Manque de dépôts des eaux des fosses septiques à Conakry : des conducteurs de camions se plaignent

Le collecte des eaux usées provenant des toilettes ou des fosses d’aisances constitue un véritable problème pour ceux qui exercent cette activité. A Conakry, il n’existe que deux (2) dépôts pour ces déchets, à Kaloum et à Sonfonia, mais qui ne peuvent pas couvrir tous les besoins des vidangeurs. Interrogés par un reporter de Guineematin.com, plusieurs conducteurs des camions de vidange se plaignent de cette situation et demandent au gouvernement de créer plusieurs dépôts afin de rendre la capitale plus propre.

Le vidange des eaux usées des fosses d’aisances dans les quartiers se passent souvent avec beaucoup de difficultés. Mamadou Yéro Kouyaté, vidangeur à Koloma, raconte ses difficultés et interpelle le gouvernement, en demandant de créer plusieurs dépôts des eaux usées.

Mamadou Yero Kouyaté, vidangeur à Koloma

« Les difficultés qu’on a ici, on peut aller dans les quartiers, on trouve que les fils électriques sont bas, quand on passe on les touche, ils nous disent de les payer. D’autres, quand on va travailler pour eux, tout le monde court pour fermer les portes. Or nous partons pour rendre propre, pas pour mettre des saletés. Au niveau des dépôts, on ne va pas dire que ça n’existe pas, mais c’est trop petit pour nous. S’ils les augmentent, ça va beaucoup nous aider. Présentement, c’est seulement à Foula Madina. Normalement, chaque commune doit avoir où verser ces eaux usées et sales. Par exemple, si tu vas à Kagbélen, à Coyah, ou en ville, tu ne vas verser qu’à Foulamadina. Notre travail, c’est uniquement pour rendre propre. Si tu vois qu’au moment des grandes pluies, les gens laissent les eaux usées sur la route, ça ne se doit pas. Donc, nous demandons au gouvernement de nous aider beaucoup parce que ce n’est pas en ville ici seulement qu’on travaille. Nous partons jusqu’à l’intérieur pour travailler, à Labé, Pita, Mamou… À Foulamadina nous payons 80 000 GNF mais pour aller prendre les eaux usées, il n’y a pas un prix fixe. Quand tu discutes avec la personne jusqu’à tomber d’accord, si le prix du gasoil et la recette sortent, tu vas être obligé d’aller. Nous demandons au gouvernement de nous aider beaucoup pour avoir où verser ces eaux », a-t-il déclaré.

Même son de cloche chez Seydouba Bangoura, vidangeur à la T6, qui demande aussi de mettre en place plusieurs dépôts.

Seydouba Bangoura, vidangeur à la T6

« Le problème qu’on a ici, c’est le problème de dépôt. Dans la banlieue, il n’y a qu’un seul dépotoir. C’est celui qui se trouve à Foula Madina. Mais là-bas aussi, le souci c’est le problème de route. Jusqu’à présent, elle n’est pas réglée, parce que souvent, ça se gâte. Cependant, nous payons le dépôt cher, pour chaque voyage, on va payer de l’argent. Pourtant, si la route n’est pas bonne, le véhicule peut se gâter, le prix du ressort est cher, c’est à peu près à 1 million GNF. Le radiateur aussi peut se gâter. Il y en a certains, leurs toilettes sont remplies mais ils n’ont pas les moyens. Nous demandons au gouvernement de nous aider parce qu’il n’y a qu’un seul dépôt dans la banlieue. Les deux (2) autres, ils ont fermé celui de Sonfonia Casse et de Yimbaya. Nous demandons aux autorités de nous aider à avoir des dépôts, c’est ce qui va faciliter les choses pour la population. Si nous prenons les eaux usées à Kouriah ou à Dubréka, il faut qu’on vienne jusqu’ici. Pourtant, s’il y avait des dépôts là-bas et que le client doit payer 2 millions ou 1 million 500 mille GNF, il n’aurait eu à payer que 1 million GNF », soutient-il.

Mamadou Yero Sow, vidangeur à Kobaya’

Pour sa part, Mamadou Yéro Sow, vidangeur à Kobaya, se plaint de la rareté des clients. « J’ai commencé ce travail en 2020. Mais, je peux commencer le travail jusqu’à un certain moment, le véhicule tombe en panne et le patron refuse de le régler. Le travail là, il y a des difficultés. Il y en a certains, tu peux aller faire le travail sans problème. Pour d’autres, tu peux aller faire le travail, vous discutez beaucoup et ils te payent difficilement. Là où on part à Foula Madina pour verser ces saletés, nous payons 80.000 GNF. Il y a aussi un dépôt en ville, mais ce n’est par là qu’on verse. Dans ce travail, on ne porte pas de gants, on a bien conscience de ce danger lié à notre santé. Seulement, on met de l’eau dans des boîtes avec de l’eau de javel et du savon. Dès fois, on peut faire 2 voyages, dès fois on ne gagne pas. Présentement ici, ça fait 5 jours qu’on n’a pas travaillé », a-t-il indiqué.

Ismael Diallo pour Guineematin.com

Tél. : 624 693 33

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