Poursuivi pour des faits de détention, vente et consommation des drogues kush et chanvre indien, Alhassane Sylla, Koffi Tolno et Baba Gallé Camara ont été entendus mercredi au tribunal de Dixinn. A la barre, les trois prévenus ont catégoriquement nié les accusations portées contre eux. Koffi Tolno nie tout lien avec la drogue mais a clamé qu’il va boire de l’alcool continuellement, a constaté Guineematin.com à travers un de ses reporters.
L’opération ayant abouti à l’arrestation des prévenus Alhassane Sylla, pêcheur ; Koffi Tolno, agent de sécurité, et Baba Gallé Camara, vigile, a eu lieu dans un bar situé à Kaporo, dans la matinée du 26 août 2024.
Interrogé par le tribunal correctionnel de Dixinn, dirigé par la présidente Damba Oularé, le prévenu Alhassane Sylla, né en 1995, domicilié au quartier Kaporo, pêcheur de profession, a nié les faits. « Je ne fume pas, je ne bois pas. On m’a arrêté à Kaporo, sous le pont, vers 8 heures. On était dans un bar, j’étais parti juste pour consommer (de l’alcool, ndlr) parce qu’il faisait frais. Après la mer, on est parti prendre quelques topettes. C’est la vérité que je dis. On était nombreux dans ce bar », a-t-il déclaré.
De son côté, Koffi Tolno dit être venu dans ce bar uniquement pour consommer de l’alcool, comme à son habitude. Agent de sécurité, domicilié à Nongo, ce prévenu fait savoir qu’il a été arrêté le samedi 24 août à 10 h. « Quand les agents sont venus, ils ont fouillé tout le bar et n’ont rien trouvé. Ils ont dit alors de cotiser un peu un peu, et qu’ils partiront après. Quelques temps seulement après, le pick-up est venu. Ils nous ont arrêtés. Je bois du vin, je ne fume pas de chanvre indien. Dans ce bar, depuis que j’ai commencé à le fréquenter, je n’ai jamais vu quelqu’un y fumer du chanvre indien. Pour moi, l’alcool est une obligation. Il faut que je bois de l’alcool. Tant que ce n’est pas interdit, je vais continuer à boire de l’alcool. Je ne peux pas arrêter », a dit le prévenu, le seul qui a un avocat dans ce dossier.
Baba Gallé Camara, âgé de 20 ans, est également domicilié au quartier Kaporo. Ce vigile de profession nie les faits. « Je fume de la cigarette Ronson. Je travaille la nuit et la journée. On m’a arrêté à Kaporo mosquée à 5h du matin. On m’a pris seul avec ma tenue de travail. Ils ont déchiré ma tenue, pris mon téléphone et mon argent, la somme de 350 000 francs guinéens ».
La défense de Koffi Tolno, dans l’intention de formuler une demande, fait savoir que son client est diplômé, a fait un stage, est vigile, taximotard et a un enfant. « Il est agent de sécurité, il risque de perdre son travail, son contrat. Il paie le loyer. Je vous prie qu’il vous plaise de lui accorder la liberté provisoire », a plaidé l’avocat.
Face à cette demande formulée par la défense, le ministère public va poser des conditions, suggérant « le paiement de 1 million de francs guinéens de cautionnement, l’élection du domicile du prévenu, lui interdire de se rendre dans le lieu incriminé ».
Finalement, le tribunal a ordonné la mise en liberté provisoire de Koffi Tolno, assortie d’un cautionnement de 1 million de francs guinéens. Il a renvoyé l’affaire au 11 septembre 2024 pour la suite des débats.
Kadiatou Barry pour Guineematin.com