La commune rurale de Yalenzou, située à 15 Km du chef-lieu de la préfecture de N’Zérékoré, est en manque de plusieurs infrastructures socioéducatives. En dépit de son électrification, cette sous-préfecture, frontalière avec la République du Libéria, est confrontée à plusieurs difficultés qui impactent négativement sur son développement. Interrogé par la rédaction régionale de Guineematin.com, Théophile Mamy, président de la délégation spéciale de Yalenzou, a évoqué ces difficultés avant de tendre la main à l’Etat et aux cadres de la localité.
Le président de la délégation spéciale de Yalenzou, Théophile Mamy, a étalé les besoins et difficultés quotidiennes de la collectivité.
« La commune rurale de Yalenzou est composée de douze (12) districts et de quatorze (14) secteurs, qui fait au total vingt (20) villages. Elle a une population estimée à 28 426 habitants, à vocation agro-pastorale. Nous sommes à 3 Km du Libéria. Je commence par remercier M. le président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, parce que nous venons de bénéficier de panneaux solaires et d’ordinateurs. En ce qui concerne les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, nous sommes en manque de beaucoup de choses. Sur le plan des infrastructures, nous avons de sérieux problèmes. De N’Zérékoré jusqu’au pont à la frontière, cette voie est presqu’impraticable. Avec la saison pluvieuse, quand on m’appelle à N’Zérékoré, j’ai peur, car l’état de la route n’est pas bon. Cette route est presqu’impraticable à l’heure-là. Et depuis longtemps, on n’a pas bénéficié de reprofilage. Cependant, nous pouvons dire que cette route est internationale et beaucoup pratiquée par les engins, parce qu’elle va jusqu’au Libéria. Des véhicules quittent ici pour le Libéria, et du Libéria pour ici. A cause du mauvais état de la route, nos mamans paient cher le transport de leurs produits maraichers vers N’Zérékoré. Des fois, elles perdent parce que les produits comme l’aubergine, le gombo peuvent se gâter très vite. Le sous-préfet qui est là, n’a pas de bureau. En cas de rencontres ou de formation, c’est dans la salle de conférence de la commune que ses cadres viennent », a-t-il indiqué.
Sur le plan éducatif et sanitaire, le président de la délégation spéciale de Yalenzou dresse une liste : « on n’a pas un nombre suffisant d’enseignants pour le bon déroulement des cours. La santé aussi, comme dans les autres sous-préfectures, nous constatons que leurs centres de santé sont comme à N’Zérékoré. Alors, pourquoi pas à Yalenzou ? Même pas l’Etat, nous sommes en train de faire des projets qu’on va soumettre à tous les cadres de Yalenzou pour nous venir en aide afin qu’on puisse faire une différence positive entre les autres sous-préfectures dans le cadre du développement. Avant, au temps de nos ancêtres, tout le monde parlait de la sous-préfecture de Yalenzou, et pourquoi pas à notre moment-là ? Il faut que nous travaillions d’arrache-pied pour notre sous-préfecture. Franchement dit, nous sommes en retard. Partout où il n’y a pas le bureau de l’administrateur, le représentant du président de la République, qui est le sous-préfet, n’a pas de bureau… Tous les cadres ici sont dans leurs salons qui leur servent de bureau. C’est un peu une honte pour nous. Sur ce plan, nous sommes en train de monter un projet pour que chacun de ces cadres-là ait un bureau. Sur ces projets, si on commence, je pense que l’Etat viendra en aide… Les routes ou pistes qui lient nos villages ne sont pas en bon état. La plupart de ces routes sont presqu’impraticables. Les projets de pisciculture qui sont dans ces villages avaient déjà commencé à désenclaver ces villages, mais depuis lors, ces travaux sont arrêtés. Petit-à-petit, nous cherchons à connaître qui était là, et qui a fait quoi ? Par cette manière, nous saurons sur quel pied danser. Dans certains villages, la communauté n’a pas d’eau potable, et comme nous le savons tous, la vie est née dans l’eau. Sans eau, on ne peut vivre. Nous avons constaté cela à partir de nos tournées dans les villages. Au-delà de ça, il y a aussi beaucoup de coins où il n’y a même pas de postes de santé. C’est la population elle-même qui a fait des petits bâtiments de deux (2) ou une (1) chambre dans les secteurs pour s’en servir. Généralement, quand un lieu n’est pas bien bâti, ce lieu n’est pas fréquenté, et c’est un peu le cas dans ces postes de santé puisque le coin n’est pas bien approprié pour celui qui cherche la santé. En ce qui concerne cette situation de santé, il n’y a que des jeunes stagiaires qui ont duré dans le domaine, que nous envoyons dans ces villages pour subvenir aux besoins sanitaires des citoyens », ajoute-t-il.
Pour mettre fin à ce calvaire, Théophile Mamy lance un appel à l’aide à l’Etat et aux fils cadres de Yalenzou. « L’appel qu’on a à lancer à cette communauté, c’est de se lever. On ne peut pas seulement s’assoir pour attendre tout du gouvernement. Avec ces initiatives et projets que nous montons, on peut faire d’autres, et le gouvernement viendra compléter. Nous tendons aussi la main aux fils cadres de Yalenzou ou hommes d’affaires pour le bien de la commune, de leur village, Yalenzou. A la population, je les invite à cultiver et à vivre la paix », a-t-il laissé entendre.
De retour de Yalenzou, Foromo Gbouo Lamah, Jean David Loua et Aimé Marie Loua pour Guineematin.com
Tel : (+224) 620.16.68.16