Kidnapping de Foniké Menguè et Billo Bah : « L’Etat reste le coupable parfait » (Abdoul Sacko)

Abdoul Sacko, coordinateur national du forum des forces sociales

À l’occasion d’une conférence de presse animée ce mercredi, 28 août 2024, à la maison de la presse, les membres du Forum des forces sociales (FFS) ont vigoureusement condamné ce qu’ils ont qualifié de violations flagrantes des droits de l’homme et des libertés fondamentales en Guinée sous le règne du CNRD. Selon son coordinateur général, Abdoul Sacko, l’enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah, deux responsables de premier plan de la société civile guinéenne, constitue une atteinte grave aux engagements pris par le CNRD lors de la prise du pouvoir par les armes le 05 septembre 2021. Il exige la libération de ces leaders du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) enlevés à Conakry depuis le 09 juillet dernier par des militaires et des gendarmes, selon des témoins.

« Les lignes des forces vives sont claires, nettes et précises. C’est la libération de nos camarades qui, pour nous, ont été kidnappés, mais n’ont pas disparu. C’est pour cela qu’à l’entame, nous avons posé la question, où sont-ils et la question est posée à l’État. Pour revenir au fameux communiqué du procureur, il a dit dedans qu’ils sont les garants de la sécurité individuelle et collective des guinéens. Et mieux encore, si ça a été choquant que l’État fasse son mea culpa, qu’il démissionne, qu’il dise à la figure du monde, que des gens ont disparu et il ne sait pas où ils sont, pendant que des témoignages font état de leur enlèvement par des hommes en treillis avec tous les moyens dont ils disposent. C’est effrayant, choquant, angoissant, mais c’est humiliant pour notre République », a martelé Abdoul Sacko.

Enfonçant le clou, le coordinateur du Forum des forces sociales s’en est vigoureusement pris à l’attitude du procureur général (Fallou Doumbouya, ndlr) qui, selon lui, ne fait aucune communication par rapport à l’enquête ouverte. Selon lui, si c’était un cas de disparition, les autorités se seraient rendues dans les familles par solidarité. « Ils ont dit qu’ils ont engagé des enquêtes pour des gens qui ne banalisent pas la parole publique. Le procureur, à chaque moment, aurait fait le point pour dire voilà où nous nous situons par rapport à l’enquête. Et si c’était des disparitions, les autorités seraient rendues dans les familles de ces compatriotes pour partager la solidarité, renforcer la sécurité de leurs proches. Jusqu’à preuve du contraire, l’État n’ayant développé aucune compassion, aucune forme d’altruisme face à leur famille ; nous, nous disons jusqu’à ce que l’État ne fasse la situation pour nous dire qui les a kidnappés, pour quelle raison et où ils ont été conduits, l’État reste le coupable parfait », a-t-il lancé.

Malick DIAKITE pour Guineematin.com

Tél : 626-66-29-27

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