Les jeux paralympiques Paris 2024 ont lieu du 28 août au 8 septembre dans la capitale française. Quelques 4400 athlètes sont attendus à cette compétition planétaire réservée aux sportifs handicapés. Mais à quelques jours du démarrage de la compétition, les athlètes paralympiques guinéens sont toujours au pays. Ils n’ont pas encore de visa et s’entraînent dans la boue. C’est le Comité national paralympique et sportif guinéen qui l’a annoncé à travers une conférence de presse organisée à Conakry, a appris Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le mercredi 28 août 2024, Paris, la capitale française, accueille les jeux paralympiques. Un événement planétaire qui verra la participation d’une centaine pays.
En Guinée, contrairement aux autres nations, les athlètes sont au pays. À l’occasion de cette conférence de presse, Seydou Doumbouya, le président du comité national paralympique et sportif guinéen, a dévoilé les inquiétudes sur la participation de la Guinée.
« Nous allons cibler les disciplines individuelles parce qu’avec celles collectives, nous ne pouvons pas nous en sortir. C’est pour cela que nous avons essayé de privilégier l’athlétisme, l’haltérophilie, le tir à l’arc ainsi que la natation pour pouvoir vraiment nous en sortir. Cette année, nous partons aux Jeux avec deux disciplines. D’habitude, c’est une seule. La Guinée a réussi à qualifier 3 athlètes : 2 athlètes en athlétisme (Kadiatou Bangoura et Yamoussa Sylla) et 1 en haltérophilie (Ousmane Soumah). Le comité paralympique a fait son devoir. Là où nous sommes aujourd’hui, nous n’avons pas nos billets d’avion pour aller. La plupart des délégations sont à Paris aujourd’hui. Nos athlètes sont là en train de se préparer dans la boue. La Guinée n’a pas d’infrastructures. Avec ça, je pense qu’on ne peut pas s’attendre à des résultats. Avec ces conditions, est-ce qu’on peut s’attendre à des résultats aujourd’hui ? Nous sommes à moins de 5 jours de la cérémonie d’ouverture, jusqu’à présent on n’a pas de billets. Je suis très frustré et navré de parler devant la presse. Cela peut casser le moral des athlètes. On a choisi le sport pour ne pas être dans la rue, ne pas être dans la mendicité. C’est à travers le sport qu’on s’exprime. C’est à travers le sport qu’on valorise le handicap. Parce que dès que tu dis handicap en Guinée, les gens pensent à la mendicité. Ces athlètes ont le respect dans leurs propres familles. L’État doit avoir ce rôle régalien pour nous accompagner, nous mettre dans les conditions minimales pour qu’on puisse participer. La Guinée n’est pas un pays isolé. Nos chances de médaille sont minimes. Si on le fait, ça sera un miracle. Je demande au Président Mamadi Doumbouya de nous venir en aide », a déclaré le président du comité national paralympique et sportif guinéen.
De son côté, Hamza Saa François Komano, directeur sportif des athlètes paralympiques et des préparatifs, révèle le côté technique des trois athlètes qualifiés aux Jeux paralympiques de Paris 2024.
« Yamoussa Sylla, handicapé au bras, prendra part à la course de 100vm et le saut en longueur. Kadiatou Bangoura, handicapée au bras, va participer aux courses de 200 m et de 400 m. Ousmane Soumah qualifié dans la catégorie des moins de 65 kg en haltérophilie », a fait savoir Saa François Komano.
Prenant la parole, Elhadj Ben Daouda Nassoko, président du comité national olympique et sportif Guinéen, affirme que la Guinée participera bel et bien aux jeux paralympiques de Paris 2024.
« Les athlètes doivent savoir que le comité national paralympique est en train de se battre nuit et jour pour les rendre vraiment dans les conditions, pour leur donner les moyens. Votre inquiétude sera résolue. Vous allez participer aux jeux de Paris. Le problème, peut-être, ce sera les primes. Les primes viendront également aussi. Ne vous inquiétez pas, la Guinée va participer aux jeux paralympiques de Paris 2024. Je vous donne cette confirmation… »
En réponse au président du comité national paralympique et sportif Guinéen, le ministre de la Jeunesse et des sports, Kéamou Bogola Haba, a promis l’assistance de l’État aux athlètes guinéens.
« Si on ne peut pas les envoyer aux Jeux paralympiques de Paris 2024, ça sera une opportunité de branding qu’on aurait perdue. Nous ferons tout notre mieux pour que nos athlètes soient présents. Nous avons une délégation de 17 personnes… »
Boubacar Diallo pour Guineematin.com