Un drame a frappé le quartier Bantounka 1 à Cosa, dans la commune de Ratoma. Deux femmes, Mariama Diouldé Barry, 35 ans, veuve et enseignante, et sa petite sœur, Oumou Hawa Barry, 22 ans, élève en terminale, ont été retrouvées mortes dans un atelier de couture ce dimanche 25 août 2024, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Selon les informations recueillies sur place, elles auraient été « asphyxiées par du gaz carbonique » émanant d’un fourneau à charbon allumé à l’intérieur de l’atelier.
L’incident a attiré une grande foule sur les lieux, rapidement rejoints par des policiers, des gendarmes, et des médecins. Le drame s’est produit à proximité d’une clinique, ce qui a permis une intervention rapide du personnel médical.
Interrogé, Sékou Mara, président du conseil de quartier de Bantounka 1, est revenu sur les circonstances de cet incident tragique.
« On m’a appelé quand je me reposais à la maison pour m’informer qu’il y a eu deux corps retrouvés dans le quartier ici à Bantounka 1. Il s’agit d’une dame Mariama Diouldé et d’une fille de nom de Oumou Hawa. Alors hier nuit la dame Mariama Diouldé et sa petite sœur étaient dans l’atelier de couture que vous voyez à côté ici. Je crois, elles ont eu froid et ont mis du charbon dans le fourneau, elles ont allumé le feu, ne connaissant pas le danger du gaz carbonique, alors elles se sont enfermées. Elles sont restées dans ça, je crois finalement elles ont été étouffées, asphyxiées par le gaz carbonique. Maintenant avec les parents qui les appelaient souvent pour connaître leurs positions, parce que vous savez les enfants partout dans les ateliers, chaque fois qu’elles partent, les parents appellent pour dire : où tu es ? Tu as fini de travailler ou bien c’est comment ? On ne te voit pas. Maintenant dans ça, d’habitude, les parents les appellent, elles répondent mais pour le cas d’aujourd’hui, ça a été le contraire. Ils ont appelé plusieurs fois, elles (la dame et sa petite sœur) ne répondaient pas. Comme elles ne répondaient, ils ont été curieux et se sont dit : allons voir dans leur atelier. Quand ils sont venus, ils ont alerté les gens, ils ont défoncé la porte à deux battants, ils ont trouvé que les deux étaient couchées, asphyxiées, mortes. Alors c’est dans ces conditions-là qu’on m’a appelé pour me dire venez on a retrouvé deux personnes mortes dans un atelier. Ils ont mis du charbon dans le fourneau et l’on allumé. C’est le gaz carbonique-là qui les ont étouffées. Dès qu’ils m’ont informé, j’ai appelé immédiatement mes chefs secteurs, nous sommes venus sur le terrain et Dieu nous a aidé, il y a Docteur Taibata qui a sa clinique à côté, qui est venu faire le premier constat.
Alors on a appelé le médecin légiste, le commissariat central, les gens se sont mobilisés… Donc les médecins légistes sont venus, ils ont observé les corps et ont demandé à ce que les corps soient transportés dans sa (Docteur Taibata) clinique. C’est ce qui fut fait. Nous avons cherché maintenant à joindre les parents. Malheureusement ces derniers étaient loin. Ils nous disaient toujours qu’ils étaient sur la moto et qu’ils venaient. Après l’autopsie, les corps vous l’avez constaté, ont été transportés à la morgue de l’hôpital Chino-Guinéen en compagnie d’un des membres du bureau exécutif du quartier », a expliqué le Chef de quartier.
Le chef de quartier Sékou Mara a exprimé sa tristesse face à cette perte tragique : « C’est dramatique, c’est malheureux, c’est dangereux, c’est vraiment regrettable, ce qui s’est passé. Il y a une parmi elles qui a passé le bac cette année, malheureusement, elle n’a pas été admise. Selon les médecins, les résultats de l’autopsie ont confirmé l’effet du gaz carbonique ».
Alpha Oumar Diallo voisin des victimes également présent sur les lieux a donné sa version des faits.
« Les deux victimes sont mes voisines. Donc, Mariama Diouldé Barry est une enseignante, et sa petite sœur est élève. Pendant les vacances, elles ont l’habitude de préparer le riz au gras et l’attiéké pour vendre. C’est très tôt le matin que toutes deux se préparent pour aller vendre à Cosa, au niveau de la plaque Cellcom. La façon dont nous avons compris qu’elles étaient décédées, c’est que le taximètre qui avait l’habitude de venir les prendre et de les emmener là où elles vendaient à Cosa a appelé depuis 9 heures, mais les téléphones portables sonnaient et personne ne décrochait. Finalement, le taximètre est parti là où elles logeaient. Il a demandé à leurs enfants où se trouvait leur mère. Les enfants ont répondu qu’elle était partie vendre à Cosa. Après, le taximètre a dit que votre mère n’était pas là-bas et que j’ai appelé son numéro, ça sonnait mais personne ne décrochait. Donc, sa voisine et le taximètre ont jugé nécessaire de venir à sa place. Arrivés là-bas, ils ont ouvert la porte et ont trouvé que leurs corps étaient allongés à l’intérieur. Il y avait un fourneau à côté qui était allumé. Directement, ils ont appelé au secours et les gens sont venus, mais ils ont constaté qu’elles étaient déjà mortes. C’était aux environs de 17 heures 30 minutes », témoigne Alpha Oumar Diallo.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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