L’humanité célèbre la journée mondiale du blog ce samedi, 31 août 2024. En Guinée, malgré l’existence des blogs et même d’une association des blogueurs, cette activité reste quand même méconnue et peu suivie du public. Beaucoup confondent les blogueurs à des facebookeurs, vidéo-men, influenceurs et autres Tiktokeurs sur les réseaux sociaux. Interrogés par Guineematin.com à travers un de ses reporters, Baro Condé, secrétaire général de l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI) et Élisabeth Zézé Guilavogui, blogueuse, ont apporté des précisions sur le monde du blogging qui balance entre passion et responsabilité.
Si sur les réseaux sociaux, certains ont une liberté et une facilité de travail, les blogueurs sont quant à eux tenus à respecter certains principes.
C’est pourquoi, d’après Baro Condé, les blogueurs guinéens, organisés en association, ne cessent de se performer.
« Le 31 août de chaque année est célébrée la journée mondiale du blog. C’est une journée qui met à l’honneur ce canal d’informations qui a vu le jour en 1993. Le blog est la contraction d’un anglicisme web et log. Web qui fait allusion à la toile, et donc à internet ; et log, qui fait référence à un journal intime. C’est un canal d’expression utilisé par un blogueur pour partager sa passion, sa conviction ou son métier. Il existe ainsi des blogs généralistes et des blogs spécialisés comme des blogs de cuisine, environnement… Avec l’évolution des Technologies de l’information et de la communication (TIC), il y a eu des Vlogueurs et des photographes blogueurs », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Baro Condé est revenu sur le combat mené par l’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI) pour la professionnalisation de leur domaine et la lutte contre les mauvaises informations.
« Nous faisons de la formation et de la sensibilisation des journalistes, des acteurs de la société civile et des producteurs de contenus numériques sur la vérification des faits et les méthodes pour contrer la circulation des fausses informations et des propos haineux. Nous avons aussi développé un MOOC ouvert au grand public sur la lutte contre la désinformation. Pour professionnaliser le domaine, nous faisons des campagnes de sensibilisation sur la notion de blogging et la différenciation entre blogueurs et « insultologues », nous organisons aussi des sessions de formation à l’endroit des aspirants blogueurs lors des BlogCamps », a-t-il fait savoir.
Pour sa part, Élisabeth Zézé Guilavogui, blogueuse, a dit ce que représente le blog pour elle et les avantages qu’elle a pu en tirer. Elle a également évoqué la lassitude des blogueurs guinéens quant à l’exercice de leur profession.
« Le blog pour moi est une plate-forme qui me permet de partager tout ce que je ressens, mes connaissances, mes expériences, sans que je ne sois forcément vu comme une professionnelle. Le niveau d’exploitation du blogging est très minime en Guinée. On a vraiment peu de blogs qui existent. C’est un domaine qui est encore peu connu du public guinéen. Par contre, on appelle certains influenceurs blogueurs, alors que ce sont des facebookeurs, vidéo-men… Mais en fait, le blog est très peu exploité parce que même nous membres de l’ABLOGUI, la plupart d’entre nous, nous écrivons avant, mais actuellement il y a très peu qui le font régulièrement sur leurs blogs. Les blogueurs permettent, au-delà des journalistes, d’informer le peuple. Ils contribuent à enrichir l’espace journaliste citoyen. Mais en tant que blogueur, on a un certain esprit critique parce qu’on va se rapprocher plus du journalisme que du citoyen. Pour un blogueur par exemple, tu seras suivi par des milliers de personnes qui partagent ta passion ou qui sont intéressés par ton domaine d’intervention. Les blogueurs servent aussi à animer l’espace numérique et à faciliter la compréhension de l’actualité aux gens. Personnellement, mon blog me permet de porter ma voix, de faire passer mes messages, ça m’a permis également de voyager et de me faire connaître à travers mes textes », a-t-elle expliqué.
En outre, Élisabeth Zézé Guilavogui a fait savoir que son blog n’arrive pas à l’aider à vivre. « Mon blog n’est pas monétisé, et je n’ai particulièrement pas d’intérêts économiques. Donc, je n’arrive pas à vivre du blogging. Je ne connais aucun blogueur guinéen qui vit de cette activité non plus », a-t-elle laissé entendre.
Fatoumata Bah pour Guineematin.com
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