Débrayage contre les prix des cartes grises et permis de conduire à Labé : « Nous traversons des moments difficiles » (chauffeur)

La ville de Labé est paralysée par le mouvement d’humeur des conducteurs de taxis ce lundi, 26 août 2024. Ils dénoncent la hausse « exagérée » des prix des cartes grises et des permis de conduire, dont la date butoir pour le début des verbalisations est fixée au 1er septembre. À la gare routière de Kouroula, dans la commune urbaine, tous les véhicules sont immobilisés, et l’absence totale de chauffeurs témoigne de l’ampleur du mouvement, rapporte le correspondant de Guineematin.com basé dans la préfecture.

Selon les informations recueillies sur place, les chauffeurs ont décidé de suspendre leurs activités jusqu’à ce que leurs revendications soient satisfaites.

Thierno Oury Baldé, chauffeur gréviste

Thierno Oury Baldé, un d’entre eux, explique les raisons de la colère. « Nous protestons contre les prix excessifs imposés pour les documents administratifs nécessaires à l’exercice de notre métier. Nous traversons des moments difficiles. Toutes les routes sont en mauvais état et nous sommes souvent victimes de tracasseries policières. Nous voulons que le délai fixé le 31 Août pour le début du contrôle des documents soit reporté car la crise économique pèse lourd sur nous. Nous avons fait ce débrayage dans le but d’attirer l’attention des autorités sur cette situation. Au cas où il n’y a rien, nous allons poursuivre cette grève jusqu’à l’obtention de notre satisfaction », a fait savoir Thierno Oury Baldé

Le débrayage a pris de court les passagers qui se retrouvent sans moyens de transport. Certains d’entre eux, contraints de reporter ou d’annuler leur déplacement, ne savent plus à quel saint se vouer.

« La situation est encore plus difficile pour nous les voyageurs interurbains, car les gares interurbaines sont également touchées par ce mouvement. Moi, je devais me rendre à Timbi Madina (Pita), mais je n’ai pas trouvé de véhicules à la gare. J’étais venue à Labé pour présenter mes condoléances suite au décès d’un de mes parents. Je ne savais pas qu’aujourd’hui était une grève des chauffeurs. Sinon, j’aurais tout fait pour rentrer hier dimanche. Mais je suis obligée de rebrousser chemin et patienter d’abord », a expliqué Fatoumata Binta Barry.

Même désolation du côté de Kadiatou Diallo qui voulait se rendre à Lélouma. Mais compte tenu de l’urgence, elle est obligée d’emprunter une moto taxi.

Kadiatou Diallo, passagère

« L’impact de cette grève est visible partout dans la ville, avec des files de véhicules et une gare routière inhabituellement silencieuse. Je suis vraiment prise de court par cette grève. Car je dois aller à Hérico (Lélouma) pour une cérémonie qui doit se tenir aujourd’hui. Et j’ai des affaires qui sont attendues à cet effet. Donc, je suis obligée d’emprunter une moto taxi pour aller assister à la cérémonie. C’est vraiment déplorable. Il faut que les autorités et les chauffeurs se comprennent pour corriger cette situation », a sollicité Kadiatou Diallo.

Malgré la « gravité » de la situation, aucun responsable syndical n’a souhaité s’exprimer sur le sujet. Ils justifient leur silence par le fait qu’ils n’ont reçu aucune notification officielle de leur hiérarchie concernant le débrayage.

Il reste à voir si cette mobilisation des chauffeurs aboutira à des négociations avec les autorités compétentes. En attendant, la population locale, notamment les passagers, reste dans l’incertitude face à cette paralysie des transports.

Labé Alpha Boubacar Diallo pour Guineematin.com

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