“Les enfants que nous trouvons en situation difficile, c’est des enfants divorcés ou des orphelins et les enfants gagnés (nés) dans le concubinage”, a précisé David Sâa Kössö Kondiano
L’exploitation économique des enfants est devenue récurrente, surtout en cette période des grandes vacances. Dans la commune urbaine de Kissidougou, plusieurs enfants poussent les charrettes ou déambulent sur les artères de la ville avec de la petite marchandise sur la tête. Et la plupart des enfants se trouvant dans cette situation disent qu’ils font ce travail pour venir en aide à leurs parents pour l’achat des fournitures scolaires.
Face à ce phénomène qui prend de l’ampleur en cette période des vacances, notre rédaction de Guineematin.com est partie à la rencontre du chef section chargé des questions d’enfance à la direction préfectorale de l’action sociale de Kissidougou, David Sâa Kössö Kondiano. Notre interlocuteur évoque une “situation préoccupante” et indexe la “précarité des ménages” comme l’une des causes de cette pratique qui constitue un frein à l’épanouissement des enfants.
« Je pense que le constat est alarmant (…), c’est une situation qui reste encore préoccupante. Parce que vu la précarité des ménages, les enfants sont obligés de venir vers les lieux publics pour trouver de quoi manger, de trouver de quoi faire pour eux, mais aussi pour leurs familles. D’une part, il y a la démission des parents, il y a l’extrême pauvreté des familles. Aussi les enfants que nous trouvons en situation difficile, c’est des enfants divorcés ou des orphelins et les enfants gagnés dans le concubinage », a déploré David Sâa Kössö Kondiano.
Pour lutter contre ce phénomène, le chef section chargé des questions de l’enfance de Kissidougou travaille en collaboration avec les officiers de police judiciaire (OPJ) et la justice.
« Nous avons mis en place des commissions de protection dans les 24 quartiers de la commune urbaine de Kissidougou non seulement sur l’exploitation économique des enfants, mais aussi sur la violence basée sur le genre. Nous avons essayé de mener la collaboration avec les OPJ de la gendarmerie et de la police, et la justice. Ils sont informés et ils savent que quand ils ont un enfant qui est en conflit avec la loi, on nous appelle pour venir écouter l’enfant et connaître la cause de son acte. Et nous faisons la médiation avec la victime pour qu’elle puisse abandonner l’affaire » a-t-il indiqué.
De Kissidougou, Abou Millimouno pour Guineematin.com