Les fortes pluies survenues le week-end dernier à Conakry ont affecté de nombreux citoyens. La nouvelle commune urbaine de Lambanyi a été particulièrement touchée, avec presque tous ses quartiers affectés, causant des désagréments à de nombreuses familles. Les quartiers Kobaya et Yattaya ont particulièrement fait les frais de la furie de la nature avec de très nombreux dégâts. Les autorités promettent de prendre « draconiennes » au moment venu pour éviter une répétition de ce genre de drames, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Le quartier Kobaya figure parmi les plus impactés de la commune, où d’importants dégâts matériels ont été enregistrés, notamment des voitures et des motos emportées par les eaux, des ponts submergés et des concessions inondées.
Thierno Hady Barry, enseignant à la retraite, victime de ces inondations, a vu sa concession épargnée de justesse.
« Nous, nous avons laissé une distance entre nous et la rivière. C’est pourquoi on n’a pas eu beaucoup de dégâts. Mais le fait qu’il y ait certains qui ont construit jusqu’à deux mètres du lit de la rivière, c’est ce qui nous a fatigués. Heureusement que c’était le matin. Sinon, il y aurait eu plus de dégâts, plus de victimes. Puisque la quantité d’eau qui est venue ici, depuis 15 ans, nous n’avions jamais vue une telle quantité. Il y a un pont ici, il a été complètement submergé, personne ne pouvait passer. C’est une grande quantité d’eau qui est venue boucher nos tuyaux, c’est pourquoi l’eau est entrée chez nous. Moi, je suis là depuis 2003, il n’y avait jamais eu de problèmes ici. C’est quand les gens ont commencé à construire en bas là-bas, jusqu’à deux mètres du lit de la rivière que l’eau a commencé à monter. C’est ce qui a fait que l’eau est montée, elle est entrée dans les maisons pour tout détruire. Heureusement que l’État était une fois venu faire le curage du lit de la rivière ; sinon, ça serait autre chose. L’État doit prendre des mesures idoines pour que le passage de l’eau soit dégagé », a fait remarquer Thierno Hady Barry.
De son côté, Youssouf Moria Cissé, vice-président de la délégation spéciale de Lambanyi, dresse un bilan sombre de ces inondations.
« Comme vous le savez, le samedi et le dimanche derniers, il y a eu des inondations. Presque tous les quartiers de la commune de Lambanyi ont été touchés, bien que l’intensité varie. Quand vous prenez la bande du littoral, c’est-à-dire au niveau des plaines de Lambanyi en passant par le quartier Wariyah, tous les ménages ont connu des cas d’inondations. Un peu sur la colline à Wariyah, dans le secteur de Néréboungny, il y a eu plusieurs cas également. Même les autorités à certains niveaux ont subi l’inondation. Si nous prenons le quartier de Nongo Tâdy, on y a fait venir les agents de la protection civile pour intervenir. Même au niveau des marchés, plusieurs boutiques ont été inondées et des marchandises qui s’y trouvaient ont été endommagées. Quand on prend Nongo Centre, il y a eu plusieurs cas d’inondations aussi. Par endroits, certains ont été obligés de casser leur clôture pour évacuer l’eau. À Simbaya Gare, il y a eu également des cas d’inondations et les causes sont presque les mêmes. On peut citer, entre autres, l’obstruction des caniveaux, les murs qui bloquent le passage de l’eau par le fait de l’occupation anarchique. À Wanindara 1, sur la route Le Prince, en face de la Société Générale, il y a eu un couloir où presque toutes les cours ont été inondées. Heureusement, il n’y a pas eu de perte en vie humaine, mais des dégâts matériels importants ont été enregistrés », a expliqué Youssouf Moria Cissé.
Devant cette situation, les autorités locales envisagent plusieurs mesures pour prévenir de futures inondations.
« Actuellement, puisque nous sommes dans la gueule du caïman, il faut le caresser jusqu’à sortir dedans. On ne peut pas prendre des mesures draconiennes pour le moment. Nous sommes en période hivernale. La solution envisagée est que, pendant la saison sèche, les gens seront dégagés, et on va recenser et répertorier toutes les familles pour qu’elles libèrent le passage de l’eau de ruissellement, parce que les constructions anarchiques constituent également une des principales causes de l’inondation à plusieurs endroits. Il y a certains quartiers qui ne sont même pas aménagés. Donc, il faut que l’État prenne ses responsabilités pour faire l’aménagement des quartiers non encore lotis afin de mettre fin à ces constructions anarchiques », a déclaré Youssouf Moria Cissé.
Mamadou Laafa Sow pour Guineematin.com
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