En visite sur le chantier de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré hier, vendredi 23 août 2024, le Premier ministre, Bah Oury, a affiché ses ambitions pour la Guinée pour l’an prochain. Le chef du gouvernement a présenté 2025 comme une “période de basculement qui permettra d’ouvrir de nouveaux horizons pour la Guinée”. Il assure que “2025 est une période très cruciale pour faire émerger la Guinée comme un pays à croissance économique forte”. Une assurance qui contraste avec le rapport des Nations Unies sur la situation humanitaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Ledit rapport révèle une augmentation de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire en Guinée depuis le début de cette année 2024.
A l’aéroport international Ahmed Sékou Touré, le Premier ministre était allé s’enquérir du niveau d’avancement des travaux d’extension et de modernisation lancés depuis plus d’un an (le 8 avril 2023) par les autorités de la Transition. Et, il a mis à profit cette visite pour dévoiler ses ambitions pour la Guinée à l’horizon 2025.
« Il y a le corridor sud, à travers le Simandou, qui est en train d’être très avancé. 2025 est une période très cruciale pour faire émerger la Guinée comme un pays à croissance économique forte. Et donc, il faut se doter d’infrastructures permettant d’accompagner cela. Là, c’est l’aéroport qui est en train d’être en phase avec cette volonté. De l’autre, toujours sur le plan des infrastructures routières, des grands travaux sont engagés. Je peux vous dire également que sur le plan des infrastructures énergétiques, il y a des actions. Pour permettre que tout cet écosystème puisse s’alimenter correctement, nous sommes tenus de faire en sorte que la Guinée, pour l’année 2025, ce sera une période de basculement qui permettra d’ouvrir de nouveaux horizons pour la Guinée. L’aéroport, comme vous l’avez constaté, n’est qu’une illustration de cette ambition et de cette volonté », a déclaré Bah Oury.
Cependant, cette promesse d’une Guinée émergente à l’horizon 2025 du chef du gouvernement intervient à un moment d’extrême pauvreté et de faim dans le pays. En tout cas, dans son rapport en date du 1er juillet dernier sur la situation humanitaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a pointé du doigt l’insécurité alimentaire qui sévit en Guinée. Ledit rapport couvre la période allant du 1er janvier au 30 juin 2024, et il note aussi que le Guinée connaît une “augmentation” de la pauvreté.
“La situation humanitaire en Afrique de l’Ouest et au Sahel a continué de se détériorer, le nombre de personnes dans le besoin augmentant légèrement du fait de plusieurs crises multidimensionnelles interdépendantes. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, 25,8 millions de personnes au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigéria auront besoin d’une assistance et d’une protection humanitaires en 2024. Dans la région, 32,9 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire entre mars et mai, contre 28,4 millions au cours de la même période en 2023, principalement parce que la situation au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigéria s’est aggravée. Proportionnellement, il y a plus d’augmentation au Nigeria (41%) et en Guinée (67%)”, lit-on dans ce rapport.
Mamadou Baïlo Keïta pour Guineematin.com
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