont, sauf une seule fois. Mais cette année, l’eau est sortie. Parce que quand tu vois le pont, l’eau a dépassé immédiatement le pont et bloqué la circulation entre Mandiana et Fralako. Et pourtant, si tu ne vas pas à Mandiana, tu ne peux rien. On fait tout à Mandiana ».
À Sansando, une autre zone de la préfecture, le village de Konoma Koro est entouré par des cours d’eau en crue. Les habitants craignent que les eaux continuent de monter, menaçant non seulement leurs habitations mais aussi leurs cultures, la principale source de subsistance de la communauté. Les récoltes, déjà fragilisées par les intempéries, risquent d’être totalement détruites si la situation persiste. C’est la crainte exprimée par Mamadi Kouyaté.
« Aujourd’hui, la façon dont l’eau est sortie, ce n’est pas du tout bon. Les cafés, bars, toutes les routes de la ville étaient bloquées. Il n’y avait que de l’eau. Vous savez, nous, nous sommes très proches du fleuve Djoliba. Donc, tout était bloqué. Vraiment, on a perdu tout. Les gens ont tout perdu. Parce que quand tu vois, même nos semences, même nos rues, l’eau a envoyé tout. La maison, tout. Vraiment, nous demandons de l’aide à l’État et à nos autorités. Qu’ils viennent faire des constats pour qu’on puisse se dire, quand il y a des difficultés, des calamités, ils doivent être à nos côtés », a-t-il laissé entendre.
De Mandiana, Mamady Konoma Kéita pour Guinnematin.com
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