Cent (100) jours après le retrait des licences des groupes de presse Djoma médias, Hadafo médias et Groupe Fréquence Médias (GFM), c’est toujours le statu quo. Cette situation continue d’affecter de très nombreux travailleurs, contraints au chômage technique. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com hier jeudi 29 août 2024, Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), indique que les négociations sont bloquées par des personnes qui ne veulent pas que la situation change. Il interpelle le Général Mamadi Doumbouya à qui il demande de libérer les médias fermés.
D’entrée, Sékou Jamal Pendessa est revenu sur le calvaire des travailleurs des médias fermés, privés de salaires depuis trois mois pour certains. « 100 jours de galère, 100 jours d’injustice, 100 jours d’une triste histoire, parce que nous avons beaucoup d’histoires particulières concernant beaucoup de travailleurs de ces médias, dont certains ont été expulsés de leurs maisons. D’aucuns étaient obligés de faire partir leurs familles au village. Ceux qui ont leurs parents à Conakry, certains sont obligés d’y revenir alors qu’ils se croyaient indépendant. Donc, voilà comment on peut résumer ces 100 jours, tout est grave, tout est triste », dénonce le camarade Pendessa.
Par ailleurs, le secrétaire général du SPPG a expliqué les démarches initiées pour trouver une solution à ce problème. « Nous avons mené beaucoup d’actions au niveau du SPPG, nous n’avons jamais abandonné le combat. Vous vous rappelez qu’on avait fait un courrier qui a fait le tour de la toile, le dossier étant à un moment sur la bonne voie. Malheureusement, ceux qui ne veulent pas que la crise prenne fin ont réussi à avoir la force sur beaucoup de bonnes volontés qui avaient fait avancer le dossier. Du coup, au niveau du Président, pour le moment, c’est le message des faucons qui passe, ceux-là qui l’ont désorienté des médias. Cependant, beaucoup des collaborateurs avaient fait un rapprochement pour calmer le jeu, faire revivre l’espoir ».
Pour Sékou Jamal Pendessa, ces faucons qui entourent le Général sont en train de lui rendre un mauvais service. « Ils ne sont pas en train d’aider le Président. Il peut encore se rattraper pour rectifier le tir. Une fois encore, la situation est grave, ça sera très difficile pour eux de se rattraper, cela porte un coup dur dans l’histoire de leur gouvernance. Quand vous avez la chance de venir à la tête du pays, il faut savoir laisser de très bonnes traces. La démocratie dans un pays, le premier indicateur, c’est la presse. Si elle se porte bien, on dira que tous les autres secteurs pourraient se porter bien. Lorsque vous réussissez à éteindre la presse, vous éteignez la lumière sur tout. C’est une période d’obscurantisme pour le CNRD », a-t-il dit.
Poursuivant, Sékou Jamal Pendessa, indique que toute la presse de notre pays traverse des moments durs. Il a mis l’occasion à profit pour lancer un appel au Général Mamadi Doumbouya, à qui il demande de libérer les médias. « Nous avons analysé la situation au niveau du bureau, mais il se trouve que l’ensemble de la presse aujourd’hui traverse une crise. Ce que le CNRD est en train de faire, les gens n’ont vu que les médias fermés, mais au-delà des médias fermés, il n’y a que des arriérés dans la plupart des entreprises de presse… La solution, c’est de libérer les médias. Mais, il faut dédommager les pauvres employés qui ont durement vécu ces moments. Je dis au Général Doumbouya, gouverner sans presse indépendante dans un pays, c’est comme conduire un véhicule la nuit sous une pluie battante, sans phare. Donc, les risques sont grands. Il faut qu’il revoit clair dans sa gouvernance pour éviter des dérapages. Nous lui demandons de libérer les médias fermés et de laisser l’ensemble des médias travailler de façon indépendante pour qu’ils puissent dénoncer la corruption et l’alerter sur tout ce qui ne va pas », a lancé le syndicaliste.
Ismael Diallo pour Guineematin.com
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