Les militants des droits humains expriment de vives inquiétudes quant à la situation sociopolitique actuelle en Guinée, dénonçant les violations des droits sous le règne du CNRD. Selon eux, les promesses du Président de la transition ainsi que les dispositions de l’article 8 de la Charte de la transition ne correspondent pas à la réalité sur le terrain en ce qui concerne le respect des droits humains. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com ce mercredi, Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme, a dénoncé l’absence de dialogue dans notre pays et exhorté les acteurs politiques et sociaux à s’engager dans un dialogue structuré et sincère.
« La situation sociopolitique politique actuelle du pays se caractérise par le manque de dialogue, l’impasse sociopolitique. Je profite de cette occasion d’ailleurs pour appeler les acteurs sociopolitiques à un cadre de dialogue structuré, serein et sincère, qui pourrait aider à dialoguer, à recadrer les positions, à discuter de la suite de la transition. Ça, c’est le premier aspect », a dit d’entrée ce membre de la coordination des organisations de défense des droits de l’homme (CODDH).
Poursuivant, Kaly Diallo a fait savoir que la junte qui dirige la Guinée n’est pas exempte de reproches, au contraire. « Le deuxième aspect, c’est que ça nous pose des préoccupations. Le cas typique de la Guinée, puisque le Président de la transition a pris un engagement à travers un discours fort, qui prône le respect des libertés publiques, le respect des droits et puis la Charte qui les consacre théoriquement. Mais, la réalité est préoccupante de nos jours. Je pense qu’il est bon que des initiatives soient prises afin que les pratiques soient conformes aux textes et aux engagements pris parce que l’article 8 de la Charte de la transition stipule qu’aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des Droits de l’homme. C’est une norme, c’est un principe pour nous, très important, très précieux. Il y a un grand décalage, un grand fossé entre ces engagements et la réalité sur le terrain », a déploré l’activiste des droits de l’homme.
Dans un récent rapport des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU a inclus la Guinée parmi les pays les plus préoccupants en matière de violations des droits humains. Le document indique que « la situation générale des droits humains est restée marquée par l’érosion continue de l’espace civique et politique, en particulier dans les pays en transition politique. Dans ces pays, les manifestations ont été interdites et la liberté d’expression de plus en plus restreinte ».
En réponse à ces observations, Mamadou Kaly Diallo a exprimé sa tristesse que la Guinée figure parmi les nations signalées pour violations des droits humains. Cependant, il espère que des mesures seront prises pour remédier à ces pratiques.
« Ce n’est pas notre souhait que la Guinée soit citée en matière de violations des droits de l’homme. Mais, je pense que des initiatives seront prises afin de répondre à ces préoccupations, afin d’inverser la tendance parce qu’avec une volonté politique réelle… encore une fois, la Guinée est l’un des rares pays à ratifier tous ces instruments de promotion et de protection des droits de l’homme. Nous, notre préoccupation est que les droits de l’homme soient respectés à tout moment, en tout lieu et en toutes circonstances. Que les droits de l’homme mettent au centre des préoccupations la personne humaine, le respect de la dignité, le respect de la valeur humaine en tout lieu et en toutes circonstances », a-t-il laissé entendre.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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