N’Zérékoré : des contractuels communaux non admis au concours pour la fonction publique en appellent au Général Doumbouya

Collectif des enseignants contractuels communaux de N'Zérékoré, non admis à la fonction publique locale

Les enseignants contractuels communaux de N’Zérékoré, non admis au concours de recrutement à la fonction publique locale, sont en colère. Dans une déclaration rendue publique dans la journée d’hier, lundi 26 août 2024, au lycée Félix Roland Moumié, ces jeunes enseignants, ayant servi dans les écoles publiques depuis quelques années, ont exprimé leur ras-le-bol. Ils accusent les autorités de les avoir écartés au profit d’autres personnes qui ne sont même pas des enseignants. Ils sollicitent l’aide et l’implication personnelle du chef de l’Etat pour leur intégration à la fonction publique, rapporte la rédaction de Guineematin.com basée dans la préfecture.

La déclaration a été lue par le président du collectif des enseignants contractuels de N’Zérékoré, non admis à la fonction publique locale, Djéby Kourouma.

Djéby Kourouma, président du collectif des enseignants contractuels communaux de N’Zérékoré, non admis à la fonction publique locale

« Nous, enseignants contractuels communaux non retenus de N’Zérékoré, remercions le président de la République, le Général de corps d’armée Mamadi Doumbouya, pour avoir honoré son engagement à l’égard de dix mille (10.000) jeunes enseignants contractuels, en faisant d’eux des fonctionnaires locaux. Une première fois en Guinée. A cet effet, nous qui n’avons pas été retenus à l’issue de ce concours spécifique, non pas pour faute de moyenne, et étant dans toutes les normes requises, demandons humblement à l’Etat de nous engager à la fonction publique locale, car nous sommes plus de deux mille (2000) inscrits dans le fichier unique de la fonction publique (FUGAS). Nous y sommes, parce que nous avons accepté tout le sacrifice pour en arriver-là. Il sera difficile d’accepter d’être remplacé sur ces résultats colmatés par des non enseignants, des intrus.

Si nous avons réussi avec succès toutes les étapes du processus, en plus de plusieurs années de service, nous méritons alors l’intégration à la fonction publique avec tous les honneurs. Avec cette situation, le risque de fermeture de beaucoup de classes est grand. Il faut y remédier d’urgence. Accepter d’aller enseigner dans les zones rurales enclavées avec toutes les difficultés, par patriotisme, pendant presque sept (7) ans, renoncer à deux ans d’arriérés de salaire et de primes dans l’espoir d’être engagé, cela était notre rêve. Monsieur le Président, nous ne savons qu’enseigner, sauf avec votre clémence, notre désir de qualification et d’amélioration de l’école guinéenne, que notre ambition peut se réaliser ».

Répondant aux questions qui leur ont été posées par les journalistes, Djéby Kourouma porte de graves accusations. « D’abord, on a fusionné la liste parce qu’elle était gonflée. On avait gagné l’espoir, l’effectif était galopant, mais au jour d’aujourd’hui, ceux qui ont été enrôlés par biométrie, sont ceux qui ont suivi le processus de la biométrie jusqu’à la fin. Actuellement, l’effectif réel à N’Zérékoré est de 280 enseignants contractuels qui n’ont pas été retenus à l’issue de ce concours. Ce qui nous motive aujourd’hui à faire cette déclaration, est que ce n’est pas le patron qui paie, mais plutôt le travail qui paie ? On ne peut pas travailler et qu’on soit remplacé par quelqu’un d’autre qui viendra bénéficier du fruit de notre travail. S’il faut chercher les vrais patriotes, prestigieux et dynamiques, c’est nous les enseignants. Il n’y a aucun travailleur qui peut accepter de travailler même pendant un mois, voire maintenant deux ans ou jusqu’au-delà de sept ans, sans salaire. Mais, nous sommes choqués. On est dans une dépravation mentale. Ceux qui n’ont pas enseigné ont pris la place des vrais enseignants communaux de N’Zérékoré. Même monsieur le DPE a deux de ses fils qui n’ont pas eu ce concours-là. La certitude que j’ai est que le DPE avait mandaté les responsables des écoles et les DESS ,de remonter la liste des admis pour se rassurer qui évolue dans tel établissement. Après tout, ils se sont retrouvés avec un effectif qui n’évolue même pas sur le terrain. Ils ont demandé aux gestionnaires des écoles, ceux-ci ont dit qu’ils ne connaissaient pas cet effectif-là. Ce sont des preuves palpables. Deuxièmement, quand vous regardez la liste que le MEPUA a, cette liste n’atteint même pas dix mille (10000). Ils ont colmaté la liste. A la place du prénom et nom, on voit l’université, et à la place du contact, on voit la filiation. Je n’ai jamais vu ça. Quels résultats ? Quel découragement ? »

Devant cette confusion et ces soupçons de magouille, Djéby Kourouma réitère son appel à l’Etat. « C’est pour cela que nous posons cette doléance, la clémence et l’implication personnelle du chef de l’Etat pour nous aider. Nous savons que la force ne résout pas, et nous nous sommes dit que nous sommes des intellectuels civilisés et éveillés. Notre réclamation est pacifique. D’ici à l’ouverture des classes, si rien n’est fait, c’est que les conséquences reviendront au système éducatif. Les classes seront vides. Quand on nous maltraite, qui sera capable de signer un contrat avec des gens qui rejettent les travailleurs et les remplacent avec des non travailleurs ? Nous nous remettons à Dieu. Si on est conscient qu’on a travaillé, ça ne va tomber comme ça. Il y aura la solution, et on a confiance au chef de l’Etat », a-t-il laissé entendre.

De N’Zérékoré, Jean David Loua, Aimé Marie Loua et Alain Lamah pour Guineematin.com

Tél. (+224) 620.58.60.02       

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