Jugé pour escroquerie dans une affaire de 63 millions de francs guinéens, au préjudices d’Elhadj Amadou Bah, le prévenu Naby Rachid Sacko a comparu devant le tribunal correctionnel de Dixinn cette semaine. Appelé à la barre pour donner sa version des faits, Naby Rachid Sakho, se disant gérant d’une académie de football, a nié les faits d’escroquerie qui lui sont reprochés. Cependant il a reconnu avoir reçu une somme de 2 500 € de la part de la partie civile pour un voyage qui n’a pu avoir lieu, rapporte Guineematin.com à travers son journaliste qui a couvert l’audience.
Détenu depuis le 9 août 2024, Naby Rachid Sacko est reproché d’avoir promis d’aider Elhadj Amadou Bah à aller en Turquie pour y jouer au football. Cependant, non seulement le voyage n’a jamais eu lieu, mais aussi il aurait refusé de restituer les 2 500 € avancés par la famille pour les dépenses.
Naby Rachid Sacko, né en 1980 à Conakry, entrepreneur domicilié à l’Aéroport Gbessia, a nié les accusations portées contre lui. Selon lui, Elhadj Amadou Bah a obtenu des lettres d’invitation qui lui permettaient d’effectuer son voyage, mais il ne voulait pas voyager avec son passeport guinéen, estimant que son âge était trop avancé sur celui-là. « Je gère une académie de football. Elhadj Amadou Bah est venu me voir parce qu’il voulait voyager en Turquie pour y jouer au football. Ils m’ont donné 2 500 €. Moi, je ne faisais que les aider ; avec les démarches, on ne me paye même pas pour ça. Quand ils m’ont donné de l’argent, j’ai remis toute la somme à Souleymane Youla (ancien footballeur international guinéen, reconverti en agent de joueur, ndlr) qui devait effectuer les procédures du voyage. Elhadj Amadou a bien reçu des lettres d’invitation, mais il n’a pas voulu voyager avec le passeport guinéen car, il estimait que son âge était beaucoup plus avancé dans ce passeport et il ne pouvait pas non plus l’écraser. C’est ainsi qu’il a dit qu’il va partir en Guinée Bissau pour y chercher un passeport de ce pays. Voilà pourquoi il n’a pas pu voyager et je n’ai jamais refusé de lui restituer son argent. C’est Elhadj qui m’a demandé de garder l’argent pour lui en attendant que le voyage se concrétise, sinon son oncle qui lui avait donné l’argent risque de le retirer », s’est-il défendu.
Prenant la parole, la partie civile, représentée par sa sœur Néné Aïssatou Bah, a démenti la déclaration du prévenu. A l’en croire, c’est Naby Rachid Sacko lui-même qui a suggéré à son frère d’ajuster son âge. « On lui a remis une somme de 2 500 € et à chaque fois, il nous présentait des lettres qui ne sont pas valable. A chaque fois qu’on l’appelait, il refusait de prendre les appels. Un jour, il a pris l’appel et dit à Elhadj qu’il était au village, et que dès son retour, qu’il lui restituerait l’argent. Mais jusqu’à présent, on n’a rien reçu. Alors, on a appelé Souleymane Youla qui nous a informé qu’il n’a jamais eu connaissance d’un voyage concernant Elhadj et qu’il n’a jamais reçu une somme d’argent concernant ce cas de voyage. Et quand il dit que c’est Elhadj qui a voulu diminuer son âge, ce n’est pas vrai. C’est lui-même qui a demandé à Elhadj de diminuer son âge. Alors, il est parti en Guinée Bissau pour avoir le passeport avec l’âge que Naby a demandé. Et même après qu’on lui ait remis ce passeport bissau-guinéen, mon frère n’a pas pu voyager », a répliqué Néné Aïssatou Bah.
Mettant en doute les déclarations du prévenu, le ministère public a attiré l’attention du tribunal sur le fait que le prévenu Naby Rachid Sacko fait déjà objets d’une autre procédure judiciaires dans une autre affaire d’abus de de confiance portant sur une somme de 153 millions de francs guinéens.
De son côté, le tribunal, présidé par le juge Lansana Keïta, a soulevé une contradiction dans les différentes déclarations des deux parties. « Il y a un problème avec la déclaration du prévenu, qui affirme qu’Elhadj Amadou Bah n’a jamais réclamé l’argent, alors qu’Elhadj a dit qu’il a réclamé son argent, mais que Naby Rachid Sacko a refusé de le lui restituer. Entre les deux affirmations que doit croire le tribunal ? », s’est-il demandé.
A suivre!
Mariama Barry pour Guineematin.com