Plusieurs jeunes gens, jugés pour détention, vente et consommation de chanvre indien, ont été fixés sur leur sort mardi dernier au tribunal correctionnel de Mafanco. Dans la décision rendue par le tribunal, les 11 prévenus, dont deux filles, ont été renvoyés des fins de la poursuite pour délit non constitué à leur égard. D’ailleurs, ils avaient tous nié les faits mis à leur charge, a constaté sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
C’est à l’occasion d’une patrouille mixte organisée par la police et la gendarmerie que ces jeunes ont été interpellés dans différents quartiers de la commune de Matam. A tour de rôle, les 11 prévenus, en détention à la maison centrale depuis le 19 août 2024, ont fait leur déposition. Ils ont tous plaidé non coupables des faits mis à leur charge.
Selon la prévenue Aïssatou 2 Soumah, couturière de profession, elle a été interpellée pendant qu’elle était partie chercher à manger. « C’est à Matam, au quartier Gabon, qu’on m’a interpellé pendant que j’étais sortie pour chercher à manger. Ils m’ont mise aux arrêts. Je ne détenais rien. Je ne fume pas, je ne vends pas de la drogue », a-t-elle déclaré.
Sur la même lancée, la prévenue Aïssatou Soumah dit avoir été mise aux arrêts dans sa chambre. « Je loge à Matam, quartier Gabon. Les agents sont venus nous interpeller. J’étais couchée, seule dans ma chambre. Je ne fume pas. Même la cigarette simple, je ne fume pas ».
De son côté, Abdoul Kader Bangoura, marchand de profession, dit avoir été interpellé pendant qu’il quittait le marché de Madina. « Je quittais le marché de Madina. J’étais en train d’acheter des arachides pour ma femme qui est nourrice. Les agents sont venus en grand nombre dans 9 pick-up. Ils m’ont dit qu’ils étaient en train de faire la patrouille. Ils m’ont interpellé sur les lieux. Mais moi, je ne détenais pas de la drogue. Je n’en fume pas non plus », a-t-il déclaré.
Le même argument de défense a été tenu par le mécanicien Yaya Camara. « Je ne consomme pas de drogue. Je n’en vends pas non plus. Là où on m’a arrêté, on ne vend pas là-bas de la drogue. Moi, je vends simplement du vin blanc. C’est là où je dépose mes bidons de vin blanc qu’ils sont venus m’interpeller. Il n’y avait pas de drogue là-bas ».
Même son de cloche chez le prévenu Amadou Diouldé Barry, mécanicien de profession. « On m’a pris à la corniche de Matam. Je partais pour acheter de l’huile de moteur. Je portais ma tenue de travail qui était très sale. Les agents m’ont embarqué dans leur véhicule. Je n’avais rien sur moi. Je suis un simple mécanicien. C’est devant mon garage qu’ils m’ont mis aux arrêts. Moi, depuis que je suis né, je n’ai jamais fumé de la drogue », a-t-il déclaré.
Pour sa part, Ibrahima Soumah, qui se dit footballeur de profession plaide également non coupable. « J’étais sorti avec ma copine. En rentrant à la maison, on s’est croisé avec les agents. Ils nous ont pris à deux et ils nous ont conduits au commissariat. Arrivés sur les lieux, ils ont libéré ma copine. Mais moi, j’ai été conduit à la maison centrale », a indiqué le prévenu.
Les mêmes explications vont être données par le marchand Mohamed Camara. « Je ne fume pas de la drogue. Je n’en vends pas non plus. Ils m’ont interpellé au bord de la route. J’étais sorti pour chercher à manger. C’est là que j’ai vu 4 pick-up remplis d’agents venir vers moi. Ils m’ont mis aux arrêts », a-t-il dit.
Bref, tous les 4 autres prévenus vont abonder dans le même sens, en plaidant non coupables. C’est le cas de Mohamed Fofana, Aboubacar Camara, Mohamed Lamine Traoré et Ibrahima Sory Keïta.
Prenant la parole pour présenter ses réquisitions, le procureur va demander au tribunal de condamner les 11 prévenus à un mois d’emprisonnement chacun. « Toutes les personnes présentées par devant votre tribunal, aucune n’a reconnu les faits… Le ministère public vous demande de les retenir tous dans les liens de la prévention en les condamnant à un mois d’emprisonnement », a requis le représentant du ministère public.
En rendant sa décision sur siège, le tribunal a déclaré tous les prévenus non coupables des faits mis à leur charge. Ils ont été renvoyés des fins de la poursuite pour délit non constitué. Le tribunal a ordonné leur libération immédiate « s’ils ne sont pas détenus pour autre cause ». Ils ont aussitôt recouvré la liberté après avoir passé 8 jours à la maison centrale de Conakry.
Saïdou Hady Diallo pour Guineematin.com
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