Dans une exclusivité accordée à Guineematin.com, Ben Daouda Nassoko, président du comité national olympique et sportif guinéen, a parlé des préparatifs en vue pour réussir la participation guinéenne aux Jeux Olympiques 2028 à Los Angeles (Etats-Unis). Il a fait des recommandations aux dirigeants guinéens pour accompagner le sport. Le patron du CNOSG a également vanté le bilan de la Guinée aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
Décryptage !
Guineematin.com : Comment la Guinée compte améliorer ses performances avant les Jeux Olympiques prévus à Los Angeles en 2028 ?
Ben Daouda Nassoko : C’est une combinaison de facteurs où chacun doit jouer son rôle. Le comité national olympique, nous allons commencer à donner des bourses aux entraîneurs qui vont s’occuper des athlètes. Nous allons donner des bourses aux athlètes pour qu’ils soient beaucoup plus performants. Ceux qui ont été sont des boursiers du comité national olympique et sportif guinéen. Fatoumata Sylla était à Lausanne. Certains étaient à Paris et d’autres étaient au Portugal et en Allemagne. Nous faisons notre travail. On accompagne les fédérations. Que chacun fasse son travail, on va voir le résultat. Le sport c’est l’investissement. Si tu n’investis pas, tu ne peux pas avoir de résultats. Il faut que tous ces facteurs-là soient réunis pour qu’on puisse avoir des médailles.
Guinéematin.com : Quelles recommandations faites-vous aux autorités guinéennes en faveur du sport en général ?
Ben Daouda Nassoko : Que le gouvernement en fasse une priorité. Pour mieux travailler à ton service, il faut avoir la santé. Le sport c’est la santé. La population doit civiquement être saine. Dans certains pays, tous les travailleurs viennent chaque matin pour faire monter la couleur, avant ça, ils font des exercices de l’éducation physique pendant 5 à 10 minutes tous les jours. C’est ça aussi la volonté politique. Le ministère de la jeunesse et des sports doit être bien doté d’un bon budget pour supporter le sport. Nous devons encourager les athlètes (hommes et femmes). Créer un environnement favorable à la pratique du sport. La société guinéenne, on ne peut l’en vouloir à ce niveau. Elle aime beaucoup le sport. Le Guinéen aime beaucoup le sport. Moderniser les installations sportives, construire partout même dans des communes, dans les provinces pour que les gens puissent pratiquer le sport, quel que soit l’âge. Après il y a l’économie. Elle doit être fiable pour permettre aux entreprises d’engranger des bénéfices pour qu’elles viennent en aide dans le sponsoring. La loi d’être là. Tu viens avec une médaille, tu as ça, on calcule et on te donne. Toi qui empêche le développement du sport même une femme, tu mérites une sanction.
Guineematin.com : Pourquoi la Guinée ne remporte pas de médailles dans une telle compétition ?
Ben Daouda Nassoko : Les Jeux Olympiques, ce n’est pas un petit rendez-vous. C’est le plus grand rendez-vous du sport dans le monde, le plus grand rassemblement sportif à travers le monde. Les Jeux Olympiques c’est l’investissement des investissements dans le domaine du sport. Le sport est un investissement. Les athlètes c’est des investissements. Ne va pas aux Jeux Olympiques et revenir avec une médaille qui le veut, il faut le mériter. Il faut que la volonté politique soit là. Il faut que l’environnement soit là. Il faut que la société s’y prête. Il faut que les infrastructures soient là. Il faut que les entreprises soient là pour qu’elles sponsorisent les athlètes. Il faut que la loi aille dans ce sens. Si toutes les combinaisons ne se résument pas en un seul pour converger vers l’athlète, tu ne peux pas rêver.
Guineematin.com : Que peut-on retenir de la participation de la Guinée aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ?
Ben Daouda Nassoko : On n’est pas pressé. On va lentement mais sûrement. Prenons les disciplines une à une. Les deux judokates sont trois fois championnes d’Afrique. Leur record n’a pas été battu là-bas dans la catégorie moins de 55, catégorie moins de 78. Aucune africaine n’est allée au-delà de ces deux filles-là. Elles sont toutes allées au deuxième tour. Notre fille de tir à l’arc a le record africain. Elle a rencontré la championne du monde, championne des Etats-Unis. Elle est allée à la deuxième série. C’est un point qui l’a départagé de celle-là. Le nageur El Hadj a été 2ème de sa série même s’il n’a pas continué. La petite nageuse aussi, Safiatou a battu son propre record. Elle a fait 11,97. Ce n’est pas toutes les filles qui étaient présentes aux jeux olympiques qui ont eu ce record. Même le football qui n’a pas marché a ses arguments. Cette discipline a été trop démembrée. Nous n’avons pas la même équipe, nous n’avons pas les mêmes individualités que les autres pays, eux ils ont des vingtaines qui se bousculent. Les rares que nous avons n’étaient pas disponibles. Guirassy, Guilavogui… n’ont pas été disponibles. Je pense que, ça n’engage que moi, en tant que premier responsable du comité national olympique et sportif guinéen, je dirai que le bilan de la Guinée a été largement positif.
Entretien réalisé par Kaïn Naboun TRAORÉ pour Guineematin.com
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